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27 novembre 2011

LA HONGRIE DE 1848 à 1956 - CONTEXTE HISTORIQUE ET POLITIQUE

LA HONGRIE DE 1848 à 1956 - CONTEXTE HISTORIQUE ET POLITIQUE

DE 1848 à 1867

     Un mouvement nationaliste d’indépendance, de tendances conservatrices avec le comte Istvan Széchenyi et de tendances libérales avec Lajos Kossuth, se développait déjà depuis les années 1820 en Hongrie. 

     L’agitation révolutionnaire de 1848, en France eut des répercutions dans le reste de l’Europe. En Hongrie, l’Autriche fut amenée à accorder une administration particulière aux Magyars avec l’archiduc Étienne pour vice-roi. Mais l’opposition des minorités serbes, croates, roumaines, ruthènes, slovaques à la prédominance magyare déchirait le royaume parlementaire  hongrois récemment institué. Des combats sanglants se déclenchèrent entre les parties. L’Autriche ayant fait appel à l’intervention du tsar Nicolas II, les Hongrois capitulèrent à Világos le 13 août 1849. La répression de François-Joseph sur les insurgés du pays, redevenu simple province autrichienne, fut terrible et l’état de siège fut maintenu jusqu’en 1854.

KaiserFranzjosef1853-1-

Portrait de l’empereur François-Joseph en 1853 par Barabás Miklós (1810~1898) – 268cm par 178,5 cm

     La résistance passive intérieure des Hongrois ajoutée aux défaites de la guerre avec la Prusse affaiblissait l’Autriche. Un compromis aboutit à la création d’une monarchie austro-hongroise le 8 février 1867.

Austria-hungary

DE 1867 à 1914

     La monarchie austro-hongroise : L’unité de l’Empire était maintenue. François-Joseph se fit couronner roi de Hongrie et nomma un Premier Ministre hongrois, Gyula Andrássy. L’Autriche et la Hongrie avaient deux gouvernements séparés, mais les Affaires étrangères étaient réglées en commun.  La diète de Hongrie comprenait deux chambres, la Table de Magnats et la Table des représentants. Seuls, les Magnats et les propriétaires avaient le droit de vote.

     Le nouvel état rencontra deux problèmes graves qui jouèrent dans l’effondrement du royaume austro-hongrois en 1918.

       - Le problème des nationalités minoritaires opprimées particulièrement en Hongrie, où une politique de magyarisation à outrance fut appliquée. Cependant, un compromis fut conclu avec les  Croates en 1868, qui bénéficièrent d’une certaine autonomie.

            - Le problème des réformes sociales et des libertés : Parallèlement à un afflux de capitaux étrangers, qui favorisèrent le développement ferroviaire, l’industrialisation du pays et la modernisation des exploitations agricoles, les problèmes sociaux plus aigus furent marqués par l’essor du mouvement syndical et la multiplication des grèves ouvrières et paysannes.

 

DE 1914 à 1918

     La Hongrie, liée à l’Autriche, prend part à la Première Guerre mondiale. Elle subit de grosses pertes en hommes et en matériels. L’exaspération, la lassitude des populations, la défaite, le contrecoup des révolutions de 1917 en Prusse et en Russie, eurent un impact sur la solidité du système dualiste de l’Autriche-Hongrie

 DE 1918 à 1945

     En octobre 1918, une révolution bourgeoise éclate sous la direction de Miháli Károlyi. Suite à la Première Guerre mondiale et la défaite des Empires centraux, le 16 novembre 1918, la Hongrie est proclamée république indépendante. Ses liens avec la Croatie-Slovénie (19 octobre) sont rompus ainsi qu’avec la Transylvanie, qui demande son rattachement à la Roumanie (1er décembre). Quant à la Slovaquie, elle  est occupée par les Tchèques. Le traité de Trianon (4 juin 1920) consacre ces amputations. La surface de la Hongrie est réduite à un tiers de son ancienne superficie. Une nouvelle source de conflits en Europe danubienne venait de naître.

     Mihàly Kàrolyi est président provisoire de la République, dès novembre 1918. En mars 1919, malgré le déclenchement d’une évolution vers la gauche, il dut se retirer devant le communiste Béla Kun.

     De mars à août 1919, la République hongroise des Conseils, sous la direction de Béla Kun, prit de très nombreuses mesures économiques et sociales et favorisa les artistes et intellectuels d’avant-garde, mais ne put résoudre la question agraire. Elle dut lutter, à l’intérieur et à l’extérieur, contre les forces roumaines et tchèques soutenues par l’Entente. La République des Conseils est  renversée par l’intervention roumaine le 1er août 1919. La dictature soviétique de Béla Kun laissera un souvenir sanglant.

      Une armée hongroise contre-révolutionnaire conduite par l’amiral Horthy occupe Budapest le 16 novembre 1919. La Hongrie devient un royaume sans roi (1er mars 1920). La loi du 5 novembre 1921 proclame la déchéance définitive des Habsbourg. La monarchie reste la forme officielle de l’État, sous la régence de l’amiral Horthy (1920-1944).

Horthy reçu à Budapest devant l'hôtel Gellert

     L’amiral Horthy est reçu après la prise de Budapest, devant l’hôtel Gallert le 16/11/1919)

     Malgré la Terreur blanche qui suit l’échec de la République des Conseils, le nouveau régime hongrois, qui se montre très conservateur, voit subsister les oppositions légitimistes et surtout ouvrières. La réforme agraire incomplète de 1920 ne résout pas le problème agraire. Les antagonismes sociaux s’aggravent en raison de la crise économique mondiale des années 1928 à 1933.

      La Hongrie prend une attitude révisionniste dès 1927, considérant le traité de Trianon particulièrement injuste, en raison de la perte de la plus grande partie de son territoire, et du fait que 3 millions 500 mille Hongrois vivaient hors du pays. Elle se rapproche de l’Italie fasciste et, plus tard, de l’Allemagne hitlérienne. Elle récupère aux dépends de la Tchécoslovaquie, les districts méridionaux de la Slovaquie et de la Ruthénie du sud des Carpates, grâce à l’intervention de l’Allemagne (arbitrage de Vienne du 2 novembre 1938).

     La Hongrie conserve sa neutralité  au début de la Seconde Guerre mondiale, mais en novembre 1940, elle adhère au pacte tripartite. Elle rentre en possession de la moitié nord de la Transylvanie de population en majorité hongroise par le second arbitrage de Vienne le 30 août 1940.

      En mai 1941, elle s’accroît de divers territoires entre le Danube et la Tisza après l’effondrement de la Yougoslavie.  En échange de ces agrandissements, la Hongrie entre en guerre contre l’U.R.S.S., aux côtés du Reich.

    En mars 1944, la Wehrmacht occupe la Hongrie. Les S.S. entreprennent la déportation des juifs jusque là épargnés, vers les camps d’extermination.

 

     Les troupes soviétiques envahissent la Transylvanie, prennent Budapest. Horthy demande l’armistice en octobre 1944. Hitler le destitue et le remplace par Szálasi. Le 15 octobre, les S.S. l’enlèvent, l’emmènent en Allemagne. 

 

     Le mouvement fasciste des Croix-Fléchées et son chef Szálasi au pouvoir par ce coup d’État appliquent une politique pro-hitlérienne.

     Le 24 décembre 1944, un gouvernement provisoire présidé par le général Dalnoki Miklós à Debrecen,  a réussi à se constituer.

 

DE 1945 à 1956

       Dalnoki Miklós signe l’armistice avec l’Union soviétique le 20 janvier 1945.

     Le traité de Paris en 1947 ramène la Hongrie à ses frontières de 1920. Le pays  devra verser une lourde indemnité de guerre à l’U.R.S.S.res de novembre 1945 assurent la majorité au parti des petits propriétaires sur les communistes. La République est proclamée le 1er février 1945.

     Les élections libres de novembre 1945 assurent la majorité au parti des petits propriétaires sur les communistes. La République est proclamée le 1er février 1945. 

      Les communistes assurent le ministère de l’Intérieur : Le 15 mars 1945, la réforme agraire est votée. Elle confisque 3 millions d’hectares. En 1946, les mines et l’industrie lourde sont nationalisées. En 1948, il en est de même pour les entreprises de plus de cent personnes.

     Le parti communiste, sous l’impulsion de M. Rákosi, son secrétaire général, réussit à éliminer toutes les autres forces politiques. En août 1947, l’union des forces de gauche remporte les élections  avec 95,6% des voix.

 

     La République populaire hongroise est proclamée le 20 août 1949. Le pouvoir est entre les mains du politburo du P.C. avec pour premier secrétaire le rigide stalinien Rákosi. Le premier plan quinquennal (1950 à 1954) entre en application.

   L’enseignement et des biens du clergé sont nationalisés en 1948 et le cardinal Mindszenty est condamné en octobre 1949.

     La même année, commence l’épuration des communistes titistes.

 

    En 1953, la déstalinisation conduit au remplacement de Rákosi par Imre Nagy. Une amnistie est décidée, suite aux effets d’erreurs dans la collectivisation agraire.

    La tendance dure du parti menée par Rákosi provoque la  chute de Nagy, en avril 1955.

   Sous à la pression populaire, le régime applique une libéralisation relative et réhabilite Rajk en mars 1956. Rákosi démissionne en juillet 1956.

 

    Son remplaçant, Ernö Gerö, déclenche la révolution de Budapest, le 23 octobre 1956 en faisant ouvrir le feu sur une grande manifestation étudiante. Les troupes soviétiques interviennent puis évacuent la capitale le 27.

    Pour éviter le pire, Moscou accepte le retour de Nagy à la présidence du conseil. Entraîné par la puissance du mouvement populaire, il forme un gouvernement de coalition le 1er novembre, annonce que la Hongrie se retire du pacte de Varsovie et demande à l’O.N.U.de reconnaître sa neutralité.

    Le 4 novembre 1956, les troupes soviétiques entrent à Budapest.  En une quinzaine de jours, ils écrasent les insurgés dans la capitale et en province. Un contre gouvernement est constitué, sous leur pression, avec János Kádár.

     L’intervention soviétique a fait 25 mille morts. Environ 160 mille réfugiés réussirent à passer à l’Ouest. En juin 1958 Nagy et le chef militaire de l’insurrection, Pál Maleter, sont exécutés. Le cardinal Mindszenty qui a été libéré par les insurgés, se réfugie à l’ambassade américaine. Les Soviétiques ont déporté plus de 15 mille personnes.

Moscou et le gouvernement Kádar appliquent ensuite une certaine modération. 

    Les évènements de Budapest marquèrent un tournant important dans la vie politique et économique de la Hongrie. Le régime se libéralisera par des mesures d’amnistie, l’ouverture des frontières, l’essor du secteur privé, l’instauration du prix du marché, l’introduction de l’impôt sur le revenu et de la TVA.

 

Sources :

- Dictionnaire d’histoire universelle Michel Mourre – Jean-Pierre Delarge – Bordas

- Le Petit Robert des Noms Propres – Dictionnaires Robert

 

Portrait de l’Empereur François-Joseph : Musée national de Budapest

 http://www.lib-art.com/artgallery/4514-portrait-of-emperor-franz-joseph-i-mikl%CF%83s-barab%CE%B1s.html

Domaine public

Carte de l'Autriche-Hongrie voir les références sur

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Austria-hungary.png

L’amiral Horthy le 19/11/1919 voir les références sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:HorthyReceived.jpg

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4 septembre 2011

L’Empereur de Chine Qianlong (1711~1799)

L’Empereur de Chine Qianlong (1711~1799)

     Qianlong (1711~1799) ou K’ien-Long fut le 4ème Empereur de la dynastie mandchou  des Qing. Il était le petit-fils de Kangxi ou K’ang-Hi (1654~1722) dont le règne commença en 1662. Le successeur de Kangxi fut son quatrième fils, l’Empereur Yongzheng (1678~1735).Empereur de Chine en 1735, à la mort de son père, dont il était le quatrième fils, Qianlong continua l’œuvre de son grand-père.

Portrait de Qianlong en vêtement de cour : 

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 L’œuvre intérieure

     Dès le début de son règne, il fit preuve de mansuétude envers des princes de sa famille, fils ou petits-fils de Kangxi qui avaient été emprisonnés, exilés ou dégradés, à la suite d’intrigues de cour ou d’une politique soupçonneuse ou peu éclairée.

Renforcement des institutions : Il fit entreprendre le recensement des membres de chaque foyer et continua d’étendre systématiquement les systèmes baojia et lijia établis à l’origine par la dynastie des Song. Ces systèmes communautaires pyramidaux de contrôle social étaient basés sur le regroupement de familles, qui à tour de rôle étaient responsables du groupe vis à vis de l’administration. Le premier concernait l’application des lois et des décrets, le second garantissait la collecte des impôts.

Grands travaux d’aménagement : Il fit entreprendre de grands travaux pour contenir dans leur lit le Houang-he (Fleuve jaune) et le Yang-Tseu-Kiang (ou Chang Jiang, ou Yangzi Jiang), dont les ravages menaçaient sans cesse les provinces fertilisées par leur cours.

     Il donna l’ordre de faire construire des digues sur le bord de la mer dans les provinces du sud.

Voyages dans les provinces : Qianlong se rendit six fois dans les provinces  du midi, y donnant des ordres utiles d’aménagement mais aussi pour punir les malversations des mandarins corrompus envers lesquels il était inflexible.

     Par les temps de sécheresse, ou d’inondation, il fit dans différentes provinces des remises partielles des droits en nature ou en argent et fit distribuer des secours aux pauvres.

Les révoltes intérieures

      L’empereur mandchou dut faire face aux révoltes nationalistes organisées par des sectes politico-religieuses particulièrement actives à partir du XVIIe siècle qui s’étendirent sur toute la Chine et opéraient pour la restauration de l’empire des Ming.

Les triades fondées en 1650 développèrent un rituel imprégné des rites bouddhistes, taoïstes mêlés de confucianisme. La répression des insurrections qu’elles organisèrent fut extrêmement féroce. Nombre de leurs membres durent s’exiler.

Les Lotus blancs avaient pour origine une sorte de syndicat fondé par des bateliers, la Bande verte ou « Société pour la paix et la félicité », qui revendiquait de meilleures conditions de travail. Les membres en étaient presque tous bouddhistes. Les différentes sectes affiliées au Lotus blanc étaient souvent de caractère violent. Elles s’occupèrent de plus en plus de politique.

     Jusqu’en 1774, les deux mouvements agissaient de concert puis leur chemin divergèrent. Au fur et à mesure, elles se transformèrent en véritables sociétés secrètes.

Les campagnes militaires

- Récupération du Turkestan : Il récupéra définitivement le Turkestan qu’il baptisa Xinjiang (« Nouvelle frontière »). La région avait été sous la domination chinoise des Tang au VIIe siècle. À partir du VIIIe siècle, les Chinois s’étaient trouvés alors rejetés loin vers l’est par l’introduction de l’Islam qui avait favorisé la création de principautés turques indépendantes. L’implantation chinoise se composait essentiellement de garnisons militaires et de marchands de la route de la soie.

 - Annexion de la Dzoungarie peuplée par les Eleuthes (ou Kalmouks ou Dzoungars ou Djoungares ou Jüngars. Cette région, qui est délimitée au sud par les monts Tian Shan, au nord par l’Altaï, à l’est par le désert de Gobi et ouverte à l’ouest sur la vallée de l’Irtych (Ertix, Ertis), fut annexée en 1757.

- Soumission de la Birmanie : De 1765 à 1767, les Chinois tentèrent trois fois d’envahir la Birmanie. Toutes ces tentatives furent repoussées. En 1769, ils investirent à nouveau le pays. L’armée birmane, dirigée par des métis portugais et français, fut défaite. Les Birmans envoyèrent une ambassade pour l’anniversaire de l’empereur. Il fut convenu que tous les dix ans les Birmans adresseraient un tribut à la cour de Pékin.

- Transmigration des Tourgoutes : Un peuple nomade, les Tourgoutes, (Tourgouts), originaire du pays situé entre la Toula et Orgou avait fuit l’oppression des souverains kalmouks et s’étaient établis entre le Don et la Volga. Là, cette tribu ne pouvait s’accommoder des règles institutionnelles de la Russie qui lui imposait de fournir des soldats. D’autre part, étant bouddhistes, elle subissait des vexations en raison de sa religion. Décidé par les avances faites par le gouvernement chinois, le khan, Oubacha, prit la résolution de faire rentrer son peuple dans son pays d’origine. En août 1771, les fonctionnaires chinois accueillirent 50 000 familles (environ 300 000 individus) sur les bords de la rivière Ili où l’empereur leur assigna des terres.

- Réduction des Miao Tseu : Les Miao Tseu appartenaient à un petit peuple de race tibétaine qui avait gardé son indépendance grâce à l’inaccessibilité de son territoire enfermé dans les montagnes du Sse Tchhouan. Des querelles de voisinage se produisaient de temps en temps avec les officiers chinois des villes voisines. Sous prétexte de brigandage de leur part, Qianlong voulut les soumettre en 1775. Malgré la résistance courageuse des Miao Tseu, ils furent pratiquement exterminés. Leur prince fut mis à mort à Pékin, leurs chefs furent massacré et leur tête furent exposées dans des cages.

- La campagne du Tibet : Envahi par le Népal voisin, le Tibet  fit appel à la Chine pour s’en libérer. En 1780, le Pantchen Lama fut invité à Pékin par Qianlong pour son soixante-dixième anniversaire. Après l’audience de l’empereur à Jehol, le Pantchen Lama contracta, dit-on, la variole et mourut à Pékin le 27 novembre 1780. Cette mort parut suspecte.

 - L’Annam : En 1787, au Viêt Nam, le dernier roi de la dynastie Lê, qui avait dû fuir devant les Tay-Son, avait fait appel à la Chine pour sauver son trône. Les Chinois reprirent Hanoï le 19 décembre 1788. Un peu plus d’un mois plus tard, le 26 janvier 1789, l’armée chinoise se laissa surprendre et fut vaincue. Suite à cette défaite, elle se replia et n’intervint plus au Viêt Nam pendant quatre-vingt-dix ans.

     L’empereur ne dirigea jamais lui même les combats. Cependant, il alla visiter les troupes dans la steppe. Il accueillit les généraux vainqueurs et reçut la soumission des vaincus. Ces nombreuses et coûteuses campagnes causèrent de lourdes pertes. Elles n’entraînèrent pas de succès écrasants et affaiblirent l’armée.

Les ambassades occidentales

     Seul, le port de Canton, seulement quelques mois dans l’année,  reste ouvert au commerce avec l’étranger, à partir de 1756. Les compagnies commerciales étrangères souffraient de ces restrictions devant lesquelles elles se montraient de plus en plus impatientes.

L’ambassade anglaise : En 1793, une ambassade anglaise conduite par lord Macartnay, représentant le roi George III, se voit refuser ses demandes d’ouverture du commerce à la Grande Bretagne et d’installation d’une délégation permanente à Pékin. Cet échec sera la source des futurs conflits qui caractériseront par la suite les relations internationales avec la Chine pendant un siècle et demi.

L’ambassade hollandaise : En 1794, financée par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Canton, une ambassade hollandaise, venue par voie de terre, est reçue à Pékin parmi les délégations de vassaux de l’empire. Elle n’aura même pas la possibilité de demander quoique ce soit.

    Au problème de l’ouverture restreinte du marché chinois, se greffe un problème monétaire de plus en plus insupportable pour l’économie mondiale fondée sur la monnaie d’or concurrencée par l’économie chinoise qui utilise une monnaie d’argent.

Qianlong esthète et érudit

     Grand amateur d’art, Qianlong enrichit les collections impériales en créant et développant les ateliers impériaux où servirent de nombreux artistes missionnaires jésuites comme l’Italien Giuseppe Castiglione (1688~1766), arrivé en Chine en 1715, et le Français Jean-Denis Attiret (1702~1768), arrivé en Chine en 1738, tous deux décorateurs et peintres,  connus sous le nom chinois de Lan Shining pour le premier et de Wang Zhicheng pour le second.

     Qianlong était passionné de jardins. Il fit édifier des palais européens dans sa résidence du Yuangming yuan et y fit réaliser les travaux hydrauliques, des buffets et jeux  d’eau par  G. Castiglione et le jésuite français, mathématicien, astronome et géographe, Michel Benoist (1715~1774), arrivé en Chine comme missionnaire, connu en Chine sous le nom chinois de Jiang Youren. Ce dernier  participa à la réalisation d’une carte générale de l’Empire de Chine gravée sur cuivre.

     Érudit, Qianlong commanda la rédaction de nombreux ouvrages dont la Bibliothèque complète en quatre sections (Sigu Quanshu), mais ordonna la destruction  des ouvrages hostiles aux Qing.

          L’imprévoyance de Qianlong à préparer la Chine à la confrontation avec l’Occident, la corruption et le fait d’avoir laissé son  favori, Vice-roi, puis ministre tout puissant, Heshen ou Ho Chen (1750~1799), profiter de sa situation pour accaparer le pouvoir, corrompre le gouvernement et amasser une fortune colossale durant 20 années, les exactions de Heshen, furent l’une des causes de la décadence de la dynastie des Qing et commencèrent à miner l’empire de Chine. Le favori fut arrêté cinq jours après la mort de Qianlong et fut condamné au suicide par l’empereur Jiaqing.

          Qianlong abdiqua à 84 ans (1796), en faveur de son fils Jiaqing (1760~1820), qui fut Empereur de 1896 à 1820.  Qianlong conserva cependant la réalité du pouvoir jusqu’à sa mort.

Alain PEYREFITTE (1925~1999) – L’Empire immobile ou le Choc des Mondes (1989) - message de colinecelia - cliquer ici

 

Sources : Le Petit Robert des noms propres Dictionnaires Robert, 27 rue de la Glacière 75013 PARIS

http://books.google.fr/books?id=8gQEAAAAYAAJ&pg=PA2236&lpg=PA2236&dq=Transmigration+des+Tourgoutes+1771&source=bl&ots=v9BaMUAI1_&sig=WIcUDczRoaqSSO3HhoDp05BWlhU&hl=fr&ei=D24TTsGmGIiD-

http://www.chinecroissance.com/histoire-de-la-chine/dynasties-chinoises/

Histoire générale de la Chine, Henri Cordier, 1920, Tome 3, archive BNF

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26606j/f348

http://classiques.uqac.ca/classiques/abel_remusat_jean_pierre/melanges_asiatiques_t2/remusat_nmelasia_t2.pdf

http://www.chine-informations.com/guide/qianlong_439.html

http://www.religionmonde.info/LE-LOTUS-BLANC.html

http://www.terrescontees.com/regions/chine/xinjiang.htm


26 juin 2011

ORIGINE DE QUELQUES ÉGLISES PROTESTANTES - LE MÉTHODISME – NIKOLAUS VON ZINZENDORF – LE PIÉTISME – LES FRÈRES MORAVES

ORIGINE DE QUELQUES ÉGLISES PROTESTANTES

LE MÉTHODISME – NIKOLAUS VON ZINZENDORF – LE PIÉTISME – LES FRÈRES MORAVES

 

Le méthodisme est un mouvement religieux  créé en Angleterre par John Wesley en 1729. Le méthodisme a pris naissance dans l’anglicanisme. (Sources : Le Petit Robert – dictionnaire de la langue française)

 John  Wesley (1703~1791): était un prêtre anglican et un réformateur religieux britannique. Il a fondé le méthodisme. À Oxford il dirigea une société pieuse puis il partit en Amérique (1735). De retour à Londres, il se « convertit » subitement le 24 mai 1738, accomplissant un retour aux sources de la Réforme sous l’influence d’un missionnaire morave (Zinzendorf). Il organisa alors la prédication dans toute l’Angleterre, notamment en milieu industriel, prêchant lui-même. Il rompt avec l’Église anglicane en 1784.

À sa mort, on comptait environ méthodistes en Grande Bretagne et 60 000 aux États-Unis. (Sources : idem et  http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Wesley)

 Le comte Nikolaus Ludwig von Zinzendorf (1700~1760) : est né à Dresde et fut élevé dans le piétismeIl fit ses études à Halle et à Wittenberg, puis il voyagea en Hollande et en France où il prit contact avec les milieux protestants et catholiques. En 1727, il renonça à ses fonction de conseiller juridique à la cour de Dresde pour se consacrer à la direction d’une communauté hussite réfugiée sur les terres de Berthelsdorf. Pour elle, il fonda le village de Herrnhute et restaura l’ordre des Frères moraves. La communauté restait au sein de l’église luthérienne mais avait une organisation théocratique, à la fois communautaire et patriarcale, et se caractérisait par son esprit de tolérance et la recherche d’une foi vivante et personnelle.

Zinzendorf fut chassé de Saxe en 1738. Il voyagea alors en Europe et en Amérique, où il chercha à propager ses idées religieuses. À son retour en Saxe en 1747, il fit adhérer les Frères moraves à la confession d’Augsbourg. Il est auteur de cantiques qui sont encore en usage dans les communautés de Herrnhute. (Sources : Le Petit Robert des noms propres)

Le piétisme : est une secte luthérienne qui insistait sur la nécessité de la piété personnelle et du sentiment religieux plus que sur la stricte orthodoxie doctrinale. Ce mouvement religieux fut fondé à Francfort par un pasteur luthérien, Philipp Jacob Spener (1635~1705). (Sources : idem et  http://fr.wikipedia.org/wiki/Pi%C3%A9tisme)

           Les Frères moraves : Il s’agit d’une Église protestante issue du hussisme, le mouvement des disciples de Jan Hus (1371~1415), lequel fut excommunié en 1512 puis brûlé vif à Constance en 1514. Ceux-ci sont organisés en communautés sur le modèle de la fraternité des premiers chrétiens qui s’opposent à la richesse du clergé, mènent une vie austère retirées du monde, refusent la violence et revendiquent le droit de prêcher. Ils traduisent la bible en langue vulgaire. Cette église fut persécutée en Moravie (Est de la Tchéquie) dès l’origine. Elle s’installe en Saxe en 1722. Après l’indépendance de la Tchécoslovaquie en 1918, cette « Église évangélique tchèque des Frères », y devint prépondérante. Depuis, ils ont eu une très intense activité missionnaire, multipliant les communautés en Europe Centrale, en Angleterre, aux États-Unis, dans les Caraïbes et au Groenland. (Le Petit Robert – dictionnaire de la langue française – et http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_Moraves)

22 mai 2011

De François 1er à Henri IV, les familles nobles impliquées dans les guerres de religion

De François 1er à Henri IV, les familles nobles impliquées dans les guerres de religion, en France

Cliquez sur le lien pour accéder au document pdf

Familles_nobles_impliquées_dans_les_guerres_de_religion_en_France_de_François_1er_à_Henri_IV

A l’époque des guerres de religion, les descendants d’Anne de Bretagne XVe et XVIe siècles (pdf)

http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/22/21199210.html

Voir aussi : Les dernières Dames de Montargis

 

http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/15/21140076.html

22 mai 2011

A l'époque des guerres de religion, les descendants d'Anne de Bretagne, Reine de France, XVe et XVIe siècles

A l'époque des guerres de religion, les descendants d'Anne de Bretagne, Reine de France,XVe et XVIe siècles

Cliquez sur le lien pour atteindre le document pdf

Descendants_d_Anne_de_Bretagne_reine_de_France_

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Les familles nobles impliquées dans les guerres de religion de François 1er à Henri IV  cliquez pour accéder au document (pdf)

http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/22/21199508.html

A propos de Renée de France et sa fille Anne d'Este:

LELOUP–AUDIBERT Huguette – Les dernières Dames de Montargis

Au temps des guerres de religion

http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/15/21140076.html



 
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15 mai 2011

LELOUP–AUDIBERT Huguette – Les dernières Dames de Montargis - Au temps des guerres de religion

LELOUP–AUDIBERT Huguette – Les dernières Dames de Montargis

Au temps des guerres de religion

Dans les années 1970, la communauté protestante de la région de Montargis choisissait Renée de France pour nommer son nouveau temple construit sur la colline qui domine la ville. Ce choix  remettait en mémoire l’importance qu’avaient eu Renée de France (1510~1575) puis sa fille Anne d’Este (1531~1607), les deux Dames qui se succédèrent à la tête de la seigneurie de Montargis au XVIe siècle. Progressivement, les intérêts et les enjeux politiques et religieux, locaux et nationaux, postérieurs, avaient jeté sur elles un voile d’oubli dans les mémoires.

Ren_e_de_France_par_Jean_Clouet_____Mus_e_Cond____Chantilly

Renée de France, dame de Montargis, duchesse de Chartres, comtesse de Gisors était la fille du Roi de France Louis XII (1462~1515) et d’Anne de Bretagne (1477~1514), et la sœur de Claude de France (1499~1524), reine de France par son mariage avec le futur François 1er. Elle épousa Hercule II d’Este (1508~1559), duc de Ferrare, de Modène et de Reggio. Elle fut la tante du roi Henri II et la grand-tante des trois derniers rois Valois.

Anna_dEste_FecampAnne d’Este, fille de Renée de France et d’Hercule II d’Este, était, par son père, la cousine germaine de Catherine de Médicis (1519~1589) et la petite cousine des trois derniers Valois. Elle devint duchesse d’Aumale, puis de Guise par son premier mariage avec Henri de Guise (1519~1563)  puis,  par son second mariage avec  Jacques de Savoie (1531~1585), elle devint duchesse de Nemours et de Genevois. Les enfants survivants de son premier mariage, Henri de Guise dit le Balafré (1549~1588), Catherine de Montpensier (1551~1596), le duc Charles de Mayenne (1554~1611) et Louis, d’abord archevêque de Reims puis cardinal de Guise  ont marqué l’histoire de France de leur empreinte.

 Voir : A l’époque des guerres de religion, les descendants d’Anne de Bretagne XVe et XVIe siècles (pdf)

http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/22/21199210.html

 Familles nobles impliquées dans les guerres de religion en France de François 1er à Henri IV

         http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/22/21199508.html

S’appuyant sur les archives et les écrits de l’époque, Huguette LELOUP-AUDIBERT analyse, avec un souci d’objectivité, sans romancer, le rôle qu’elles ont eu localement. Son étude de leurs biographies respectives remet en lumière leur importance, aussi bien locale que nationale. Ces deux femmes vivaient à l’époque charnière que fut la Renaissance, certes marquée d’humanisme éclairé, mais bouleversée par les luttes hégémoniques de Charles Quint, François 1er, la papauté catholique, l’inquisition contre les hérésies et l’avènement de la réforme protestante, sur fond de querelles de succession.

Intelligentes et cultivées, elles étaient toutes deux passionnées d’art et de littérature. L’une, Renée, était protestante. L’autre, Anne, était catholique. Bien que tolérantes l’une et l’autre, le fanatisme imposé par les stratégies de domination politico-religieuses et les conséquences dramatiques des guerres qui en découlaient, les contraignirent à s’affirmer l’une protestante protectrice des partisans de la Réforme en danger, l’autre catholique acharnée à la vengeance de son premier époux et de ses deux fils assassinés.

  Le quinzième chapitre de l’ouvrage concerne Montargis et son château.

Caves_du_Ch_teau_de_Montargis_2Caves_du_Ch_teau_de_Montargis_1En complément, l’architecte de Renée de  France, Jacques Androuet du Cerceau (Paris 1510~Annecy ou Genève 1585) fait l’objet d’une première partie traitée par Pierre BOURGON sur sa vie, ses travaux et sa mémoire et d’une seconde partie présentée par Michèle GAUDRY sur les jardins de la Collerette dont il fut le concepteur. Cette seconde partie nous éclaire sur ce qu’étaient les jardins de la Renaissance et intéressera particulièrement les amateurs de plantes anciennes et de l’histoire des jardins.

Reconstitution_du_jardin_de_la_Collerette_2011

En fin de livre, de nombreux documents sont donnés en annexe ainsi que la liste des sources et la bibliographie utilisées par les auteurs.

Le château de Renée de France sur la carte Cassini (XVIIIe s.)  Emplacement du château au milieu du XXe s, carte d’État-major Cliquez sur les cartes

pour accéder à leur emplacement sur géoportail.                                     

Emplacement_du_ch_teau_de_Montargis___Carte_CassiniCarte_d_Etat_major_du_ch_teau_de_Montargis

 

 

   L’AUTEURE :

Huguette LELOUP est une Montargoise d’adoption originaire du sud-est de la France. Professeur d’anglais, elle enseigna successivement dans le Loiret au collège du Chinchon, puis au lycée de Montargis, de 1961 à 1989 et jusqu’à ces dernières années à l’Université du Temps Libre de Montargis. Intéressée par l’histoire locale, elle a participé à l’élaboration de nombreux articles pour le bulletin de la Société d’Émulation de Montargis[1] qu’elle a rejoint  dès les années 1970 ainsi que pour le Bulletin des Amis du Vieux Montargis[2].

Elle a écrit : Pierre Louis Manuel  (1753~1793), Du pouvoir à l’échafaud (2006), (Éditions de l’Écluse) 

Biographie du docteur Gastellier (en collaboration avec Gaston LELOUP).

Les dernières Dames de Montargis  au temps de guerres de religion (2010) aux Éditions de l’Écluse.

http://www.editions-de-lecluse.com/-Le-catalogue-.html


Emplacement_qu_occupaient_le_ch_teau_et_les_jardins_de_la_Collerette___Montargis
Le château, de nos jours, est une école privée. Du château de Renée de France, seule la grosse tour subsite. Les jardins de la Collerette sont en voie de restauration, ainsi que les remparts qui donnent sur le centre de la ville. Cliquer sur la carte pour accéder à son emplacement sur géoportail.

Pour voir la vidéo sur l'histoire du château de Montargis par ColineCélia :
Voir le message de ColineCélia : Le château de Montargis (Loiret) FRANCE:

[1] La Société d'émulation de l'arrondissement de Montargis (Loiret), est une société savante qui à l'instar des autres sociétés d’émulation avait comme but de valoriser la culture locale et l'histoire locale et l'archéologie.

Cette société d'émulation fut fondée le 1er janvier 1853 par six notables montargois à l'initiative du sous-préfet baron de Girardot, du maire le docteur Ballot.

http://gatinais.histoire.pagesperso-orange.fr/histbsem.htm

 [2] L’association des Amis du Vieux Montargis (Loiret) a été créée en réaction aux démolitions massives commencées au cours des années 60. Elle a comme but la préservation et la défense du Patrimoine sous toutes ses formes.

