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19 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - Ouest (2006)

François VALLEJO (1960)

Ouest (2006)

Quand le jeune baron de l’Aubépine, quarante ans, vient prendre possession de son château des Perrières, après la mort de son père, seuls, sont restés les trois fermiers qui exploitent les terres du domaine et la famille Lambert. Les gens de maison qui ont connu M. de l’Aubépine le Jeune du temps qu’il vivait encore au château, quinze ans plus tôt, ont préféré s’en aller. Lambert, le garde-chasse et sa femme Eugénie font connaissance avec leur nouveau maître.

Est-ce à cause des brimades subies de la part de feu M. de l’Aubépine, « un écraseur de fils », durant toute la jeunesse de M. de l’Aubépine le Jeune, en raison de sa faible constitution et son manque d’attirance pour les exercices physiques ou parce que le père avait découvert chez son fils un tempérament qu’il entendait réprimer, que le jeune baron était devenu « un écraseur de père », qu’il prônait la Révolution et le pouvoir du peuple dans la République ? Lambert, homme simple, au bon sens populaire, passionné par ses chiens et soucieux du bien-être de sa famille est déconcerté par ce maître, indifférent au chenil, qui craint les chiens, qui disparaît plusieurs mois pour faire la Révolution à Paris, qui s’enferme des semaines durant et reparaît excité par quelque nouvelle excentricité. Certains jours, le maître lance sa vieille jument grise dans des courses infernales à travers bois et marécages, à la faire crever d’épuisement. Le baron « jusqu’au-boutiste » de la République voudrait y trouver une place de meneur de premier plan. Il accuse de faiblesse Lamartine, qui lui a refusé ses services. Il s’imprègne des théories phalanstériennes, admire Victor Hugo, se prétend ami de Victor Schœlcher pour l’approcher. Il lui fait parvenir à Guernesey de longues lettres, et projette de le ramener en France afin de chasser Louis-Napoléon, « Napoléon-le Petit ». Et ces jeunes femmes qu’il amène au château ! Des créatures ! Lambert est même chargé d’en reconduire deux ou trois jours plus tard. Il faut voir dans quel état ! Que se cache-t-il derrière les activités nocturnes du baron ?

Dans la pratique quotidienne, le baron n’est qu’un républicain de salon. Comment s’entendre avec un dément, un maniaque sexuel, un fou retors, intuitif et perspicace, quand on est un homme simple et sensé ? Le temps passant - dix années ! - les lubies s’accumulent, des choses étranges se produisent au château. Et il y aura les doutes, des recoupements, qui deviendront certitudes au fil des jours. Se rebeller ? Les Lambert craignent d’être chassés. Dénoncer ? C’est quitter la propriété, se retrouver sans travail. Avoir servi si longtemps un tel maître les aura stigmatisés. Ils préfèrent se taire.

Le drame rôde dès le début du livre. Les oppositions entre exigence et dépendance de deux classes sociales, des caprices contre la sagesse, de la folie contre bon sens sont servies admirablement par la qualité de l’écriture et le style particulier de François Vallejo. Ses phrases courtes, ses expressions originales, les dialogues dématérialisés, le rythme soutenu mêlant échanges et pensées, aspirent le lecteur dans cette guerre des nerfs impitoyable.

 

Le Prix Giono 2006 et le Prix du Livre Inter 2007 ont récompensé François VALLEJO pour  Ouest.

 

Vous trouverez dans ce blog :

- une documentation sur les guerres de Vendée

- une documentation sur le contexte historique portant sur la période allant de 1848 à 1860

 



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12 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - L’Incendie du Chiado (2008)

François VALLEJO (1960) - L’Incendie du Chiado (2008) 

Mais qu’est-ce qui a poussé ces trois hommes et cette femme à se jeter dans ce brouillard de fumées, de suie grasse et de poussières, malgré le hurlement des curieux et des rescapés ? Qu’est-ce qui les attire dans cette fournaise battue par ce violent vent du Nord qui attise les flammes et déverse une pluie de cendres ? Pourquoi ont-ils quitté la pagaille, l’agitation, la foule des résidents survivants évacués, pour se jeter dans le ronflement des flammes, le fracas des écroulements de façades ? Pourquoi ont-ils quitté le groupe des badauds malgré les ordres, les injonctions, les appels, les cris horrifiés ? Pourquoi ont-ils enfreint les consignes, franchit le cordon de sécurité et forcé le barrage qui les séparait du brasier et des poutres incandescentes ? Pourquoi ont-ils pénétré dans le Chiado en feu depuis l’aube de ce jeudi 25 août 1988 ?

Certes, Carneiro, ce vieux gardien de cinéma septuagénaire, veut sauver ou périr avec son misérable bien ! Certes, Eduardo, le photographe de presse, souhaite alimenter Le Reportage de sa Carrière avec ses clichés sur le théâtre du sinistre ! N’a-t-il pas couvert le Liban ? Certes le Français devait rencontrer quelqu’un au café Al Brazilieira pour obtenir des renseignements d’une grande importance à ses yeux ! Certes, Augustina, cette femme éperdue cherche sa fille qu’elle devait retrouver aux Grandes Armazéns do Chiado ! Mais maintenant que l’escalier accédant aux étages de son immeuble s’est éboulé, que l’objectif du Canon est détruit, que l’interlocuteur inconnu et la fille sont introuvables, qu’ont-ils à rester dans ces quartiers dévastés, à fuir les patrouilles de surveillance, à s’abriter des survols des hélicoptères ? Que veulent-ils au fond ? Est-ce pour piller les décombres, les boutiques de luxe, les appartements abandonnés à la hâte, ce qu’il y reste d’objets de valeur ? L’incendiaire se cache-il ou se cache-t-elle parmi eux ?

Comment tenir sans eau, sans nourriture, sans gaz ni électricité, sales, en loques dans les ruines fumantes de l’incendie de Lisbonne ? Il n’y a pas de mal à prendre les denrées périssables épargnées dans les ruines des commerces. Seulement, quelqu’un rôde, passe derrière eux ou avant eux. La vue perçante d’Augustina repère une silhouette bleue qui les suit ou les précède où qu’ils aillent. Partagés entre individualisme, solidarité, confiance et méfiance, agressivité et passivité, les quatre naufragés volontaires s’organisent.

Un cinquième personnage, la silhouette entraperçue, un certain Juvenal Ferreira se joint à eux apportant opportunément la flamme de son briquet d’argent et se présentant comme l’homme indispensable. Quel individu inquiétant ! Qu’est cet homme chauve au costume bleu si net, si propre dans un tel environnement ! Le Français l’avait déjà repéré en ville. Est-ce un officier de police avec sa manie de questionner ses compagnons et d’élucider les réponses à leurs demandes ?

Soudés du fait des circonstances, tous les cinq se cachent, organisent leur survie, se transforment en pillards, en saccageurs. Alternant confessions et agressivité, moment d’exaltation et d’abattement. Dans un huit-clos étouffant, le mystérieux Juvenal, chevalier de l’Apocalypse garde un implacable ascendant sur les autres, les soumet tour à tour à un interrogatoire sans concession. Manipulateur perspicace, il démolit un à un leurs petits alibis. Inquisiteur pervers, il leur fait avouer les mobiles cachés de leur décision de rester dans ce quartier calciné.

Mis à nu à la faveur de la nuit, dès les lueurs de l’aube du lundi, chacun des quatre fuit son image lacérée tandis que le messager de l’ordre poursuit sa mission purificatrice.

 Vingt ans plus tard, François VALLEJO, qui a assisté à l’incendie du Chiado, ce 25 août 1988, nous fait revivre la disparition de ce quartier historique. Il en a fait le cadre et le prétexte d’un drame dans lequel la tension psychologique progresse tout au long du récit, au rythme de la clarté des jours et de l’obscurité des nuits.  

François Vallejo s’est surtout intéressé dans cet ouvrage aux conflits internes de chaque protagoniste par rapport à son histoire personnelle, son tempérament ou son statut social.

  Voir Biographie et bibliographie de François VALLEJO

 Quelques photos et un bilan de l’incendie du Chiado sur ce site :

5 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - Biographie – Bibliographie

François VALLEJO (1960) - Biographie – Bibliographie

 

BIOGRAPHIE : François VALLEJO est né au Mans en 1960. Il est professeur de lettres classiques et enseigne et habite au Havre. Il est l’auteur de romans et de récits.

BIBLIOGRAPHIE : Vacarme dans la salle de bal (1998) est son premier roman. Il a pour cadre la ville du Havre et aborde les problèmes de communication de deux hommes que tout oppose.

Pirouettes dans les ténèbres (2000)

Madame Angeloso (2001) a été récompensé par le Prix France Télévision 2001. Dans ce livre trois personnes évoque une personne disparue dans un accident.

Nous irons tous en enfer (2003)

Groom (2003) a obtenu le Prix des Libraires 2004, Le Prix Culture et Bibliothèques pour tous 2004.

Le Voyage des grands hommes (2005) a reçu le Prix Pierre Mac Orlan 2005, Le prix du Roman du Var 2005 et le Prix de l’Académie du Maine 2005). L’auteur nous invite à le suivre, avec la chronique d’un valet, dans l’Italie du XVIIIe siècle, en compagnie de Diderot, Rousseau, Grimm. 

Ouest (2006) a obtenu le Prix Giono 2006 et le Prix du Livre Inter 2007. Ce récit nous entraîne au XIXe siècle dans une confrontation entre deux systèmes de valeurs entre un garde-chasse et le fils d’une vieille famille normande.

Dérive (2007)

L’Incendie du Chiado (2008).

Les Sœurs Brelan (2010).

5 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - Madame Angeloso (2001)

François VALLEJO (1960) - Madame Angeloso (2001)

      Pas très affecté, Angelino ! Pas très affecté, par l’annonce de la mort accidentelle de sa mère ! Il trouve même la situation cocasse. Il est là, sur le pas de la porte, un dimanche soir, à l’heure de l’apéritif, un verre de Whisky à la main à écouter ce minuscule gendarme qui met les formes pour accomplir sa mission. Il se marre ! Plus embarrassé par l’attitude à adopter avec son verre de malt que par la nouvelle, Angelino !

C’est par les journaux que Coquemar l’apprend, cette nouvelle. Son identité complète y est donnée. « Madame Constance Angeloso, soixante-cinq ans, sans domicile connu. » Madame Angeloso seule victime de l’accident du Paris-Varsovie, télescopée par la locomotive sur un passage à niveau, dans sa vieille Renault 5. Si l’évènement fait tant de bruit, c’est parce que ce train transportait le dalaï-lama et qu’il a retardé son voyage.

Quant à Danuta, l’ancienne femme de chambre de l’hôtel que Madame tenait à Dunkerque, c’est par un coup de téléphone d’Angelino qu’elle l’a su.

Madame avait disparu de leur existence depuis une quinzaine d’années, sans donner d’explication. Les destins de ces trois personnes se sont croisés avec l’épisode Dunkerque de la vie de la victime.

Le regard d’Angelino sur sa mère est cruel. Son embonpoint, sa tenue de l’hôtel, son souci des apparences, ses propos, ses attentions envers les clients le dégoûtent. Il estime avoir été lésé par tous ces gens, sacrifié à leur confort et leur plaisir. Il déteste cette clientèle de fidèles qui faisaient d’elle leur point de mire. Angelino, le mal-nommé, n’a rien d’un ange. Il retrouve les réflexes d’adolescent attardé en mal d’autorité paternelle qui n’avait de cesse de contrer sa mère. Tout était bon alors pour la mener à bout, décréditer l’hôtel avec des insinuations douteuses adressées aux voyageurs de passage, son comportement insupportable envers les habitués et les pensionnaires, ses petits trafics et sa fréquentation de l’établissement « Aux Dames du Minck ». Son harcèlement préféré consistait à réveiller chez elle de très mauvais souvenirs en évoquant la figure paternelle.

Les deux autres estimaient qu’Angelino n’était qu’une canaille, un nuisible, se dira même Danuta.

Une profonde amitié liait M. Coquemar à Madame, à son sourire angelosien. N’avait-elle pas contribué à lui redonner le goût de vivre après un deuil difficile à surmonter ? Amené à voyager par son métier, il était un des habitués privilégiés de l’hôtel.

Danuta, officiait comme femme de chambre, assurait le service dans la salle à manger. Vague parente de Madame née Kawczymek, la jeune fille ignorait le français et n’avait pas le sous quand Madame l’avait accueillie à la descente du train l’amenant de Pologne. C’est de la reconnaissance qu’elle éprouve quand elle pense à Constance. C’est elle qui l’avait familiarisée avec la langue française alors que, chaque jour, elle lui ajustait ou lui retirait ce corset de fer prescrit par madame Woyzek. Plus tard, elle a favorisé ses études pour devenir traductrice.

Madame Angeloso évoquait souvent avec nostalgique une expérience professionnelle prospère qu’elle avait eue à Ostende. Trop confiante, grisée par la réussite de son établissement, elle a réalisé trop tard que son joueur de mari la grugeait. Ça, elle le gardait pour elle.  Forte femme, elle était aussi une femme forte, courageuse. Obsédée par les images des évènements qui ont provoqué son départ d’Ostende, elle tentait de reconstruire sa vie. Manipulateur, Angelino mettait tout en œuvre pour raviver ce passé jusqu’à la pousser à un changement de vie radical. Personnage complexe, cultivée, positive et rationnelle dans ses raisonnements, elle se fiait aveuglement au don de voyance de la vieille Madame Woyzek pour interpréter les évènements. Consciente de l’atavisme pervers de son fils, elle étouffait néanmoins ses frasques, encourageant ainsi son chantage. Finalement, depuis Ostende, cette femme luttait contre sa terreur en fuyant, en faisant comme si... Angelino tout rustre qu’il était, l’avait très bien perçu. Parieur sordide sur sa capacité à lui résister, il l’a poursuivie de ses allusions jusqu’à l’amener à choisir de disparaître sans laisser de trace. Nous ne sauront pas si cette rencontre malheureuse avec un train était une ultime fuite déguisée en mort accidentelle.

