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9 janvier 2011

LES MINORITÉS INDIENNES AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE du XVIe au début du XIXe siècle

LES MINORITÉS INDIENNES AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE[1]

du XVIe au début du XIXe siècle

 On estime généralement qu’au XVI e siècle, au début de la colonisation européenne, le nombre d’Indiens vivant sur le territoire occupé aujourd’hui par les États-Unis ne dépassait pas 1 200 000. La plupart vivaient à l’état tribal. On comptait encore 250 au début des années 1980.

On distingue ces tribus par leur langage et leurs dialectes. Le linguiste et anthropologue Edward Sapir (1884~1939) a publié en 1924 une classification en six grandes familles linguistiques :des tribus indiennes d'Amérique du Nord

-eskimo-aléoute, en Alaska, au Canada septentrional, au Groenland par les Esquimaux et les Aléoutes (pêcheurs).

-algonkin-wakash, de la côte atlantique à la côte pacifique dont les principales tribus sont les Crees, Delawares, Chippewas ou Ojibwas, Micmacs, Pieds-Noirs, Cheyennes, Arpahos ;

-na-déné, dans le Nouveau-Mexique où vivent entre autres les Navajos et les Apaches ;

-penutia, en Californie dont les principales tribus sont les Maidus, Miwoks, Yokuts, Klamaths ;

-hoka-sioux, dans les Grandes Plaines, le Sud-Ouest et le Sud-Est des États-Unis pratiqué entre autres par les Sioux, Dakotas, Crows, Pawnees, Cherokees, Iroquois ;

-uto-aztèque-tano, dans les plaines du Sud, le Sud-Ouest principalement pratiqué par les Hopis, Comanches, Zunis.

Certaines de ces tribus cultivaient le maïs, celles des plaines vivaient de la chasse au bison (de 50 à 75 million de têtes au début du XVIe siècle). Les seuls animaux domestiques étaient le chien et la dinde. Les Européens introduisirent le cheval, les moutons dans le Sud-ouest, et les poules.

Dans les Plaines, des sociétés nomades ou sédentaires(les Sioux, les Cheyennes, les Comanches, les Mandans, les Pawnees), sans pouvoir centralisé et à forte connotation guerrière se développèrent.

Dans le Sud-Est, Les Natchez, les Creeks, les Cherokees dans le Sud-Est étaient des sociétés sédentaires fortement hiérarchisées.

Il pouvait exister entre certains peuples des relations pacifiques d’échanges commerciaux ou de voisinage. Les chasseurs nomades du Labrador et du Nord des Grands Lacs, les Assiniboines, les Montanais, les Ottawas, les Micmacs entretenaient des relations commerciales avec les peuples sédentaires hurons et iroquois. Les Hurons et les Iroquois étaient  politiquement organisés en confédérations. Dans le Sud-Ouest, les Pueblos, agriculteurs sédentaires, vivaient en théocratie. Ils avaient accepté le voisinage avec des Navajos et des Apaches venus du Nord.

La plupart des tribus nomades se livraient une guerre continuelle.

Dès la première moitié du XVIIe siècle, dans les colonies de peuplement des colonies anglaises où s’installaient des agriculteurs, les Indiens commencèrent à être refoulés par les Anglais et privés de leurs terrains de chasse. Le système des « réserves » fut introduit en Virginie dès 1656. Aussi, les escarmouches entre Indiens et Blancs devinrent incessantes. En 1675/76, le chef de la tribu des Wampanoags ayant pris la tête d’une coalition rassemblant la plupart des Indiens établis entre le Maine et le Connecticut  ravagea la Nouvelle-Angleterre et détruisit une vingtaine de localités.

Durant les guerres franco-anglaises, au XVIIIe siècle, pour obtenir l’alliance des différentes tribus, les deux parties rivalisèrent de cadeaux et promirent solennellement la signature de traités et l’achat des terres.

Après l’indépendance des États-Unis, l’ordonnance du Nord-Ouest en 1787 confirma qu’aucune tribu ne pouvait être privée de ses terres ou de sa liberté, sauf dans le cas d’une guerre légalement autorisée par le Congrès. Mais, dès cette époque, la ligne des Appalaches était déjà largement franchie par les colons.

Au XIXe siècle

Dans les années 1830/1840, la politique du gouvernement américain devint coercitive à l’égard des Indiens :

À l’Est du Mississipi, 100 000 Indiens Cherokees et Seminoles, ayant refusé de vendre leurs terres, furent transplantés de force à l’Ouest du fleuve, vers le Territoire indien (l’actuel Oklahoma) créé dès 1834. Ces Indiens déportés étaient placés sous l’autorité du Bureau des affaires indiennes.

La grande poussée de l’émigration blanche vers l’Ouest commença en 1848 avec la découverte de l’or en Californie. 

Dans les Grandes Plaines, les épizooties, la sécheresse et les massacres provoquèrent la disparition progressive des bisons dont il ne restait plus que quelques centaines de têtes en 1890. Les Indiens tiraient de cet animal la base de leur nourriture. Les peaux et les carcasses servaient aussi à confectionner leurs vêtements, leurs outils, leur habitat, leurs médicaments. À cela s’ajoutait l’implantation d’agriculteurs sédentaires qui procédaient à l’installation de clôtures autour de leurs propriétés. Les bases de l’économie de chasse traditionnelle des Indiens s’effondra.

En 1871, il fut décidé que les tribus perdaient leur pouvoir indépendant. Désormais, aucun traité ne pourrait être conclu avec elles.