Ce Patrimoine sauvegardé est accessible au public de diverses manières :

* Création de deux musées ouverts au public : le Musée des Tanneurs à Montargis et le Musée de La Pailleterie à Amilly (Loiret)
* Création de « Réserves » dans lesquelles sont stockées et inventoriées les objets rassemblés.
* Publication semestrielle d’un Bulletin qui offre ses colonnes à toutes les contributions.
* Création d’un « Fonds AVM » aux Archives Municipales.
* Edition de brochures.
* Conférences sur un aspect particulier de notre Patrimoine.

http://amis.du.vieux.montargis.pagesperso-orange.fr/


20 février 2011

LA GRANDE INONDATION DU MISSISSIPPI EN 1927

LA GRANDE INONDATION DU MISSISSIPPI EN 1927

 

La littérature, le cinéma, des chansons perpétuent la mémoire de la grande inondation du Mississippi en 1927.

Ce déluge sert de cadre dans le récit intitulé Old Man du roman de William FAULKNER dans Les Palmiers sauvages (ou, suivant les éditions) Si je t’oublie, Jérusalem (1939) et du téléfilm qui en a été tiré en 1997, William Faulkner's Old Man, avec Jeanne Tripplehorn et Arliss Howard. 

Il a inspiré le blues « When the Levee breaks » de Memphis Minnie et Joe McCoy et son titre a été repris dans le quatrième album du groupe de rock Led Zeppelin.

 Randy Newman, en 1974, a écrit et sorti également une chanson sur ces inondations de 1927 dont le titre est « Louisana 1927 »

LA CATASTROPHE

La crue : Le Mississippi, déjà gonflé par la fonte des neiges précoces au Canada dans son cours supérieur, en raison du printemps chaud, reçut les flots des rivières gonflées par les pluies tombées dans le haut Middle-Ouest. L’afflux d’eau dans le Delta se heurtait au mascaret et à la houle qui coupaient l’accès au Golfe du Mexique, quand il s’est mis à pleuvoir dans le Sud.

Les cours d’eau et les lacs de l’Arkansas étaient saturés par les conséquences des précipitations exceptionnelles d’avril. L’Arkansas ne fut pas épargné par les eaux du Mississippi. Le mascaret et la houle refoulant le flot profondément à l’intérieur des terres, White River a même coulé vers l’amont à un moment donné.

Une première levée avait déjà cédé au Caire (Illinois), le 1er janvier. Après la rupture d’une digue aux Mounds Landing, les eaux coulaient dans le Mississipi avec la force des chutes du Niagara. Les levées entre Fort Smith (Comté de Sebastian) et Little Rock lâchèrent sous la pression de l’eau. Le Vendredi saint, le Mississippi a franchi les digues, une à une, à plus de 145 endroits et un mur d'eau s’épandit à travers les terres agricoles et les villes.

Les régions touchées : L’Arkansas, l’Illinois, le Kentucky, la Louisiane, le Mississippi, le Missouri, l’Oklahoma et le Tennessee ont été dévastés par les eaux. L’état la plus touché fut l’Arkansas où les terres inondées ont été plus nombreuses que la Louisiane et le Mississippi réunis.

La superficie couverte par les eaux a été évaluée à 73 000 km², soit une surface équivalente à celle de 11 départements français.

Les secours : Dans un premier temps, les moyens technologiques modernes de l’époque ont favorisé les secours. La radio diffusait des avertissements. Les avions repéraient les survivants réfugiés sur les toits ou accrochés aux branches d’arbres. Des canots à moteur procédaient à leur évacuation et les conduisaient vers des points de rassemblement. Les trains  transportaient les sinistrés vers les terres émergées où des camps c’accueil étaient préparés.

La Croix-Rouge américaine et les citoyens ont réagit rapidement. Les secouristes affluaient par trains, par camions ou automobiles. En Arkansas, la Croix-Rouge a installé à la hâte cinquante camps de réfugiés, utilisant les tentes et les lits de l’armée. À Forest City (comté de Saint-François), l’un d’entre eux abritait plus de 15 000 réfugiés. Les victimes, malades, souffrant de froid et de faim, arrivaient de tout l’Arkansas. Certaines d’entre-elles avaient trouvé refuge dans des bâtiments publics ou des abris de fortunes. Tous se sont retrouvés sans eau, sans nourriture ni vêtements secs. Les terrains épargnés par l’eau avaient du mal à contenir ces villes de tentes.

Bon nombre des habitants déplacés de Louisiane ont cherché refuge dans la Nouvelle-Orléans. Quand le mur d’eau s’est approché, les responsables gouvernementaux ont décidé de faire exploser la digue de Caernarvon en Louisiane, inondant des paroisses pauvres et politiquement marginalisés de Louisiane,  dans le but de guider le flot loin de la vulnérable Nouvelle-Orléans. L’effort de protection fut vain, le courant ayant détruit de nombreuses levées en amont.

Accès à une carte claire de l’étendue de l’inondation

http://www.classzone.com/books/earth_science/terc/content/investigations/es1308/es1308page05.cfm

ORIGINES DE LA CATASTROPHE :

Les origines naturelles : Dans la seconde moitié de l’année 1926, les pluies abondantes avaient saturé les sols et porté le niveau de tous les cours d’eau au-dessus de la normale pour cette époque de l’année, produisant déjà de grandes crues sur le Tennessee et le Cumberland à la fin décembre et au début janvier 1927. Après une accalmie, des pluies générales couvrirent les régions à l’est du Mississippi. En avril, les précipitations s’étendirent encore en augmentant d’intensité sur le bas de l’Arkansas et ailleurs, dépassant 400 mm. L’ensemble du bassin reçut de janvier à avril, une quantité moyenne de précipitations de 274 mm provoquant des écoulements qui atteignaient le débit record de 223 milliards de m³.

La configuration du terrain entre aussi en jeu. Après le confluent du Mississipi avec l’Ohio, la plaine alluviale s’élargit considérablement, atteignant jusqu’à 120 km, dans sa partie moyenne. Les méandres s’étalent, se recoupent, se déplacent vers l’aval. Le cours du fleuve s’éloigne peu à peu du lit principal et change soudain de direction. Des rivières comme la Rivière Saint-François traversent ainsi un lacis de lacs allongés qui sont d’anciens bras du fleuve. Le Sun Flower et la rivière Tensas empruntent des anciens lits du Mississippi. Des rivières, qui débouchent dans les alluvions de la plaine, trouvent une contrepente qui détourne leur cours à angle droit et les contraint à suivre les escarpements (les bluffs) qui limitent la vallée avant de se jeter plus tard dans le fleuve. Les bayous et tous ces cours d’eau présents dans la grande plaine du Mississippi sont autant de bassins d’inondation.

Les origines humaines :

La gestion des crues : Jusqu'en 1927, la stratégie du (US Army Corps of Engineers) consistait à contrôler les inondations seulement par des levées. L’aménagement de canaux secondaires, d’exutoires fermés, de réservoirs étanches en amont étaient évités en faveur de remblais gigantesques séparant le lit du fleuve de sa plaine d'inondation.

À la fin des années 1920, les progrès technologiques accompagnaient la croissance économique. D’énormes moyens de financements ont été consacrés pour la construction d’un vaste système de digues, pour retenir les cours d’eau. Ces travaux étaient facilités par la mise en œuvre d’énormes engins de terrassement. Des drainages ouverts ont été réalisés sur les basses terres forestières laissées à nu par l’industrie du bois.

 Protégés par les digues, les agriculteurs ont mis en culture les basses terres de leurs propriétés. Des terres fertiles, jadis inondables ont été mises en valeur. Les récoltes se vendaient d’autant mieux que de nouveau marché étaient accessibles grâce au développement des moyens de transport (rail, route, voies maritimes). Les banques, en plein essor, encourageaient cette expansion en accordant facilement des prêts financiers pour la mise l’aménagement des terres et l’équipement des exploitations.

LES CONSÉQUENCES

Les conséquences humaines: Une grande partie de l’Arkansas est restée noyée sous les eaux boueuses d’avril à la fin du mois de septembre 1927. L’eau envahissait les villes, recouvrait les terres et les routes rendant tout déplacement impossible.

Les moustiques, vecteurs de la malaria avaient trouvé dans les eaux stagnantes les conditions idéales de reproduction. Des épidémies de dysenterie, de typhoïde se répandaient dans les camps surpeuplés. On appréhendait l’apparition de la variole. Les carences alimentaires provoquaient la pellagre [1]chez les réfugiés.

La Croix-Rouge a estimé le nombre de morts à 246 dont 127 dans le seul Arkansas. On évalue à environ 750 000 le nombre de personnes sinistrées, dont 300 000 Afro-Américains qui se sont retrouvées sans nourriture, ni eau, sans vêtements, ni travail.

L’effort de secours a été massif, mais inégal, en grande partie exercé sur des critères raciaux, priorité étant donnée aux Blancs. Les secouristes extérieurs étaient en conflit avec les autorités sanitaires locales et les grands planteurs sur l'ampleur et les types d'aide et à qui cette aide devait aller. Dans certains endroits, la Croix-Rouge distribuait une aide directement aux victimes. Dans d’autre elle chargeait les planteurs de l’organiser.

Accès à un film d’archive présentant l’organisation des secours et la vie dans les camps (On peut constater que la ségrégation raciale était appliquée pour dresser les camps de réfugiés. Le film est intéressant, malgré la qualité très médiocre dans la première partie particulièrement.)

http://www.archive.org/details/mississippi_flood_1927

Les conséquences économiques :

Les camps de réfugiés ont été maintenus par la Croix-Rouge jusqu’au 15 septembre 1927. De très nombreux réfugiés (des Noirs et des Blancs) ont pu alors retrouver leurs terres dévastées avec pratiquement rien pour survivre à l’approche de l’hiver.

Les semis avaient été emportés ou étaient enfouis dans la boue. Toute plantation nouvelle était impossible. Le bétail était décimé. Des milliers d’animaux pourrissaient dans les eaux stagnantes.

Les ponts et les routes avaient été emportés par les flots.

Après le retrait des eaux, les planteurs n’avaient plus de main d’œuvre pour remettre les champs en culture. Beaucoup de métayers blancs et noirs, profondément endettés, ne pouvaient retourner chez eux depuis les camps. Un accord permit aux métayers, particulièrement des Noirs, de partir des camps, sous la supervision de leurs planteurs. Dans ce cas, c’étaient les planteurs qui distribuaient les moyens de secours que la Croix-Rouge leur donnait.

Les Noirs devaient présenter un laissez-passer pour entrer et sortir des camps. Certains ont été contraints par la force publique d’y rester indéfiniment et furent réquisitionnés sous la menace des baïonnettes pour les secours ou le renforcement les digues.

Après le déluge, il y avait peu de travail dans les fermes, les propriétaires des plantations ont réduit considérablement les salaires de la main d’œuvre noire. Un grand nombre d’entre eux souhaitaient partir vers le Nord chercher un emploi. Beaucoup de propriétaires ont essayé de retenir de force leurs travailleurs agricoles. En dépit de leur pression, des dizaines de milliers d’Afro-Américains ont migré vers le Nord, se faire embaucher dans les usines, à Chicago et Detroit principalement.

Les conséquences politiques : La catastrophe s’est produite alors que le pays était en pleine prospérité économique. À Washington, le Président républicain Calvin Coolidge [2]est un partisan convaincu du « laisser faire » et de la libre concurrence. Par un seul dollar n’est allé, en aide directe, de la part du gouvernement fédéral aux victimes des inondations dans le Sud.

Mesures adoptées en vue d’éviter une nouvelle catastrophe : 

Remaniement de la politique d’aménagement des cours d’eaux : Le Corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis a imaginé la réalisation de l’élargissement, du renforcement et du revêtement des levées dans la mesure où leur surélévation n’aggravait pas le danger pour les riverains. Trois grands chenaux de dérivation parallèles au fleuve ont été établis en dehors des levées. Des réservoirs ont été prévus en amont. La partie inférieure des bassins d’inondations est réservée pour recevoir une portion des crues exceptionnelles. En amont de la ville de la Nouvelle-Orléans, un déversoir réglable détourne une partie des eaux vers le lac Pontchartrain.

Projet d’une modification de la politique agraire : Herbert Hoover (1874~1964) était alors secrétaire au Commerce. Il fut nommé par Coolidge aux opérations de secours locales et chargé d’organiser l’aide bénévole. Cette charge l’a placé sous les projecteurs et l’a fait entrer dans sa campagne électorale.

Il a vu à travers cette épreuve l’occasion d’étudier la mise en place d’une réforme agraire. L’ambition du projet était de changer le système de plantation mis en place depuis la Reconstruction. De vastes étendues de terres de grands planteurs, qui avaient fait faillite à cause de la crue, restaient à l’abandon. Hoover proposait de diviser ces terres en petites exploitations et d’encourager les métayers et les locataires blancs et noirs à accéder à la propriété. Le plan, préparé avec l’aide de Couch Harvey, professeur à Harvey (Arkansas), prévoyait de mettre de côté 2.1 millions de dollars de fonds de secours contre les inondations pour son projet de réinstallation sur de petites fermes. Une société spécifique gérée par des directeurs incluant « la représentation de couleur » était prévue. Lorsqu’en 1928, Hoover fut élu Président, il n’a pas tenu ses promesses. Il confia cette responsabilité à des sociétés privées. Ces expériences de réinstallation furent toutes des échecs.

Les Noirs émigrés furent remplacés par la mécanisation et l’agriculture industrielle. Les métayers blancs, les petits agriculteurs, de nombreuses exploitations familiales dépendirent des grandes propriétés industrielles.

Depuis la Guerre de Sécession, les Afro-Américains étaient traditionnellement favorables au Parti républicain. Leur ressentiment à l’absence de réponse républicaine à la misère des inondations de 1927, les promesses non tenues, provoquèrent un changement politique de leur part, qui les amena à transférer leur préférence au Parti démocrate aux élections du 8 novembre 1932. Entre cette date et son entrée en fonction, le 4 mars 1933, Franklin Delano Roosevelt (1882~1945)  prépara un programme économique et social contre la crise (1929), le New Deal, en s’entourant d’économistes. Dès mars 1933, Roosevelt fit voter par le congrès une série de lois qui éloignèrent les États-Unis de leur conception purement libérale de l’économie, et les firent entrer dans l’interventionnisme étatique

Depuis la nuit des temps, la vallée du Mississipi est affligée par ses crues récurrentes, toutes très destructrices.

En 2005, l’ouragan Katrina a ruiné la Nouvelle-Orléans. Ces deux désastres se sont produits à l’apogée  de périodes d’euphorie économique, à la veille d’un effondrement économique et financier. Dans les deux cas, le Parti républicain était chargé du Gouvernement fédéral et défendait bec et ongles un libéralisme à tout crin. Grâce aux reportages télévisées, aux témoignages sur internet, le monde entier a pu voir l’importance des dégâts provoqués par les eaux, suivre l’organisation des secours, la lenteur de la réaction du Président G. W. Buch (1946). Il est certain que les communautés Afro-Américaines ont apporté leur soutien au changement de majorité favorisant l’élection le Président B. Obama (1961) en 2008. Ce dernier sinistre a eu aussi pour conséquence la migration de la population vers d’autres États, les bas-quartiers anciens évacués étant habités en majorité par des Afro-Américains pauvres. De nombreuses familles, aussi bien noires que blanches, souvent déjà fortement endettées par ailleurs, n’avaient pas souscrit d’assurance et se sont retrouvées sans abri, démunies et sans travail. Depuis d’autres calamités naturelles se sont abattues sur les États-Unis.

Le nombre d’États frappés, l’étendue des dommages causés par la grande inondation du Mississippi de 1927 en font l’une des plus importantes catastrophes naturelles du XXe siècle, pour les États-Unis d’Amérique.

Sources :

Flood of 1927 - The encyclopedia of Arkansas History & culture (Ce site donne accès à des photographies prises à cette époque.)

http://encyclopediaofarkansas.net/encyclopedia/entry-detail.aspx?entryID=2202

Les inondations du Mississipi en 1927 – H. Baulig – Annales de Géographie – Année 1929 – Volume 38 – Numéro 211 – pages 81 à 84

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1929_num_38_211_9556 

 

The Great Mississippi Flood of 1927 - The Most Destructive Flood in the History of the United States
http://www.suite101.com/content/the-great-mississippi-flood-of-1927-a198648#ixzz1633pRcmN

 Laurent GAUDE (1972) s'est inspiré de l'ouragan Katrina pour écrire son roman paru en 2010 OURAGAN

http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/03/06/20559009.html


 

[1] La pellagre est une maladie due à une carence en vitamine PP. Elle est caractérisée par des lésions eczémateuses sur la peau des parties découvertes (visage, mains), l’inflammation des muqueuses de la bouche, des troubles digestifs et nerveux. Elle atteint surtout les populations qui se nourrissent exclusivement de maïs. (déf. Le Petit Robert)

 

[2] Calvin Coolidge  (1872~1933) fut le trentième président des États-Unis. Son prédécesseur, Warren G. Harding étant mort en cours de mandat, il fut élu en 1923. Réélu, il fit un second mandat jusqu’en 1929.

9 janvier 2011

LES MINORITÉS INDIENNES AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE du XVIe au début du XIXe siècle

LES MINORITÉS INDIENNES AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE[1]

du XVIe au début du XIXe siècle

 On estime généralement qu’au XVI e siècle, au début de la colonisation européenne, le nombre d’Indiens vivant sur le territoire occupé aujourd’hui par les États-Unis ne dépassait pas 1 200 000. La plupart vivaient à l’état tribal. On comptait encore 250 au début des années 1980.

On distingue ces tribus par leur langage et leurs dialectes. Le linguiste et anthropologue Edward Sapir (1884~1939) a publié en 1924 une classification en six grandes familles linguistiques :des tribus indiennes d'Amérique du Nord

-eskimo-aléoute, en Alaska, au Canada septentrional, au Groenland par les Esquimaux et les Aléoutes (pêcheurs).

-algonkin-wakash, de la côte atlantique à la côte pacifique dont les principales tribus sont les Crees, Delawares, Chippewas ou Ojibwas, Micmacs, Pieds-Noirs, Cheyennes, Arpahos ;

-na-déné, dans le Nouveau-Mexique où vivent entre autres les Navajos et les Apaches ;

-penutia, en Californie dont les principales tribus sont les Maidus, Miwoks, Yokuts, Klamaths ;

-hoka-sioux, dans les Grandes Plaines, le Sud-Ouest et le Sud-Est des États-Unis pratiqué entre autres par les Sioux, Dakotas, Crows, Pawnees, Cherokees, Iroquois ;

-uto-aztèque-tano, dans les plaines du Sud, le Sud-Ouest principalement pratiqué par les Hopis, Comanches, Zunis.

Certaines de ces tribus cultivaient le maïs, celles des plaines vivaient de la chasse au bison (de 50 à 75 million de têtes au début du XVIe siècle). Les seuls animaux domestiques étaient le chien et la dinde. Les Européens introduisirent le cheval, les moutons dans le Sud-ouest, et les poules.

Dans les Plaines, des sociétés nomades ou sédentaires(les Sioux, les Cheyennes, les Comanches, les Mandans, les Pawnees), sans pouvoir centralisé et à forte connotation guerrière se développèrent.

Dans le Sud-Est, Les Natchez, les Creeks, les Cherokees dans le Sud-Est étaient des sociétés sédentaires fortement hiérarchisées.

Il pouvait exister entre certains peuples des relations pacifiques d’échanges commerciaux ou de voisinage. Les chasseurs nomades du Labrador et du Nord des Grands Lacs, les Assiniboines, les Montanais, les Ottawas, les Micmacs entretenaient des relations commerciales avec les peuples sédentaires hurons et iroquois. Les Hurons et les Iroquois étaient  politiquement organisés en confédérations. Dans le Sud-Ouest, les Pueblos, agriculteurs sédentaires, vivaient en théocratie. Ils avaient accepté le voisinage avec des Navajos et des Apaches venus du Nord.

La plupart des tribus nomades se livraient une guerre continuelle.

Dès la première moitié du XVIIe siècle, dans les colonies de peuplement des colonies anglaises où s’installaient des agriculteurs, les Indiens commencèrent à être refoulés par les Anglais et privés de leurs terrains de chasse. Le système des « réserves » fut introduit en Virginie dès 1656. Aussi, les escarmouches entre Indiens et Blancs devinrent incessantes. En 1675/76, le chef de la tribu des Wampanoags ayant pris la tête d’une coalition rassemblant la plupart des Indiens établis entre le Maine et le Connecticut  ravagea la Nouvelle-Angleterre et détruisit une vingtaine de localités.

Durant les guerres franco-anglaises, au XVIIIe siècle, pour obtenir l’alliance des différentes tribus, les deux parties rivalisèrent de cadeaux et promirent solennellement la signature de traités et l’achat des terres.

Après l’indépendance des États-Unis, l’ordonnance du Nord-Ouest en 1787 confirma qu’aucune tribu ne pouvait être privée de ses terres ou de sa liberté, sauf dans le cas d’une guerre légalement autorisée par le Congrès. Mais, dès cette époque, la ligne des Appalaches était déjà largement franchie par les colons.

Au XIXe siècle

Dans les années 1830/1840, la politique du gouvernement américain devint coercitive à l’égard des Indiens :

À l’Est du Mississipi, 100 000 Indiens Cherokees et Seminoles, ayant refusé de vendre leurs terres, furent transplantés de force à l’Ouest du fleuve, vers le Territoire indien (l’actuel Oklahoma) créé dès 1834. Ces Indiens déportés étaient placés sous l’autorité du Bureau des affaires indiennes.

La grande poussée de l’émigration blanche vers l’Ouest commença en 1848 avec la découverte de l’or en Californie. 

Dans les Grandes Plaines, les épizooties, la sécheresse et les massacres provoquèrent la disparition progressive des bisons dont il ne restait plus que quelques centaines de têtes en 1890. Les Indiens tiraient de cet animal la base de leur nourriture. Les peaux et les carcasses servaient aussi à confectionner leurs vêtements, leurs outils, leur habitat, leurs médicaments. À cela s’ajoutait l’implantation d’agriculteurs sédentaires qui procédaient à l’installation de clôtures autour de leurs propriétés. Les bases de l’économie de chasse traditionnelle des Indiens s’effondra.

En 1871, il fut décidé que les tribus perdaient leur pouvoir indépendant. Désormais, aucun traité ne pourrait être conclu avec elles.

Sur le sentier de la guerre :

Les guerres indiennes occupent toute la deuxième partie du XIXe siècle.

 En 1862, guerre de Little Crow : Les Sioux Santees (Dakotas) dévastèrent le Minnesota et capturèrent un millier de blancs. Ils furent battus par le général Sibley à Wood Lake. 38 chefs sioux furent pendus à Mankato.

 En 1864, les Cheyennes prirent la tête d’une coalition rassemblant les Apaches, les Comanches et les Kiowa. Le colonel John Chivington organisa le massacre des Indiens à Sand Creek. Les Apaches, les Comanches et les Kiowa furent contraints d’accepter leur réinstallation dans le Territoire indien au Nord de la Rivière Rouge.

 En 1867, le Congrès établit une commission de paix. En 1867, le traité de Fort-Laramie finit la guerre des Plaines et garantit la région des Black Hills aux Sioux.

Avant1871, plus de 400 traités avaient été conclus avec les nations indiennes. Cette année là, une loi stipula qu’ «aucune tribu ou nation indienne ne sera reconnue en tant que tribu ou puissance indépendante avec laquelle les USA puissent contracter des traités. »

En 1875, l’or est exploité dans les Black Hills du Dakota du sud que le gouvernement avait pourtant promis de respecter.

En 1876, les Sioux et les Cheyennes commandés par Sitting Bull refusèrent de regagner leur réserve. Le 25 juin, sur les bords de la Little Bighorn, le Colonel Georges Custer (1839~1876), qui avait attaqué un village indien, est cerné par 2 500 Sioux dirigés par Crazy Horse, mourut avec 264 hommes de la 7ème cavalerie.

En janvier 1877, le Général Nelson Miles surprit Crazy Horse dans son camp d’hiver et dispersa ses hommes. Crazy Horse se rendit en mai.

Les Nez-Percés, conduits par le chef Joseph, qui avaient fait un dernier effort pour échapper à la transplantation, furent vaincus en octobre 1877 et déportés en Territoire indien.

La dernière grande guerre indienne fut menée par les Apaches de l’Arizona et du Nouveau Mexique, de 1882 à 1886, sous le commandement de Vitorio et de Geronimo. Après leur défaite, tous les Indiens étaient regroupés sur le Territoire indien ou dans des réserves. L’Allotment Act de 1887 leur attribua un statut officiel.

Le 15 décembre 1890, Sitting Bull fut assassiné. Le 29, un massacre eut lieu à Wounded Knee où 120 hommes, dont Big Foot, 230 femmes et enfants sioux, oglalas, lakotas et minneconjus furent tués. Le 15 janvier 1891, vit la reddition indienne définitive.

Les causes de la défaite :

-leur infériorité numérique considérable,

-leur division et leur opposition entre tribus

-leur armement très inférieur.

Les causes de la quasi disparition des Indiens :

-leur non-résistance aux microbes venus d’Europe avec les immigrants (variole, rougeole, choléra). En 1764, lord Jeffrey Amhert (1717~1797) [2]qui était commandant en chef des troupes anglaise aurait déclenché volontairement l’épidémie de variole[3] dont furent victime les membres de la tribu Delaware qui assiégeait le fort Pitt (Pittsburgh, Pennsylvanie) favorisant la défaite des Indiens à Bushy Run. Dans les années 1830/1840, une autre épidémie de variole dans le bassin du Missouri entraîna la disparition presque complète des Pieds-Noirs. De 1849 à 1851, les Indiens de l’Oregon ont été décimés par le choléra.

-les famines dues à la disparition des bisons et, dans les réserves, la non-distribution des vivres promis par les traités.

-l’alcoolisme principalement dans les réserves.

Vers 1900, le nombre d’Indiens était descendu à environ 250 000. 

Au XXe siècle 

Pendant la première Guerre mondiale, on a compté 6 000 volontaires sur les 8 000 Indiens qui servirent dans l’armée et la marine.

En 1924, le Congrès, accorde en reconnaissance, aux Indiens la citoyenneté s’ils ne l’avaient pas encore. Mais jusqu’en 1948, le Nouveau-Mexique et l’Arizona leur refusent le droit de vote. La plupart d’entre eux restent, jusqu’à ce jour, indifférents aux luttes électorales.

