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22 juin 2010

LES CASTRATS

LES CASTRATS

CASTRAT[1] [kastRa] nom masculin – 1749 ; it. castrato « châtré » ; mot gascon « animal châtré » (1556)

1, en médecine : Individu mâle qui a subi la castration. (eunuque).

2, Chanteur que l’on émasculait dès l’enfance afin de lui conserver une voix de soprano ou d’alto.Les castrats de la chapelle Sixtrine.

 

CASTRATION nom féminin – 1380 ; lat. castratio

1, Opération par laquelle on prive un individu, mâle ou femelle, de la faculté de se reproduire. (stérilisation  ; châtrer). Castration radiologique, par irradiation des gonades. Castration par ablation des testicules. (émasculation), des ovaires (ovariectomie).

2, En psychanalyse, Complexe, angoisse de castration, liés à la menace imaginaire, chez l’enfant mâle, de la suppression du pénis par le père.

****************

CASTRAT[2] : (Musique) La castration était pratiquée chez les garçons vers l’âge de 8 ans. Elle a pour effet, d’une part, l’arrêt du développement du larynx qui ne descend pas, d’autre part, les cordes vocales qui sont musclées par le travail de la voix restent plus proches des cavités de résonnance, ce qui produit la puissance et la « brillance » du son. La vélocité et la tenue de souffle sont remarquables et l’étendue du son atteignait parfois 3 octaves, voire 3 ½  pour Farinelli (1707~1782).

De plus, la castration n’arrête pas le développement physique. La cage thoracique augmente de capacité. Le castrat adulte bénéficie d’une meilleure économie du souffle et d’une amplification de la voix.

La castration qui était connue dès l’Antiquité. Elle fut pratiquée en Chine, dans les chœurs byzantins et en Europe,  sauf en France.

La plupart de castrats étaient uniquement des chanteurs d’église. En Italie, avant le XIXe siècle, il était interdit aux femmes de chanter dans les chœurs d’église. Les chœurs de la chapelle Sixtine utilisèrent des castrats de 1588 à 1903.

Cependant, l’Église désapprouvait la castration euphonique et ne tolérait que les castrats accidentels. La castration pour hernie était courante à l’époque. Chaque année en Italie, 3 000 à 5 000 garçonnets de six à dix ans étaient opérés. C’étaient surtout des enfants de paysans pauvres.

 

QUELQUES CASTRATS CÉLÈBRES :

Baltasare Ferri (1610~1680)

Carlo Broschi (1705~1782), dit Farinelli du nom de ses bienfaiteurs, les frères Farina. Il était surnommé « chanteur des rois » car après s’être produit dans toute l’europe  (1732~1737), il s’établit 22 ans à Madrid, à la cour de Philippe V et de Ferdinand VI qu’il tira de leur neurasthénie.

Guadagni Caffarelli

Girolamo Crescentini qui enseigna le chant à Bellini

Giambattista Velluti (1780~1861) dernier castrat à paraître sur scène

Alessandro Morschi (1858~1922), soprano romain qui fut enregistré en 1902 et 1903

 

MONTEVERDI (1567~1643), HAENDEL (1685~1759), GLUCK (1714~1787), MOZART (1756~1791) ont écrit pour des castrats.

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LES EUNUQUES DE L’EMPIRE DU MILIEU, SOUS LE RÈGNE DE L’EMPEREUR QUIANLONG, AU XVIIIe SIÈCLE

Dans sa Relation du voyage à la Chine et à la Tartarie à la suite de l’ambassade du lord Macartney, sir George Staunton, de la mission de Lord Macartney(26 septembre 1792 au 1er février 1794) envoyée dans l’Empire chinois pour l’amener à « s’ouvrir » à eux, précise le cursus des eunuques qui occupent tous les emplois inférieurs dans les palais de Pékins et du Yuanming yuan, en se basant sur les confidences des mandarins et des missionnaire attachés à la cour de l’Empire Céleste : « Il leur suffit pour être propres à remplir ces emplois, d’avoir subi l’opération qu’on pratique quelquefois dans certaines parties de l’Europe et qui perfectionne la voix, ôte la faculté de devenir père. Pour garder les femmes à la Cour et pour pouvoir même approcher leurs appartements, il faut avoir perdu toutes les marques de son sexe. L’opération appropriée est, quoique fort délicate, exécutée même sur des adultes sans compromettre leur vie. Tel fait est d’autant plus surprenant, que l’anatomie en Chine, est non seulement ignorée, mais en horreur, et que la chirurgie y est si peu connue qu’on n’y fait même pas usage de la saignée... En fait, on ne se sert point de fer, mais de ligatures ointes de liqueurs caustiques. Peu de jours après l’opération, le patient sort comme s’il ne lui était rien arrivé. »

Écrits cités par Alain PEYREFITTE dans L’Empire immobile ou Le Choc des Mondes (1989) chez Fayard

Alain PEYREFITTE complète : « Les missionnaires ont surnommé couramment ces eunuques « rasibus ». Ces « rasibus » prennent soin de conserver dans l’alcool leurs parties perdues, afin qu’au jour de leur mort, on les replace sur leur cadavre. » p222  



[1]Définitions du Petit Robert des noms communs

[2] Rédigé à partir du Quid de Dominique et Michèle Frémy chez Robert Laffont – www.quid.fr

 
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