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13 mars 2011

Frédéric FAJARDIE (1947~2008) - UN PONT SUR LA LOIRE (2002)

Frédéric FAJARDIE (1947~2008)

UN PONT SUR LA LOIRE(2002)

 

     L’AUTEUR : Le père de Frédéric FAJARDIE était un ami de Romain GARY et fréquentait les milieux littéraires. Après avoir dilapidé l’héritage familial aux courses, il devint avec son fils, bouquiniste à Paris.

     Frédéric H. FAJARDIE avait une grande culture littéraire. Il avait 20 ans en 1968 et participa activement aux évènements révolutionnaires et naviguait activement entre maoïsme, trotskisme et communisme non stalinien.

     Frédéric H. FAJARDIE était un écrivain prolifique. Il a écrit des romans noirs et des polars, des romans, des livres à destination de la jeunesse, des nouvelles, des anthologies, le texte d’une bande dessinée, il était aussi scénariste de cinéma et de télévision et auteur de pièces de théâtre.

     Il était chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres

     FAJARDIE aimait mettre en scène des militaires de carrière. Le cheminement de son inspiration passe du 17ème siècle, par les années 30, et la 2ème guerre mondiale aux années 1946-47.

     L’HISTOIRE se déroule sur trois jours, du dimanche 16 juin au mardi 18 juin 1940, pendant le déferlement de la Wehrmacht sur la France, la débâcle de l’armée française, l’exode des civils sur les routes. L’action se passe autour d’un pont de la région d’Orléans encore intact. Sur la rive nord, une compagnie de Sénégalais défend les abords du pont. Sur la rive sud, une poignée de volontaires armés d’un canon antichar s’apprête pour une résistance désespérée.

     Le livre s’appuie sur des documents historiques. Des Sénégalais ont effectivement pris part à la défense des ponts sur la Loire et furent victimes de la barbarie nazie. Les armes ainsi que les avions cités étaient en service à cette époque. Ce livre souligne l’attitude observée par les nazis à l’encontre des Sénégalais ainsi que le comportement de certains civils devant la résistance de leurs compatriotes.

     La ville de Chessy-sur-Loire est cependant imaginaire.

     Frédéric FAJARDIE connaissait bien la région Centre et le Loiret où il est intervenu dans des établissements scolaires pour animer des ateliers d’écriture.

 

     Un téléfilm a été tourné à partir de ce roman, il a pour titre Trois jours en juin et a été réalisé en 2005 par Philippe Venault.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_jours_en_juin

     On suit aussi le coup de foudre mutuel de l’écrivain Dragance et d’une de ses lectrices passionnées, Sylvie, petite bourgeoise mal mariée d’origine polonaise  sur la dernière barricade qui défend la route du sud.

     LES PERSONNAGES : Le héros principal est le sergent-chef Henri Dragance, 52 ans, romancier assez connu, édité chez Gallimard, parisien, mondain, bel homme, ayant de nombreux succès féminins, membre de la S.F.I.O., il a déjà fait deux guerres, cassé de son grade de lieutenant suite à son attitude au cours des mutineries de 1917, a participé en tant que volontaire antifasciste à la guerre d’Espagne où il était capitaine. À nouveau mobilisé, il a choisi, malgré son âge, de servir dans l’artillerie.

     Il se montre peu respectueux de la hiérarchie, prenant rapidement la direction de la mise en place du dispositif de résistance des artilleurs, sous le couvert de son supérieur le capitaine Rollet.

L’homme se révèle comme un excellent stratège, un meneur d’hommes. Il est guidé dans sa démarche par son antinazisme.

En dépit de son humour, de ses airs désabusés, de sa vie de bohème, de son détachement d’homme à qui tout semble réussir, c’est un homme fragile et vulnérable.

     Le colonel Edmond Valadon, la soixantaine, réserviste, dans le civil propriétaire d’une entreprise, a déjà participé à la première guerre mondiale. Il est royaliste. Il commande le reliquat de son régiment de tirailleurs sénégalais, une centaine d’hommes qui défendent la rive nord à quelques kilomètres du pont. Il se sacrifie pour subir le même sort que ses soldats.

     Le sergent Sambourat, 27 ans, sénégalais, intelligent, courageux, subtil, est un témoin lucide de la déroute de la métropole. C’est un personnage attachant.

     Pierre Haudrusse, premier adjoint du bourg de Chessy, pharmacien, haineux, est prêt à tout, ainsi que le maire Ferdinand Labarthe et le conseiller municipal, l’avocat Gaston Gollety pour protéger ses biens. Cet homme jaloux, libidineux est particulièrement abject. Ces hommes sont disposés à livrer le village aux Allemands et à tuer les Français qui défendent le pont. Il est représentatif de cette extrême droite collaborationniste issue des années trente.

      L’oberst Kapler, 56 ans, ancien de Verdun, ambitieux, cynique envers ses subordonnés, nazi convaincu, fait preuve d’une cruauté exacerbée par son racisme envers le régiment sénégalais à qui il ne pardonne pas le courage qu’il estime réservé aux soldats allemands. Il justifie l’inhumain par la non-humanité prêtée à l’autre.

     Dans le flot de militaires en déroute, on trouve des militaires de carrière, des gendarmes, des officiers d’État major. Le pont ne sera défendu que par des recrues civiles mobilisées, des réservistes et les soldats coloniaux. Le général responsable s’abrite prudemment en zone sud.

     Les défenseurs du pont se trouvent isolés, sans logistique, se débrouillant avec les moyens du bord, tous se savent  plus ou moins sacrifiés.

     Dans un bruit de fond de canonnade, le désœuvrement, voire une atmosphère festive règne chez les défenseurs avant l’attaque.

     Tout pousse les hommes à céder : la débâcle des troupes affluant du Nord du pays, les attaques de l’aviation allemande, l’isolement, l’hostilité de la population locale et enfin le discours de Pétain entendu à la radio, le 17 juin.

     Le cheminement psychologique de certains personnages est intéressant. Le colonel Valadon prend conscience de la valeur de ses hommes qui défendent une terre qui ne leur est rien. L’officier admire de plus en plus la finesse, l’intelligence et la lucidité de son subordonné Toko Samboura. Il sent chez les soldats coloniaux, la fin du prestige de la métropole sur ses colonies. La surprise de Kapler grandit quand il découvre que son attaque est vaillamment contrée par ceux qu’il considère comme méprisables, des Noirs, puis s’affirme lorsqu’il réalise qu’ils ne sont qu’une poignée. Il défiera cependant les conventions humanitaires et commandera le carnage final.

     LE STYLE est limpide, l’écriture agréable. Certaines situations cocasses agrémentent les descriptions techniques qui auraient pu être fastidieuses. Les chapitres sont courts, aérés. Le langage de nombreux dialogues est imagé. Les échanges sont souvent drôles.

 

La situation de ces défenseurs contre l’invasion nazie nous évoque celle racontée par Ernest HEMINGWAY (1899~1961) dans son roman Pour qui sonne le glas (1940).

Site officiel de Frédéric FAJARDIE :

www.fajardie.fr/

Autres renseignements concernant la biographie et la bibliographie de Frédéric Fajardie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_H._Fajardie

 

On peut trouver 3 extraits du film  "Trois jours en juin" de Philippe Venault  sur :

http://www.dailymotion.com/video/x9yida_3-jours-en-juin-contre-attaque-fran_shortfilms

http://www.dailymotion.com/video/x9y91b_3-jours-en-juin-triste-realite_shortfilms

http://www.dailymotion.com/video/x9y98e_3-jours-en-juin-attaque-aerienne-al_shortfilms

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