La condition des Indiens resta particulièrement précaire jusqu’à la loi de 1934 qui leur ouvrit des crédits pour acheter des terres et du bétail. 


 

[1] Sources : Dictionnaire d’histoire universelle  en 1 volume Michel MOURRE (Jean-Pierre Delarge – Bordas)

Petit ROBERT des noms propres (Dictionnaires Le Robert – 27 rue de la Glacière 75013 PARIS)

Quid – Dominique et Michèle FRÉMY (Robert Lafond www.quid.fr)

[2] Lord Jeffrey Amhert (1717~1797) qui était commandant en chef des troupes anglaise aurait déclenché volontairement l’épidémie de variole

http://cyberacadie.com/index.php?/deracinement_biographie/Jeffery-Amherst-1er-baron-Amherst.html

[3]Voici un extrait de sa correspondance avec son subalterne, le colonel Henri Bouquet, mercenaire d’origine suisse : « You will do well to try to innoculate the Indians by means of blankets, as well as every method that can serve to extirpate this execrable race. » (« Vous feriez bien d'essayer d'infecter les Indiens avec des couvertures, ou par toute autre méthode visant à exterminer cette race exécrable. ») http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeffery_Amherst


 

 

3 octobre 2010

LA FIN DE L’IRAN DES PAHLÉVI - (l’année 1978~16/01/1979)

LA FIN DE L’IRAN DES PAHLÉVI [1] (l’année 1978~16/01/1979)

 

Grâce aux revenus du pétrole, Mohamed Réza Pahlévi, schah d’Iran depuis 1941, engagea son pays dans une profonde transformation politique, économique et sociale. Il mit en place une réforme agraire de redistribution des terres appartenant à la couronne et à l’État à partir de 1963. Parallèlement se développait un grand effort d’éducation populaire avec la création d’un corps pédagogique de jeunes gens et de jeunes filles chargés de donner des cours dans les villages peuplés d’illettrés.

De 1969 à 1974, le taux de croissance annuel de l’Iran fut de 12% et le revenu par habitant avait augmenté de plus de 60%. Après le premier choc pétrolier de 1974, consécutif à aux brutales hausses décidées par l’O.P.E.P., le schah joua un rôle modérateur au sein de cette organisation, afin de ne pas asphyxier ses alliés occidentaux. Avec leur aide, il souhaitait faire de son pays une grande puissance économique moderne dans le Moyen-Orient.

Membre du pacte de Bagdad depuis 1955, lié par traité aux États-Unis, Mohamed Réza voulait aussi faire de l’Iran une puissance militaire afin de jouer le rôle privilégié de « gendarme » de l’Occident dans la région du Golfe Persique et envisageait de se doter de l’arme nucléaire.

Cette ascension de l’Iran au rang de grande puissance se faisait dans le cadre d’un régime autoritaire, qui soumettait la population au contrôle implacable de la Savak, la police politique, entraînant des vagues de répression, marquées par des centaines d’exécutions. Selon un rapport d’Amnesty International en 1976, il y aurait eu de 25 000 à 100 000 prisonniers politiques et 300 exécutions en trois ans.

Le loyalisme populaire s’atténuait au fil des années sous l’effet d’une double opposition :

- celle des milieux politiques et universitaires, hostiles à l’autocratie et à la sujétion envers les États-Unis,

- celle des milieux intégristes chiites, hostiles à l’occidentalisation d’un régime, qui sous couvert de mesures de libéralisation (notamment en faveur de l’insertion des femmes dans la vie civile) allait à l’encontre de leur interprétation des préceptes du Coran.  Cette opposition religieuse était relayée par quelque 180 000 mollahs, à travers les 80 000 mosquées du pays. De plus, elle était soutenue par les commerçants du Bazar et trouvait un écho auprès du prolétariat urbain victime de l’industrialisation forcenée et de l’exode rural.

Cette prise de conscience populaire allait permettre aux leaders religieux chiites, les ayatollahs, de l’emporter nettement sur les leaders politiques dans la lutte ouverte véritablement en 1978 contre le régime. L’ayatollah Khomeiny, après 15 ans d’exil, arrive en France à Neauphle-le-Château, le 6 octobre 1978. Meneur de foules à la volonté implacable, il allait faire échouer toutes les solutions politiques empreintes de la moindre compromission avec le Shah et abattre la monarchie.

Dès le début de 1978, des émeutes, des manifestations parfois sanglantes et de graves troubles universitaires dans les villes se succèdent. Leur répression fit des centaines de morts.  À ces soulèvements, s’ajoutaient des évènements dramatiques (400 morts dans l’incendie d’un cinéma à Abadan, le 19 août 1978). L’explosion sociale s’étendit dans tout le pays à partir du mois de septembre. L’extension le 8 septembre, à Téhéran et à dix autres villes, de la loi martiale déjà en vigueur à Ispahan, est proclamée. Ce fut le « Vendredi noir » : l’armée ouvrit le feu sur de jeunes manifestants, laissant environ un millier de morts.

Parallèlement depuis octobre 1978, une vague de grèves est déclenchée dans les usines paralysant les secteurs vitaux de l’économie et notamment celui du pétrole dont les exportations sont arrêtées le 26 décembre. Ces grèves d’abord revendicatives devinrent politiques au fil des jours. Dans tout le pays, les grévistes, comme les manifestants, réclamaient, le retour de l’ayatollah Khomeiny.

Au cours des deux dernières années, depuis 1977, deux gouvernements civils, un gouvernement militaire, puis un gouvernement civil se succédèrent.

Dans le climat de chaos créé par les appels répétés de l’ayatollah Khomeiny à la grève, à la désertion, à l’insurrection générale, seul Chahpour Bakhtiar accepta de tenter une nouvelle expérience de gouvernement civil le 6 janvier 1979.

Des concessions aux intégristes musulmans avaient été faites. Des prisonniers politiques avaient été libérés. Les entraves à la liberté de la presse avaient été supprimées. De hautes personnalités accusées de corruption ainsi que le chef de la Savak avaient été arrêtés. Aucune de ces mesures prises depuis les six derniers mois de 1978, ne purent arrêter la révolution en marche. Le 16 janvier, le schah et sa famille quittaient l’Iran.

L’Iran attendait désormais le retour de l’ayatollah Khomeiny le 1er février. Dès le 13 janvier 1979, celui-ci annonça la formation du Conseil islamique de la révolution, contre pouvoir qui donna naissance le 12 février au premier gouvernement révolutionnaire.

On estime qu’au total, les évènements d’Iran de l’année 1978 avaient coûté la vie à au moins 10 000 personnes.

 

 

Sources : Quid – Dominique et Michèle Frémy ww.quid.fr (Robert Laffont)

Dictionnaire d’histoire universelle en 1 volume Michel MOURRE – Jean-Pierre Delarge – (Bordas)

Le Petit Robert des noms propres - Dictionnaires Le Robert 27, rue de la Glacière 75013 PARIS


 

[1] La famille Palhlévi régna sur l’Iran de 1921 à 1979 

3 octobre 2010

LE BSC (British Security Coordination) AVANT L’ENTRÉE EN GUERRE DES USA (7 déc. 1941)

LE BSC (British Security Coordination) AVANT L’ENTRÉE EN GUERRE DES USA (7 déc. 1941)

 

   Restée seule en face des forces de l’Axe après l’effondrement de la France devant l’avancée nazie, la Grande-Bretagne, fit front, avec une énergie extraordinaire, aux attaques incessantes de la Luftwaffe et  aux menaces de débarquement allemand pendant l’été et l’automne 1940.

   Winston Churchill avait remplacé Chamberlain à la tête du gouvernement de coalition le 10 mai 1940. Il fut l’animateur de la résistance. L’écrasement de l’Angleterre aurait été inévitable si elle n’avait pas bénéficié d’une aide matérielle croissante de la part des États-Unis. Cependant, l’opinion américaine n’était pas disposée à entrer en guerre.

 William Stephenson,  un industriel canadien, est chargé par Winston Churchill de créer un service qui prendra le nom de BSC. Sa tâche du BSC consistait à promouvoir les intérêts britanniques aux  États-Unis, à contrer la propagande nazie et à protéger les convois de l’Atlantique des sabotages ennemis.

   Le BSC a été enregistré par le Département d’État. Ses bureaux étaient installés dans le Rockefeller Center et portaient comme nom de couverture British Passport Control Office.

 On trouvera plus de renseignements sur

 ses activités sur ce site en anglais :

http://www.spinprofiles.org/index.php/British_Security_Co-ordination)

la formation de ses agents :

http://www.mdn.ca/site/commun/ml-fe/article-fra.asp?id=3350

un de ses agents, l’espionne Elisabeth Thorpe :

http://www.toutpourlesfemmes.com/conseil/Elizabeth-Thorpe-espionne-au.html?xtor=RSS-2

son fondateur, sur ce site en anglais :

http://www.intrepid-society.org/intrepid04.htm

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