Les évènements de la grande Histoire jalonnent les petits faits qui ont marqué les époques de la vie de chacun. Les évoquer aide les témoins à remonter le passé. Le lecteur suit attentivement la progression de leur réflexion, d’abord diffuse, au coup par coup, puis de plus en plus précise et libre au fur et à mesure que la cérémonie des funérailles approche puis se déroule. François Vallejo adapte la construction de son roman à ce cheminement en alternant les points de vue en chapitres distincts. Leur taille est calquée sur l’implication progressive des protagonistes. S’il dématérialise la présentation des dialogues, il rend leurs auteurs identifiables par leur façon de s’exprimer. Il enchaîne les échanges verbaux à leurs observations et aux opinions qu’ils livrent.

29 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) – Biographie - Bibliographie

Dominique FERNANDEZ (1929) – Biographie - Bibliographie

Dominique FERNANDEZ est né à Neuilly-sur-Seine le 25 août 1929. Il est diplômé de l’École Normale Supérieure et agrégé d’Italien en 1955. En 1957, il devient professeur à l’Institut français de Naples.

Dès 1958, il partage son temps entre l’enseignement, l’écriture de livres et rédige des critiques pour la presse littéraire la quinzaine littéraire, l’Express, le Nouvel Observateur et rejoint le comité de lecture des éditions Grasset.

 Il soutient sa thèse sur L’Échec de Pavese en 1968 et devient docteur ès lettres. Il est nommé professeur d’Italien à l’université de Haute-Bretagne.

Ses ouvrages, une cinquantaine de romans ou essais sont célébrés par la critique et sont appréciés du public.

Son roman, Porporino ou les Mystères de Naples, paru en 1974 raconte l’histoire d’un jeune paysan pauvre du sud de l’Italie que son père destine à devenir castrat napolitain. Le livre est récompensé par le prix Médicis. Un opéra tiré de ce roman fut joué au festival d’Aix-en-Provence.

Dominique Fernandez a inventé la « psychobiographie » utilisée déjà en 1967 dans L’échec de Pavese et qu’il définit ainsi en 1975 dans Eisenstein, L'arbre jusqu'aux racines : « Mettre en parallèle la vie et l'œuvre, découvrir un traumatisme inconscient qui éclaire, et l'une et l'autre : voilà, posément affirmés, les principes mêmes de la psychobiographie. »

En 1976 paraît L’Étoile rose sur ce même thème de l’homosexualité dont il est un défenseur de la cause tout comme celle du PACS.

En 1982, il obtient le Prix Goncourt avec le roman Dans la main de l’ange, un récit écrit sous la forme d’une autobiographie fictive de l’écrivain et cinéaste italien Pasolini retrouvé assassiné sur une plage d’Ostie en 1975.

 Il réhabilite l’art baroque, en 1984 avec Le Banquet des anges sur l’Europe baroque de Rome à Prague et en 1995, dans La Perle et le Croissant sur l’art baroque de Naples à Saint-Pétersbourg.

Grand voyageur, il a rédigé de nombreux ouvrages inspirés de ses voyages.

En 2007, il est élu à l’académie Française au fauteuil 25 du professeur Jean Bernard.

Dans Ramon, en 2009, Dominique FERNANDEZ revient sur le  destin ambigu de Ramon Fernandez (1894~1944), son père, qui, avant d’être membre du bureau politique du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, fut socialiste et l’un des plus brillants critiques littéraires de l’entre-deux-guerres et dont certaines des œuvres sont toujours considérées comme majeures.

Sources :

et : fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Fernandez

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29 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) - Dans la main de l’ange

Dominique FERNANDEZ (1929)

Dans la main de l’ange

On n’a jamais vraiment su comment et par qui exactement le poète, romancier et cinéaste italien Pier Paolo PASOLINI (Bologne 1922 ~ Près de Rome 1975) fut assassiné sauvagement, sur une plage d’Ostie dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, probablement par une de ses conquêtes masculines de la soirée. On a parlé aussi de trois hommes mystérieux. Le destin de cet homme complexe, tourmenté, passionné, anticonformiste, créateur maudit, avait tout pour séduire Dominique FERNANDEZ ,qui a construit avec ce récit, une autobiographie fictive de cet être marginal.

Pier Paolo avait été influencé par son professeur d’histoire de l’art à l’Université et avait découvert avec lui les peintres Masaccio (1401~1428), Masolino (1383~1447), Piero della Francesca (1416~1492) et Le Caravage (1573~1610). Rompant avec les conventions expressives idéalistes du sentiment religieux, ce dernier, qui choisissait ses modèles dans le peuple et soulignait avec réalisme leur aspect humble et prosaïque, subit l’hostilité de ses contemporains et fut accusé de vulgarité et d’indécence. Sa vie aventureuse lui valut des démêlées avec la police, une accusation de meurtre qui le contraignit à fuir et une mort restée mystérieuse[1].

Dominique FERNANDEZ dresse un parallèle entre les destins du réalisateur et du peintre. Artistes en rupture avec leur temps, provocateurs, marginaux, homosexuels, tous deux découverts assassinés sur une plage. Il comble les lacunes historiques par son imagination soutenue par son érudition et sa culture. Dominique FERNANDEZ conduit cette psychobiographie de façon à démontrer par quel déterminisme implacable les évènements familiaux, historiques, politiques, le cadre naturel ou urbain, les conceptions architecturales et artistiques, l’évolution sociale, la révolution des mœurs du demi-siècle de 1922 à 1975, vont modeler les fantasmes et les pulsions de Pier Paolo P.,  en faire le créateur d’une œuvre variée originale et provocatrice, le porter à l’obsession, exacerber ses pratiques homosexuelles vers un sadomasochisme exercé dans les lieux les plus repoussants, avec son ami du moment ou des prostitués ramassés dans les quartiers malfamés de Rome. Le paroxysme étant atteint avec la mort infâme réalisatrice de son vœu le plus profond. Ne conclut-il pas sa longue lettre posthume adressée à son ami napolitain Gennariello que constitue ce roman : « Dans aucun de mes livres, dans aucun de mes films je ne m’étais montré à la hauteur de mes ambitions. Mais maintenant je m’en allais tranquille, ayant organisé dans chaque détail ma cérémonie funèbre et signé ma seule œuvre assurée de survivre à l’oubli. » ?

Si les situations intimes décrites sont imaginaires, les évènements, les dates, les lieux sont réels ainsi que les célébrités citées.

On peut facilement comprendre qu’à sa parution, l’ouvrage fut décrié par les proches de PASOLINI et fut sujet à controverse. Cette relation rompt avec la notion habituellement véhiculée de biographie. Écrit très dense et très fort, il ne laisse pas indifférent. Dominique FERNANDEZ qui a fait lui-même l’expérience de l’exclusion, a su, avec talent, nous amener à mieux comprendre son héros.

L’écrivain a été récompensé par le jury du Prix Goncourt, pour ce livre en 1982.

 

CONTEXTE HISTORIQUE dans lequel se situe le roman

À PROPOS DU FUTURISME EN ITALIE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

 


 

[1] Résumé du portrait du peintre Le Caravage par Le Petit Robert des Noms propres.

 

 

22 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) - Porporino ou Les Mystères de Naples (1974)

Dominique FERNANDEZ (1929)

Porporino ou Les Mystères de Naples (1974)

 

Le comte de S..., propriétaire du château en amont du Neckar, confie un manuscrit de la fin du XVIIe siècle à un éditeur français de passage à Heidelberg. Son ancêtre avait entretenu une « chapelle » selon la coutume de cette époque en Allemagne. Ce sont des Mémoires d’un des derniers castrats napolitains mort très âgé à la cour de cet ancêtre. Le texte est consigné dans trois gros cahiers constituant autant de parties du récit.

La première partie, San Donato, est consacrée à l’enfance de Vincenzo Del Prato dans ce petit village de Calabre. Les habitants y vivent misérablement du fruit de la culture d’une terre ingrate, sous l’autorité des intendants du propriétaire de la région, le prince de Sansevero.

Une menace imprécise pèse sur Vincenzo, perçue par diverses observations, des propos saisis dont il être l’objet, l’embarras de son père, son agressivité envers lui. [Finalement, il se déchargeait sur moi du poids qui l’oppressait. Il ne se contentait plus de me dire : « Bon à rien ! » en me rudoyant au hasard avec les premiers mots qui lui venaient à l’esprit. « Tu ne seras jamais bon à rien ! » s’écriait-il maintenant, et le froncement prolongé de ses sourcils, la lenteur avec laquelle il détachait ses paroles, comme s’il prenait le temps de les choisir et de les peser mûrement, le soin qu’il mettait pour les articuler, la brièveté cinglante du dernier mot qui tombait comme le verdict après une délibération, toutes ces circonstances transformaient une injure machinale à laquelle j’étais depuis longtemps habitué, en une sinistre prophétie qui me remplissait d’épouvante.] Les plaidoiries de don Sallusto et la promesse de beaucoup d’argent feront céder le père de l’enfant qui a la plus belle voix du village et sera placé sous la protection du prince. 

Don Sallusto se plait à visiter ses paroissiens en compagnie du jeune garçon qui s’imprègne ainsi de la pauvreté des paysans du Mezzogiorno de leurs coutumes archaïques souvent surprenantes. L’auteur du manuscrit se remémore ses premiers émois amoureux avec Luisilla son amie d’enfance.