Sur le sentier de la guerre :

Les guerres indiennes occupent toute la deuxième partie du XIXe siècle.

 En 1862, guerre de Little Crow : Les Sioux Santees (Dakotas) dévastèrent le Minnesota et capturèrent un millier de blancs. Ils furent battus par le général Sibley à Wood Lake. 38 chefs sioux furent pendus à Mankato.

 En 1864, les Cheyennes prirent la tête d’une coalition rassemblant les Apaches, les Comanches et les Kiowa. Le colonel John Chivington organisa le massacre des Indiens à Sand Creek. Les Apaches, les Comanches et les Kiowa furent contraints d’accepter leur réinstallation dans le Territoire indien au Nord de la Rivière Rouge.

 En 1867, le Congrès établit une commission de paix. En 1867, le traité de Fort-Laramie finit la guerre des Plaines et garantit la région des Black Hills aux Sioux.

Avant1871, plus de 400 traités avaient été conclus avec les nations indiennes. Cette année là, une loi stipula qu’ «aucune tribu ou nation indienne ne sera reconnue en tant que tribu ou puissance indépendante avec laquelle les USA puissent contracter des traités. »

En 1875, l’or est exploité dans les Black Hills du Dakota du sud que le gouvernement avait pourtant promis de respecter.

En 1876, les Sioux et les Cheyennes commandés par Sitting Bull refusèrent de regagner leur réserve. Le 25 juin, sur les bords de la Little Bighorn, le Colonel Georges Custer (1839~1876), qui avait attaqué un village indien, est cerné par 2 500 Sioux dirigés par Crazy Horse, mourut avec 264 hommes de la 7ème cavalerie.

En janvier 1877, le Général Nelson Miles surprit Crazy Horse dans son camp d’hiver et dispersa ses hommes. Crazy Horse se rendit en mai.

Les Nez-Percés, conduits par le chef Joseph, qui avaient fait un dernier effort pour échapper à la transplantation, furent vaincus en octobre 1877 et déportés en Territoire indien.

La dernière grande guerre indienne fut menée par les Apaches de l’Arizona et du Nouveau Mexique, de 1882 à 1886, sous le commandement de Vitorio et de Geronimo. Après leur défaite, tous les Indiens étaient regroupés sur le Territoire indien ou dans des réserves. L’Allotment Act de 1887 leur attribua un statut officiel.

Le 15 décembre 1890, Sitting Bull fut assassiné. Le 29, un massacre eut lieu à Wounded Knee où 120 hommes, dont Big Foot, 230 femmes et enfants sioux, oglalas, lakotas et minneconjus furent tués. Le 15 janvier 1891, vit la reddition indienne définitive.

Les causes de la défaite :

-leur infériorité numérique considérable,

-leur division et leur opposition entre tribus

-leur armement très inférieur.

Les causes de la quasi disparition des Indiens :

-leur non-résistance aux microbes venus d’Europe avec les immigrants (variole, rougeole, choléra). En 1764, lord Jeffrey Amhert (1717~1797) [2]qui était commandant en chef des troupes anglaise aurait déclenché volontairement l’épidémie de variole[3] dont furent victime les membres de la tribu Delaware qui assiégeait le fort Pitt (Pittsburgh, Pennsylvanie) favorisant la défaite des Indiens à Bushy Run. Dans les années 1830/1840, une autre épidémie de variole dans le bassin du Missouri entraîna la disparition presque complète des Pieds-Noirs. De 1849 à 1851, les Indiens de l’Oregon ont été décimés par le choléra.

-les famines dues à la disparition des bisons et, dans les réserves, la non-distribution des vivres promis par les traités.

-l’alcoolisme principalement dans les réserves.

Vers 1900, le nombre d’Indiens était descendu à environ 250 000. 

Au XXe siècle 

Pendant la première Guerre mondiale, on a compté 6 000 volontaires sur les 8 000 Indiens qui servirent dans l’armée et la marine.

En 1924, le Congrès, accorde en reconnaissance, aux Indiens la citoyenneté s’ils ne l’avaient pas encore. Mais jusqu’en 1948, le Nouveau-Mexique et l’Arizona leur refusent le droit de vote. La plupart d’entre eux restent, jusqu’à ce jour, indifférents aux luttes électorales.

La condition des Indiens resta particulièrement précaire jusqu’à la loi de 1934 qui leur ouvrit des crédits pour acheter des terres et du bétail. 


 

[1] Sources : Dictionnaire d’histoire universelle  en 1 volume Michel MOURRE (Jean-Pierre Delarge – Bordas)

Petit ROBERT des noms propres (Dictionnaires Le Robert – 27 rue de la Glacière 75013 PARIS)

Quid – Dominique et Michèle FRÉMY (Robert Lafond www.quid.fr)

[2] Lord Jeffrey Amhert (1717~1797) qui était commandant en chef des troupes anglaise aurait déclenché volontairement l’épidémie de variole

http://cyberacadie.com/index.php?/deracinement_biographie/Jeffery-Amherst-1er-baron-Amherst.html

[3]Voici un extrait de sa correspondance avec son subalterne, le colonel Henri Bouquet, mercenaire d’origine suisse : « You will do well to try to innoculate the Indians by means of blankets, as well as every method that can serve to extirpate this execrable race. » (« Vous feriez bien d'essayer d'infecter les Indiens avec des couvertures, ou par toute autre méthode visant à exterminer cette race exécrable. ») http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeffery_Amherst


 

 

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