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4 mai 2014

Lucile BORDES (1971) – Je suis la marquise de Carabas (2012)

 

Le Théâtre de Pitou

     « Il a fallu que je questionne – pourquoi t’as un piano, c’est quoi tous ces vieux disques avec leurs partitions, t’es devenu maître parce que tu t’appelles Lemaître ? – pour que le sceau, le sceau transparent de l’exil, se craquelle un peu. » (p 134)

      Ce piano, il n’en jouait jamais, sauf  pour faire plaisir à la petite Lucile, tout en lui donnant ses premières leçons, alors qu’elle avait douze ans, il évoquait invariablement combien Clémentine, sa mère, « en jouait comme il faut ». Les disques, Emile et Alice Lemaître n’en écoutaient jamais. Quant aux partitions des films muets, lorsque la petite curieuse les avait découvertes après avoir tourné la petite clé dorée dans la serrure du buffet, il l’avait grondée. Tout en refermant les battants, il avait dit qu’elles étaient à sa mère, pour accompagner les films du Palace, le cinéma qu’ils avaient à Rive-de-Gier. Indices dérisoires en regard des souvenirs qu’Emile Lemaître, pressé de questions, évoquera plus tard, au soir de sa vie, à sa petite fille. Celle-ci découvre que ses ancêtres appartenaient à une célèbre troupe de marionnettistes ambulants qui se produisit durant une centaine d’années.

 

La théâtre de marionnettes 2

     La saga des Pitou commence en 1850 à Bellême dans l’Orne où la roulotte de M. Chok  vient de s’installer sur la place. Sa nièce Joséphine ayant besoin d’acheter des épingles, le forain l’accompagne à l’épicerie de M. Blandin où ils sont servis par Auguste Pitou, le jeune commis volubile de l’épicier. Séduit par le bagout du garçon, M. Chok l’invite à la représentation théâtrale du lendemain. Sous le charme du jeu des marionnettes, ensorcelé par les mots qu’elles semblent déclamer, émerveillé par les décors, saisi par le désir d’apprendre à réaliser cette magie-là, Auguste n’a de cesse d’abandonner le village, M. Blandin et son épicerie, de dire adieu à ses parents pour accompagner les forains sur les routes.

     Plus tard, Auguste et Joséphine se marièrent. Leurs enfants, puis leurs petits-enfants, grandirent dans les roulottes parmi les décors, les pantins de bois, le bric à brac qui servait aux effets et aux bruitages. Ceux-ci s’impliquèrent pleinement dans le fonctionnement artistique et matériel de l’entreprise familiale. La petite troupe, transporta son théâtre à travers la France, s’étoffa au cours des générations de Pitou, connut la renommée, la réussite, prit successivement le nom de « Théâtre des Fantoccini & Pitou », « Théâtre de Pitou », « Grand Théâtre de Pitou ». Touchée, comme son public, par les deux conflits mondiaux, les aléas politiques, économiques et sociaux que rencontrait le pays, elle souffrit des défaites, des récessions et des crises, se réjouit des victoires, du retour de la paix et des périodes de prospérité.

Crasmagne en scène 2

     Lucile BORDE restitue l’ambiance des tournées, l’originalité et la variété du répertoire, la fabrication des marionnettes, la confection des somptueux costumes, la réalisation des décors, la mise au point des trucages et des bruitages, l’accompagnement musical, la répartition des tâches, les répétitions, le montage du théâtre. Elle souligne l’adresse, la faconde et le comique d’Auguste, l’imagination, la créativité et l’ingéniosité d’Émile, les doigts de fée d’Eugénie, la virtuosité de Clémentine. Elle met en scène l’étrange complicité qui liait Émile à Crasmagne, le pantin vedette de la troupe. Et puis, viendra le moment où il faudra se rendre à l’évidence : les fantoches sont supplantés par le cinéma. L’oCrasmagne portrait 2ncle Paul incite la troupe à se consacrer à la nouvelle marotte du public. Les Pitou entreposent leurs bagages à Rive de Gier, où ils ouvrent une salle de cinéma, Le Palace.

     La construction du récit s’effectue avec des aller-et-retour entre l’évocation d’un siècle de vie d’une famille de saltimbanques par et pour les marionnettes  et les années 1995-1998.

     Porte-parole de son grand-père, l’auteur alterne, non sans humour, le récit sobre et passionnant de la chronique de ses ancêtres, avec des chapitres tendres et émouvants où la narratrice s’adresse au vieillard à l’agonie et s’interroge toujours sur les raisons du silence des générations suivantes.

      Je suis la marquise de Carabas est le premier roman de Lucile BORDES.

La dynastie des Pitou - Dates principales

Les PITOU

Documentation et sources des images qui ont servi aux montages:

http://www.artsdelamarionnette.eu/app/photopro.sk/marionnettes/detail?docref=Grand+th%C3%A9%C3%A2tre+Pitou#sessionhistory-BnvlB3cv

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=REPR&VALUE_98=%20Crasmagne&DOM=All&REL_SPECIFIC=3

 

 

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