 

La deuxième partie a pour titre Les Pauvres de Jésus-Christ. Porporino - C’est le nom que s’est choisi Vincenzo après sa castration - évoque l’adolescence « différente » des jeunes castrats de l’école napolitaine instruits chez Les Pauvres de Jésus-Christ, leur quotidien, leurs études générales et musicales, leurs servitudes, les sorties gourmandes à la pâtisserie Startuffo, l’amitié admirative et amoureuse avec Feliciano, jeune prodige au physique angélique promis à un brillant avenir. Il raconte sa vie dans le palais du prince de Sansevero (1710~1771), personnage exceptionnel alchimiste, inventeur génial autant qu’original, érudit, franc-maçon. Fasciné par la voix des castrats, celui-ci conçoit l’émasculation comme un maintien de l’indifférenciation des sexes originelle et un défit au vieillissement imposé par la nature.

 Porporino raconte la ville, ses ruelles, ses palais. Il fait revivre la cité napolitaine rivale des autres capitales européennes autour des princes mécènes de cet âge baroque et leurs intrigues de cour. Il fréquente les amateurs d’art et les esprits éclairés dans les salons de la haute société où se tiennent des échanges sur les artistes, les compositeurs, les querelles musicales. Il y croise Casanova (1725~1798) entre deux aventures, la superbe lady Hamilton (1765~1815), le baron de Breteuil (1730~1807) ambassadeur de Louis XV, le franc-maçon nationaliste Antonio Perocades, le jeune Mozart (1758~1791) et la belle intrigante Sarah Goudar. Tous ces personnages ayant réellement existé donnent de la vraisemblance à cette autobiographie fictive.

 

La troisième partie, Naples, vit sous le règne des Bourbons d’Espagne depuis 1735. Le jeune roi Ferdinand IV (1751~1816), époux de Marie-Caroline gouverne en despote. La cité est partagée entre les influences italiennes et espagnoles. L’esprit rationaliste des Lumières se heurte aux traditions héritées du passé antique et baroque. L’art lyrique est en mutation : les goûts du public évoluent sous l’impulsion de Scarlatti (1660~1725), de Métastase (1698~1782) et Pergolèse (1710~1736). « L’opera seria », spécialité napolitaine  qui traite de sujets mythiques en utilisant des voix de sopranos et l’aigu des castrats affublés de costumes extravagants, des effets de mises en scènes avec des machineries compliquées, cohabite maintenant avec « l’opera buffa » traitant de sujets comiques avec des personnages évoluant dans des situations quotidiennes, s’exprimant dans les dialectes locaux et excluant les castrats au profit de voix de basse.

Porporino est témoin impuissant de l’amour sans espoir du comte Manuele Carafo pour son ami Feliciano qui fait ses débuts dans le rôle d’Achille au San Carlo dans la reprise du drame de Métastase Achille à Scyro. C’est le prétexte pour Dominique Fernandez d’une reconstitution grotesque et imagée de l’ambiance d’une représentation lyrique napolitaine. Don Raimondo de Sansevero conçoit la décoration et l’aménagement de la chapelle de son palais et entreprend des expériences de plus en plus audacieuses. Horrifié, Porporino constate que son protecteur s’enfonce dans la folie jusqu’à ce que...

 

Dominique FERNANDEZ analyse en profondeur le problème psychologique des castrats. Porporino, par la blessure sexuelle qui lui a été infligée est entré dans la marginalité. La société n’aime pas les marginaux qui, par leur existence même, représentent la contestation de l’ordre établi, de la norme. Porporino en souffre, mais il en jouit aussi. N’appartenant à aucun sexe, tout en ayant une attitude soumise, les castrats se sentent libres et portent un regard critique sur la société qui les a éloignés de la vie normale. Porporino et Feliciano sont vus comme marginaux à la fois rejetés comme « différents », mais intriguent les gens « normaux ». D’aucuns leur prêtent certains pouvoirs occultes. Leur androgynéité éveille chez d’autres une attirance sexuelle (Don Manuele, Sarah Goudar). Leur voix et leur talent font pâmer les foules de l’époque.

Le thème de l’homosexualité est effleuré discrètement. Ce n’est pas vraiment l’objet du livre.

Amoureux du sud de l’Italie, et particulièrement de Naples, Dominique FERNANDEZ nous plonge dans cette époque fastueuse que fut le XVIIIe siècle pour Naples qu’il fait revivre magistralement.

 

Le roman de Dominique FERNANDEZ a obtenu le Prix  Médicis en 1974.

Pour en savoir plus vous trouverez dans ce blog le résultat de mes recherches sur :

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE :

LES CASTRATS:

et un message que j'ai trouvé sur ce site à propos du prince de Sansevero :

15 juin 2010

BUSSY-RABUTIN Roger (1618~1693) - Histoire amoureuse des Gaules (1660)

Bussy-Rabutin 3 - le comte-1
La Fronde (1649~1653) est terminée depuis 7 ans, le traité des Pyrénées (1659) vient d’être signé clôturant la guerre menée contre les Habsbourg quand BUSSY rédige l’Histoire amoureuse des Gaules. S’inspirant du Satiricon de l’écrivain latin PETRONE (mort en 65), Roger RABUTIN dépeint, dans ce « un roman satirique», les vices de la Cour et les intrigues galantes de personnages qui occupaient un rang élevé à la cour les mettant en scène sous un jour fâcheux. Le cynisme et les scandales étaient de mode. Pendant la période hivernale, les combats des armées cessaient pour des raisons de logistiques. Les aristocrates se retrouvaient alors oisifs et occupaient leur temps à entremêler intrigues politiques et amoureuses. Les gentilshommes prétendaient à nombre de maîtresses et ces dames avaient quantité d’amants. Toutes ces histoires amusaient la société de l’époque.

BUSSY fait une peinture d’une société avec une acuité redoutable. Les scandales qu’il évoque sont connus de tous. La vanité, la malice, la volonté de puissance animent ses héros. Chez les femmes, l’esprit d’intrigue, la cupidité l’emportent sur le sentiment, la passion ou les exigences des sens. Ce sont ces ressorts cachés qui l’intéressent.

De culture latine, BUSSY admirait le souci d’élégance et de raffinement de l’épicurien PETRONE ainsi que son observation des ridicules, son esprit libre et son détachement des préjugés.

 Bussy-Rabutin 11
BUSSY écrivit son ouvrage pour divertir sa maîtresse, Madame de Montglas. Le « roman satirique » était un genre de roman à clé à la mode qui peignait sous des pseudonymes les portraits de personnages de certaines parties de la société. Les épisodes évoqués, qui étaient de notoriété publique, fournissaient matière à mettre en scène des situations libertines et scabreuses. Bussy- Rabutin 7-1

On trouve, parmi les portraits contenus dans l’Histoire amoureuse des Gaules, celui de BUSSY par lui-même et un de sa cousine Mme de SÉVIGNÉ dont elle aurait souffert. Lors de la visite du château de Bussy, le visiteur se rend rapidement compte que le propriétaire des lieux utilise des vengeances sournoises et perfides pour soulager ses rancunes tenaces. BUSSY qui trouvait sa cousine à son goût a vu ses avances repoussées d’où la description de sa froideur. Pour subvenir en 1658 aux frais de la campagne des Flandres, la marquise lui avait refusé l’argent qu’il lui demandait d’où l’allusion à son avarice.

La pureté de la langue, la netteté rapide des phrases, la justesse des mots, leur richesse, l’ironie légère de certaines formules font l’agrément de la lecture de ce récit.

 

BIOGRAPHIE et BIBLIOGRAPHIE
LE CHÂTEAU DE BUSSY-RABUTIN (Côte d'Or)

Voir la vidéo de ColineCélia sur le château de Bussy Rabutin (Côte d'Or)

15 juin 2010

BUSSY-RABUTIN Roger (1618~1693) - BIOGRAPHIE et BIBLIOGRAPHIE

Roger BUSSY-RABUTIN est né à Épiry en Bourgogne le 13 avril 1618. Après des études au collège de Jésuites d’Autun puis au collège de Clermont à Paris, il commence une carrière militaire et participe à différentes campagnes françaises contre les Habsbourg.

En 1643, il épouse Gabrielle de Toulongeon, mais celle-ci décède en 1646. Il se remarie plus tard avec Mlle de Rouville.

Pendant la Fronde, il suit d’abord Condé dans son conflit avec la cour. Ayant subit des affronts de ce dernier qui lui ordonne de céder sa charge de capitaine des la compagnie de chevau-légers, il prend parti pour la cour et sert sous les ordres de Turenne.

En avril 1659, il entre en disgrâce pour avoir passé la fin de la semaine sainte avec des amis « libertins » et avoir tenu des propos sur les amours du Roi. Il est exilé en Bourgogne où sa maîtresse Mme de Montglas le suit. Il peut rentrer à Paris en Novembre, à condition de ne pas paraître à la cour.

En 1660, il compose l’Histoire amoureuse des Gaules à Bussy. C’est le début du règne de Louis XIV. Il obtient l’autorisation de se présenter à la cour qui se tient à Paris ou à Fontainebleau, mais Bussy se rend compte que le jeune roi ne l’aime pas.

À la fin de l’année 1662, Bussy lit son manuscrit à quelques amis dont Madame de la Baume. Cette dame se fait prêter le texte pour quarante-huit heures et profite de ce délai pour le recopier avant de le rendre.

De retour à Paris quelques mois plus tard, Bussy apprend que son texte est « assez public ». Mme de la Baume nie l’avoir dévoilé. Mais en 1664, il en aura la preuve par Mme de Sourdis. Il fait une scène violente à Mme de la Baume qui désormais sera sa pire ennemie.

Le Roi ratifie son élection à l’Académie française au début de l’année 1665. La parution anonyme à Liège de l’Histoire des Gaules accentue l’hostilité du Roi. Pour se dédouaner, Bussy charge le duc de Saint-Aignan de montrer le manuscrit au Roi qui le garde quatre jours. La consultation est suivie d’un entretien avec Bussy, semble-t-il favorable. Mais ce dernier apprend qu’une dame aurait obtenu une audience et aurait convaincu le Roi que le manuscrit était tronqué. Il découvre alors que Madame de la Baume avait introduit dans sa copie des traits injurieux pour certains personnages de la cour, particulièrement Condé. Malgré les démarches de Bussy pour se disculper, il est arrêté le 16 avril 1665, mis au secret à la Bastille et doit céder sa charge de mestre de camp général de la cavalerie légère.

Le 10 août 1666, Bussy a l’autorisation de se retirer sur ses terres. Il part le 6 septembre à Bussy.

Là, Bussy reçoit des visites, écrit ses Mémoires (posth. 1856) et entretient une importante Correspondance (posth. 1697 et 1858) avec les beaux esprits de son époque, notamment sa cousine Madame de SÉVIGNÉ. Il fait aménager les appartements de son château dont il conçoit lui-même la décoration dans laquelle il manifeste sa nostalgie de l’armée, de la cour, son ressentiment contre Louis XIV et sa rancune contre Mme de Montglas qui l’a abandonné.

Il ne pourra revenir à Paris que pour de courts séjours en 1672 et 1676 et définitivement seulement en 1681. Sa disgrâce n’est pourtant pas terminée. Aussi, il ne fera que de courtes apparitions à Paris en 1682, 1687 et 1690, puis restera définitivement à Bussy.

Il meurt le 9 avril 1693 à Autun.


Vidéo sur le château de Bussy Rabutin (Cote d'Or)

 

LE CHÂTEAU DE BUSSY-RABUTIN (Côte d'Or)

 

 

 

 

 

 

7 juin 2010

AÏTMATOV Tchinghiz, BIOGRAPHIE,BIBLIOGRAPHIE

Tchinghiz Torekoulovitch AÏTMATOV est un « écrivain kirghiz (Cheker 1928~ Nuremberg 2008). Il acquit la notoriété avec une nouvelle Djamilia (1958), traduite par ARAGON qui la salua comme « la plus belle histoire d’amour ». Ses nouvelles (Le Premier Maître, 1963 ; Adieu Goulsary), 1966, ses romans (Une Journée plus longue qu’un siècle, 1980 ; Les Rêves de la louve, 1986), empreints de lyrisme et d’éléments allégoriques, posent les problèmes moraux de la société soviétique.[1] »

«  Défenseur des cultures et des langues des peuples non-russophones de l’ancienne Union soviétique, Tchinghiz AÏMATOV nous a fait découvrir la richesse de la culture Kirghize. »[2]

Cet écrivain kirghiz était traduit dans le monde entier. Il était candidat au prix Nobel de littérature pour 2008. Alors qu’il suivait en Russie le tournage de l’adaptation de son roman Un jour plus long qu’un siècle, il fut victime d’un malaise. Hospitalisé en Allemagne à Nuremberg, il y est décédé le 10 juin 2008.

Il avait été reçu en 1956 au prestigieux Institut de littérature Maxime Gorki à Moscou.

Il écrivait aussi bien en Kirghiz qu’en Russe.

Il est l’auteur d’une quinzaine de romans dont en plus de ceux cités plus haut de Il fut un blanc navire.

Il avait commencé à s’intéresser à la politique en 1985 quand Michaël Gorbatchev est arrivé au pouvoir, soutenant la « perestroïka » et les réformes qui s’annonçaient en Union soviétique.

Après la chute de l’URSS, il fut ambassadeur de Russie à Bruxelles, auprès de l’Union européenne et de l’OTAN, puis occupa ces mêmes fonctions pour le Kirghizstan devenu indépendant, par intermittence, entre 1993 et 2008. Il fut aussi ambassadeur du Kirghizstan auprès de la France, de la Belgique et du Luxembourg.[3]

 


 

[1]Le Petit Robert des noms propres 2004

 

[2] Déclaration du 11 juin 2008 de M. Bernard Kouchner, le lendemain du décès de Tchinghiz AÏTMATOV.

 

[3] sources : www.slavika.com/spip.php?article1060 et www.diplomatie.gouv.fr/.../deces-m.-tchinghiz-aitmatov-11.06.08_63498.html -

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