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19 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - Ouest (2006)

François VALLEJO (1960)

Ouest (2006)

Quand le jeune baron de l’Aubépine, quarante ans, vient prendre possession de son château des Perrières, après la mort de son père, seuls, sont restés les trois fermiers qui exploitent les terres du domaine et la famille Lambert. Les gens de maison qui ont connu M. de l’Aubépine le Jeune du temps qu’il vivait encore au château, quinze ans plus tôt, ont préféré s’en aller. Lambert, le garde-chasse et sa femme Eugénie font connaissance avec leur nouveau maître.

Est-ce à cause des brimades subies de la part de feu M. de l’Aubépine, « un écraseur de fils », durant toute la jeunesse de M. de l’Aubépine le Jeune, en raison de sa faible constitution et son manque d’attirance pour les exercices physiques ou parce que le père avait découvert chez son fils un tempérament qu’il entendait réprimer, que le jeune baron était devenu « un écraseur de père », qu’il prônait la Révolution et le pouvoir du peuple dans la République ? Lambert, homme simple, au bon sens populaire, passionné par ses chiens et soucieux du bien-être de sa famille est déconcerté par ce maître, indifférent au chenil, qui craint les chiens, qui disparaît plusieurs mois pour faire la Révolution à Paris, qui s’enferme des semaines durant et reparaît excité par quelque nouvelle excentricité. Certains jours, le maître lance sa vieille jument grise dans des courses infernales à travers bois et marécages, à la faire crever d’épuisement. Le baron « jusqu’au-boutiste » de la République voudrait y trouver une place de meneur de premier plan. Il accuse de faiblesse Lamartine, qui lui a refusé ses services. Il s’imprègne des théories phalanstériennes, admire Victor Hugo, se prétend ami de Victor Schœlcher pour l’approcher. Il lui fait parvenir à Guernesey de longues lettres, et projette de le ramener en France afin de chasser Louis-Napoléon, « Napoléon-le Petit ». Et ces jeunes femmes qu’il amène au château ! Des créatures ! Lambert est même chargé d’en reconduire deux ou trois jours plus tard. Il faut voir dans quel état ! Que se cache-t-il derrière les activités nocturnes du baron ?

Dans la pratique quotidienne, le baron n’est qu’un républicain de salon. Comment s’entendre avec un dément, un maniaque sexuel, un fou retors, intuitif et perspicace, quand on est un homme simple et sensé ? Le temps passant - dix années ! - les lubies s’accumulent, des choses étranges se produisent au château. Et il y aura les doutes, des recoupements, qui deviendront certitudes au fil des jours. Se rebeller ? Les Lambert craignent d’être chassés. Dénoncer ? C’est quitter la propriété, se retrouver sans travail. Avoir servi si longtemps un tel maître les aura stigmatisés. Ils préfèrent se taire.

Le drame rôde dès le début du livre. Les oppositions entre exigence et dépendance de deux classes sociales, des caprices contre la sagesse, de la folie contre bon sens sont servies admirablement par la qualité de l’écriture et le style particulier de François Vallejo. Ses phrases courtes, ses expressions originales, les dialogues dématérialisés, le rythme soutenu mêlant échanges et pensées, aspirent le lecteur dans cette guerre des nerfs impitoyable.

 

Le Prix Giono 2006 et le Prix du Livre Inter 2007 ont récompensé François VALLEJO pour  Ouest.

 

Vous trouverez dans ce blog :

- une documentation sur les guerres de Vendée

- une documentation sur le contexte historique portant sur la période allant de 1848 à 1860

 



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