LELOUP–AUDIBERT Huguette – Les dernières Dames de Montargis - Au temps des guerres de religion
LELOUP–AUDIBERT Huguette – Les dernières Dames de Montargis
Au temps des guerres de religion
Dans les années 1970, la communauté protestante de la région de Montargis choisissait Renée de France pour nommer son nouveau temple construit sur la colline qui domine la ville. Ce choix remettait en mémoire l’importance qu’avaient eu Renée de France (1510~1575) puis sa fille Anne d’Este (1531~1607), les deux Dames qui se succédèrent à la tête de la seigneurie de Montargis au XVIe siècle. Progressivement, les intérêts et les enjeux politiques et religieux, locaux et nationaux, postérieurs, avaient jeté sur elles un voile d’oubli dans les mémoires.
Renée de France, dame de Montargis, duchesse de Chartres, comtesse de Gisors était la fille du Roi de France Louis XII (1462~1515) et d’Anne de Bretagne (1477~1514), et la sœur de Claude de France (1499~1524), reine de France par son mariage avec le futur François 1er. Elle épousa Hercule II d’Este (1508~1559), duc de Ferrare, de Modène et de Reggio. Elle fut la tante du roi Henri II et la grand-tante des trois derniers rois Valois.
Anne d’Este, fille de Renée de France et d’Hercule II d’Este, était, par son père, la cousine germaine de Catherine de Médicis (1519~1589) et la petite cousine des trois derniers Valois. Elle devint duchesse d’Aumale, puis de Guise par son premier mariage avec Henri de Guise (1519~1563) puis, par son second mariage avec Jacques de Savoie (1531~1585), elle devint duchesse de Nemours et de Genevois. Les enfants survivants de son premier mariage, Henri de Guise dit le Balafré (1549~1588), Catherine de Montpensier (1551~1596), le duc Charles de Mayenne (1554~1611) et Louis, d’abord archevêque de Reims puis cardinal de Guise ont marqué l’histoire de France de leur empreinte.
Voir : A l’époque des guerres de religion, les descendants d’Anne de Bretagne XVe et XVIe siècles (pdf)
http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/22/21199210.html
Familles nobles impliquées dans les guerres de religion en France de François 1er à Henri IV
http://colinecelia.canalblog.com/archives/2011/05/22/21199508.html
S’appuyant sur les archives et les écrits de l’époque, Huguette LELOUP-AUDIBERT analyse, avec un souci d’objectivité, sans romancer, le rôle qu’elles ont eu localement. Son étude de leurs biographies respectives remet en lumière leur importance, aussi bien locale que nationale. Ces deux femmes vivaient à l’époque charnière que fut la Renaissance, certes marquée d’humanisme éclairé, mais bouleversée par les luttes hégémoniques de Charles Quint, François 1er, la papauté catholique, l’inquisition contre les hérésies et l’avènement de la réforme protestante, sur fond de querelles de succession.
Intelligentes et cultivées, elles étaient toutes deux passionnées d’art et de littérature. L’une, Renée, était protestante. L’autre, Anne, était catholique. Bien que tolérantes l’une et l’autre, le fanatisme imposé par les stratégies de domination politico-religieuses et les conséquences dramatiques des guerres qui en découlaient, les contraignirent à s’affirmer l’une protestante protectrice des partisans de la Réforme en danger, l’autre catholique acharnée à la vengeance de son premier époux et de ses deux fils assassinés.
Le quinzième chapitre de l’ouvrage concerne Montargis et son château.
En complément, l’architecte de Renée de France, Jacques Androuet du Cerceau (Paris 1510~Annecy ou Genève 1585) fait l’objet d’une première partie traitée par Pierre BOURGON sur sa vie, ses travaux et sa mémoire et d’une seconde partie présentée par Michèle GAUDRY sur les jardins de la Collerette dont il fut le concepteur. Cette seconde partie nous éclaire sur ce qu’étaient les jardins de la Renaissance et intéressera particulièrement les amateurs de plantes anciennes et de l’histoire des jardins.
En fin de livre, de nombreux documents sont donnés en annexe ainsi que la liste des sources et la bibliographie utilisées par les auteurs.
Le château de Renée de France sur la carte Cassini (XVIIIe s.) Emplacement du château au milieu du XXe s, carte d’État-major Cliquez sur les cartes
pour accéder à leur emplacement sur géoportail.
L’AUTEURE :
Huguette LELOUP est une Montargoise d’adoption originaire du sud-est de la France. Professeur d’anglais, elle enseigna successivement dans le Loiret au collège du Chinchon, puis au lycée de Montargis, de 1961 à 1989 et jusqu’à ces dernières années à l’Université du Temps Libre de Montargis. Intéressée par l’histoire locale, elle a participé à l’élaboration de nombreux articles pour le bulletin de la Société d’Émulation de Montargis[1] qu’elle a rejoint dès les années 1970 ainsi que pour le Bulletin des Amis du Vieux Montargis[2].
Elle a écrit : Pierre Louis Manuel (1753~1793), Du pouvoir à l’échafaud (2006), (Éditions de l’Écluse)
Biographie du docteur Gastellier (en collaboration avec Gaston LELOUP).
Les dernières Dames de Montargis au temps de guerres de religion (2010) aux Éditions de l’Écluse.
http://www.editions-de-lecluse.com/-Le-catalogue-.html
Cette société d'émulation fut fondée le 1er janvier 1853 par six notables montargois à l'initiative du sous-préfet baron de Girardot, du maire le docteur Ballot.
http://gatinais.histoire.pagesperso-orange.fr/histbsem.htm
[2] L’association des Amis du Vieux Montargis (Loiret) a été créée en réaction aux démolitions massives commencées au cours des années 60. Elle a comme but la préservation et la défense du Patrimoine sous toutes ses formes.
Ce Patrimoine sauvegardé est accessible au public de diverses manières :
* Création de deux musées ouverts au public : le Musée des Tanneurs à Montargis et le Musée de La Pailleterie à Amilly (Loiret)
* Création de « Réserves » dans lesquelles sont stockées et inventoriées les objets rassemblés.
* Publication semestrielle d’un Bulletin qui offre ses colonnes à toutes les contributions.
* Création d’un « Fonds AVM » aux Archives Municipales.
* Edition de brochures.
* Conférences sur un aspect particulier de notre Patrimoine.