Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ColineCelia a lu
Newsletter
Publicité
ColineCelia a lu
Visiteurs
Depuis la création 237 022
Archives
Derniers commentaires
17 avril 2014

LAURENT GRAFF (1968) - Grand absent (2013)

LAURENT GRAFF (1968) - Grand absent (2013)

D’une légère pichenette, Laurent GRAFF propulse les lecteurs dans un monde dénué de sens, envahi de procédures vouées à satisfaire le culte du gigantisme, de la productivité, de la rentabilité, de la performance.

Queue 1

Le récit se décline en quatorze chapitres sans dialogue, autant de petits textes au style sobre, descriptif,  relatant des situations où  l’individu évolue dans des lieux où tout pittoresque a été volontairement exclu. Entre les barrières de trajets balisés de panneaux, dont il a intérêt à connaître le code de couleurs spécifiques, il suit les injonctions d’une batterie de pictogrammes. Docile, intégré dans une file, il patiente statique ou progresse au rythme lent, sporadique, du dos qui le précède.

 

Le robot du parking

 Les êtres dépeints par Laurent GRAFF ont perdu toute individualité, toute originalité, ont abandonné leur liberté d’inventer, de penser, d’imaginer. Crédules, ils sont le gibier idéal d’escrocs de tout poil. Leur confiance aveugle dans les techniques nouvelles stérilise leurs capacités d’aimer et de créer. Incapables d’exister par eux-mêmes, ils sont assujettis aux modes, à l’uniformisation de comportements jusque dans leur sexualité. Fondus dans la foule, vidés de toute volonté, de capacité de jugement, ils subissent sans rechigner la domination généralisée de la technologie, de la domotique, éléments d’un tout complètement asservi aux dictats de procédures d’utilisation, de méthodes de régulation et d’optimisation qu’« On » a mis en œuvre, dont « On » a prévu tous les cas de figure, pour lesquelles « On » a voté parmi les solutions envisagées par « On ». Qui se révolte ou s’égare est aussitôt pris en charge, au mieux reconduit à sa place.

Queue 2

Quel soulagement lorsqu’on arrive à la 126ème page du livre, tant la lecture de cet ouvrage est déroutante et met mal à l’aise ! Cependant, quelques traits d’humour font sourire, encore s’agit-il de sourires très jaunes. Le grand absent, c’est l’Homme. Le propos ne laisse pas indifférent, il effraie, même. On se sent si proche d’une telle société !  Souhaitons que les récalcitrants, heureusement encore nombreux, puissent le rester encore longtemps et qu’un sursaut de bon sens ouvre enfin  les yeux des suiveurs dociles ! Laurent GRAFF, quant à lui, fait preuve d’originalité : avec ce livre atypique, il réussit la gageure de rendre vraisemblable ce qui nous paraît absurde .

Hélas, pas tant que ça, cependant !

A méditer !

 

La Longue marche - Photo Jason Lee/Reuters parue dans le Figaro Magazine des 6 et 7 juin 2014.

Scan d'une photo de Jason LEE/REUTERS, parue dans le FIGARO MAGAZINE des 6 et 7 juin 2014 avec la légende suivante:

"LA LONGUE MARCHE. 

Ces Chinois ne font pas la queue pour visiter ubne exposition mais pour rendre le métro!

Emprisonnés dans un dédale de barrières metalliques fabriquées pour les JO de 2008, ils attendent de pouvoir franchir les contrôles de sécurité instaurés depuis quinze jours à l'entrée de neuf stations, dans le cadre d'un plan de lutte contre les attentats commis ces derniers mois par les séparatistes musulmans ouïgours. Les usagers du métro pékinois, déjà le plus saturé du monde prennent visiblement leur mal en patience. Certains d'entre euxont néanmoins critiqué la mesure sur les réseaux sociaux, en soulignant que "dans ces cages", ils se sentaient "plus vulnérables en cas d'attentat ou de panique"."

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité