Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ColineCelia a lu
Newsletter
Publicité
ColineCelia a lu
Visiteurs
Depuis la création 237 130
Archives
Derniers commentaires
22 juin 2010

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE[1]

 

L’État napolitain royauté espagnole :

L’État napolitain rattaché à la couronne d’Aragon depuis la capitulation de la France à Gaète le 1er janvier 1504 n’est plus, pendant deux siècles, qu’une vice-royauté espagnole, livrée à une fiscalité écrasant, à une corruption honteuse, un marasme économique croissant. Naples se révolta à plusieurs reprises, notamment sous Masaniello (1647), mais en vain.

À la fin du règne de Charles II (de1665 à 1700), monarque infirme et débile, le royaume d’Espagne est dans une situation telle qu’il apparaît que les Habsbourg espagnols, figés dans l’étiquette de la cour, touchent à leur fin. Charles II n’a pas d’héritier direct bien que marié deux fois. Sa succession ouvre la compétition entre les Bourbon et les Habsbourg d’Autriche. Les uns et les autres peuvent faire valoir des droits au trône. À trois reprises (1698, 1699, 1700), les puissances européennes règlent sans lui le partage de ses états[2]. Charles II, dans son dernier testament, institue le prince français Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Espagne (octobre 1700) comme légataire universel.

 

Conséquences de la guerre de succession d’Espagne :

Charles II étant mort le 1er novembre 1700, Louis XIV accepte sans hésitation la couronne d’Espagne pour son petit-fils. Mais l’Autriche oppose la candidature de Charles de Habsbourg qui est l’arrière-petit-fils de Philippe III, invoquant le traité de partage signé quelques mois plus tôt à Londres par les grandes puissances dont la France. C’est le début de la guerre de succession d’Espagne qui se termine par le traité d’Utrecht (1713) et de Rastatt (1714).

- L’Espagne reste aux Bourbons, Philippe d’Anjou prend le nom de Philippe V. Les possessions espagnoles sont réduites à la péninsule Ibérique et aux colonies d’Amérique.

- Milan, Naples, la Sardaigne et les Pays-Bas sont donnés aux Habsbourg autrichiens.

- La Sicile revient à la Savoie (qui l’échangera ensuite contre la Sardaigne).

- L’Angleterre a Gibraltar ainsi que le monopole de la traite dans les colonies espagnoles.

 

Les Autrichiens s’établissent à Naples (1713). Ils y joignent la Sicile, échangée en 1720 avec la Savoie contre la Sardaigne.

 

Conséquences de la participation autrichienne à la guerre de la Succession de la Pologne, monarchie élective :

Auguste II roi de Pologne avait essayé d’assurer, en vain, l’hérédité de la couronne polonaise au profit de la maison de Saxe. À sa mort (1733), Stanislas Leszczynski (élu roi en 1704 puis chassé en 1709), devenu le beau-père de Louis XV entre-temps, se fait élire à nouveau roi par la diète. Aussitôt, la tsarine Anne envoie une armée contre lui et convoque une pseudo-diète, qui proclame roi le nouvel Électeur de Saxe, Auguste III (1733–1763). L’Autriche appuie la Russie, et Louis XV son beau-père Stanislas. Cette affaire dégénère en guerre de la Succession de la Pologne (1733-1738) qui se règle avec les traités de Vienne (3 octobre 1735 et 18 novembre 1738) entre la France et l’Autriche.

- L’empereur céde le royaume de Naples et la Sicile à une lignée cadette des Bourbons d’Espagne représentée par Charles VII, mais reçoit Parme et Plaisance.

- L’empereur cède aussi Tortora et Novare au roi de Sardaigne.

- Le gendre de l’empereur, François de Lorraine abandonne la Lorraine pour devenir grand-duc de Toscane.

- Stanislas  Leszczynski  renonce à la Pologne, reçoit en viager la Lorraine et le Barrois qui iront à la France après sa mort.

- La France reconnaît Auguste III comme roi de Pologne.

 

Les Bourbons à Naples :

Le nouveau souverain Charles VII règne sur Naples de 1735 à 1759. Aidé de son ministre Tanucci, il entreprend la réorganisation de ses États  selon les principes du despotisme éclairé. Une réforme foncière est esquissée malgré la résistance de la noblesse. L’enseignement est encouragé. La puissance de l’Église est diminuée par la suppression de la dîme, par l’obligation pour les clercs de payer l’impôt et la suppression d’un grand nombre de couvents.

Mais en 1759, Charles VII part pour Madrid afin de remplacer sur le trône d’Espagne son demi-frère Ferdinand VI. Le royaume de Naples passe à son fils encore mineur, Ferdinand IV (1759-1825).

Dans un premier temps, Ferdinand IV conserve d’abord Tanucci jusqu’en 1777. Il se marie en 1778 avec Marie-Caroline d’Autriche, la sœur de Marie-Antoinette. Le roi se laisse gouverner par sa femme et par l’anglais sir John Acton. Sous leur influence, il laisse ses États retomber dans un morne despotisme. Acton devenu premier ministre en 1785, aligne le royaume de Naples sur la politique britannique. Marie-Caroline, qui est une farouche adversaire de la Révolution française, jette Naples dans la guerre contre la France en 1798, malgré l’agitation des révolutionnaires napolitains.

 

La république Parthénogénèse :

 Philippe IV, chassé par l’avancée française, doit se réfugier à Palerme en décembre 1798. Les Français entrent dans Naples en janvier 1799. La république Parthénogénèse est proclamée. Le cardinal Ruffo réussit à expulser les Français. Ferdinand revient à Naples en juin 1799. Le cardinal Ruffo laisse massacrer les libéraux.

Ferdinand se rallie à la troisième coalition et reprend les armes contre Napoléon 1er en 1805. Napoléon proclame la déchéance des Bourbons par le décret de Schönbrunn (27 décembre 1805). Il confie le royaume de Naples à son frère Joseph (1806 à 1808) puis à Murat (1808 à 1815).

Ferdinand s’est à nouveau réfugié en Sicile où il se maintient sous la protection des Anglais jusqu’en 1815, qui lui imposent une relative libéralisation de son régime sur la Sicile.

 

Retour des Bourbons :

La convention de Casalanza, le 20 mai 1815 restitue les Deux-Siciles aux Bourbons. Rentré à Naples, Ferdinand fait fusiller Murat (en octobre 1815), qui avait tenté de reprendre le pouvoir, abolit les réformes et prend le nom de « roi des Deux-Siciles ». Il rétablit aussitôt une administration tyrannique, appuyée par une administration désordonnée et corrompue.

Et l’histoire se poursuit..., mais c'est hors sujet !

 


 

[1] Texte rédigé avec l’aide du dictionnaire d’histoire universelle en 1 volume de Michel Mourre (Jean-Pierre Delarge – Bordas)

 

[2] À ce propos on peut consulter : pour les tractations    

 pour les dates 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité