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26 décembre 2010

Carole MARTINEZ (1966) - Le cœur cousu (2007) - LE CONTEXTE HISTORIQUE

Carole MARTINEZ  - Le cœur cousu (2007)
LE CONTEXTE HISTORIQUE

A propos du roman Le cœur cousu (2007) voir :

http://colinecelia.canalblog.com/archives/2010/12/19/19915426.html

« Actuellement, tout se joue en France : M Pasteur y a fait des découvertes stupéfiantes, sur le virus rabique entre autre... » confiait Eugenio à son auditoire (p 191). 

« Dans une des salles de la mairie à peu près épargnée par les flammes où ce qui restait du groupe de Salvador venait d’établir son quartier général, on s’interrogeait sur la conduite à adopter car il était évident que le gouvernement faussement libéral de Sagasta, même s’il venait d’établir le suffrage universel masculin et d’autoriser tous les partis, ne les laisserait pas prendre ainsi les rênes d’une commune. » (p 251).

 Ces deux indices permettent de dater approximativement l’époque à laquelle se déroule cette histoire et d’en préciser le contexte historique. C’est en 1885 qu’assisté de Roux, Pasteur (1822~1895) appliqua le vaccin de la rage à un enfant mordu par un chien enragé.

D’autre part, Sagasta (1825~1903) fut ministre de l’Intérieur espagnol après la révolution de 1868, Président du Conseil en 1872 et 1874. Il fut ensuite Premier ministre dans 5 gouvernements de 1881 à1902 sous le roi Alphonse XII et pendant la minorité de son fils Alphonse XIII. En cette fin de XIXe siècle, l’Espagne avait pris un retard considérable dans le domaine de l’industrialisation et de l’équipement technique. Malgré le faible développement industriel, le mouvement ouvrier commença à prendre de l’ampleur, surtout en Catalogne, à partir des années 1880. D’inspiration surtout anarchique, il se manifesta avec violence par des grèves révolutionnaires, des incendies d’églises, de couvents. L’Espagne connaissait aussi une grave crise agraire puisque 40% de la fortune foncière appartenait à 1% de propriétaires[1].

Entre 1880 et 1900 de nombreuses familles espagnoles émigrèrent en Algérie dans la région d’Oran.

Origine des Espagnols vivant à Oran en 1900 :

Afrique du Nord 25%

Murcie 18%

Almeria 17%

Valence 9%

Alicante 9%

Albacete 7%

Grenade 4%

Cuenca 3%

Malaga 3%

 

Voir : MIGRATION DES ESPAGNOLS EN ORANIE (1830-1962) par Bernard Zimmermann (Bernard Zimmermann. Président de Soleil en Essonne. Instituteur en Algérie jusqu’en 1966 puis professeur d’histoire et géographie en Région parisienne.)

http://www.soleilessonne.net/IMG/pdf_MIGRATION_DES_ESPAGNOLS_EN_ORANIE.pdf

Lire aussi : Espagnol en Oranie: histoire d'une migration, 1830-1914  Par Jean-Jacques Jordi, ouvrage dont il est fait référence dans l’article qui précède.

http://books.google.fr/books?id=LTuogxsArtYC&pg=PA114&lpg=PA114&dq=Oran+1900+%3Dorigine+des+espagnols&source=bl&ots=bhVEg05Pjw&sig=BiOYW3XFT2eDZSkYN-elcSBdMTo&hl=fr&ei=_j0OTYuwBMSt8gOMoZyCBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBwQ6AEwAA#v=onepage&q=Oran%201900%20%3Dorigine%20des%20espagnols&f=false

 


 

[1] Sources : Michel MOURRE Dictionnaire d’histoire universelle Jean-Pierre Delarge - Bordas

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19 décembre 2010

MARTINEZ Carole (1966) - Le cœur cousu (2007)

Message complété le 3/08/2012

MARTINEZ Carole (1966) - Le cœur cousu (2007)

 

Soledad, née aux porte du désert, à l’issue d’une odyssée, de la durée d’une gestation voire un peu plus, de Santavela à travers l’Andalousie jusqu’aux portes du désert oranien, raconte l’histoire de sa mère Frasquita Carasco.

Frasquita est-elle magicienne ou sorcière ? Comme toutes les femmes de sa lignée elle a reçu à la puberté, une boîte mystérieuse, qui se transmet depuis la nuit des temps, accompagnée de paroles rituelles magiques. Avec les fils aux magnifiques couleurs et les aiguilles contenus dans ce coffret, elle pourra exprimer son don de couturière et de brodeuse, sublimer de vulgaires chiffons, broder des fleurs dans la trame des tissus, créer un éventail-papillon qui s’envolera par la fenêtre, suspendre par des fils invisibles un cœur de soie qui semble battre dans la carcasse d’osier de la madone et repriser les chairs déchiquetées des hommes. Mais José, son mari habité par une obsession « poulaillère » et le démon du jeu a misé Frasquita et l’a perdue lors d’un combat de coq. L’adultère accompli, vêtue de sa robe de noce brodée, la jeune femme fuit la réprobation villageoise. La voilà poussant dans une charrette à bras son maigre bagage et traînant ses cinq enfants. Ils traverseront au cours d’une longue errance l’Andalousie en proie aux révoltes paysannes et aux espoirs des anarchiques. Chaque enfant de Frasquita se distingue par un don surnaturel.

Quelle est la part du réel ou de la légende dans le récit de sa sœur aînée Anita?  L’épopée relatée à Soledad est enrichie, adaptée, modifiée, au fil du temps par la conteuse qui est aussi sa mère de substitution. Soledad l’ignore. Traditions et superstitions ancestrales, rituels magiques, croyances miraculeuses, pratiques de sorcellerie, passages lyriques, anecdotes drôles ou cruelles, horreur et misère se conjuguent tout au long de sa narration.

Ce conte-roman de Carole MARTINEZ ouvre de multiples pistes de réflexion : Comment l’étranger est-il perçu dans un milieu qui vit en autarcie ? - Que peut apporter celui ou celle qui vient d’ailleurs ? - l’interprétation empirique, fantastique ou démoniaque des phénomènes naturels inexpliqués et les superstitions - la condition de la femme dans les campagnes espagnoles à la fin du XIXe siècle - l’acceptation de la différence par un groupe humain ; le démon du jeu et ses conséquences - les obsessions morbides, pédophilie, perversions sexuelles - l’avarice - la religion en Espagne - les regroupements communautaires dans un pays d’immigration - la transmission orale - prédestination et vocation - la perception des œuvres artistiques - Le génie est-il un don divin ou une manifestation diabolique ? - misère et violence - la recherche de la perfection absolue et ses conséquences – renoncer pour rompre un enchaînement de faits – l’écrit et l’oralité – le symbolisme des couleurs le blanc, le noir, le rouge.

En lisant ce livre, on retrouve des situations déjà rencontrées dans la Littérature comme L’Odyssée, Cent ans de solitude de Gabriel GARCIA MARQUEZ, les contes de PERRAULT, l’esprit des Fables de LA FONTAINE.

Les tribulations de la pauvre Frasquita constituent un voyage initiatique dont Anita puis Soledad sont les chroniqueuses.

Voir le contexte historique.

 

L’AUTEURE[1] : Carole  MARTINEZ est née en 1966. Après multiples petits boulots, serveuse, ouvreuse, vendeuse de chichis, photographe sur les plages, comédienne, metteur en scène, assistante réalisatrice, pigiste, sémiologue, elle entre dans l’enseignement et devient professeur de français dans un collège d’Issy-les-Moulineaux.

Elle profite d’un congé parental en 2005 pour écrire « quelque chose qui soit entre le conte et le roman ». Puisant dans les légendes de sa tradition familiale espagnole, elle brode, à partir des histoires que sa grand-mère lui racontait. Le cœur cousu, paru en 2007, est un succès.

Carole MARTINEZ reçoit pour  ce premier roman le prix Renaudot des lycéens en 2007, le prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2007, la Bourse de la découverte Prince Pierre de Monaco, la Bourse Thyde Monnier, Coup de cœur des lycéens de Monaco, le prix Emmanuel Roblès, le prix du Premier Roman de Draveil, le prix Ulysse du premier roman, le prix des Lucioles des lycéens.

Autre roman de cet auteur:

Carole MARTINEZ (1966) – Du Domaine des Murmures (2011)

 


 

[1] Source : http://www.evene.fr/celebre/biographie/carole-martinez-29494.php 

 

12 décembre 2010

Colette BEAUNE (1943) - Jeanne d’Arc Vérités et légendes (2008)

Documentation mise à jour le 28 décembre 2011

Colette BEAUNE (1943) - Jeanne d’Arc Vérités et légendes (2008)

     Dans l’avant-propos de ce livre adressé au grand public, Colette BEAUNE explique les circonstances qui l’ont amenée à faire le point sur ce qui est rapporté depuis bientôt six siècles au sujet de Jeanne d’Arc. 

     Dans le cadre de la préparation d’un documentaire sur la vie de la Pucelle destiné à être diffusé par la chaîne de télévision Arte (chaîne 7), Colette BEAUNE, Philippe CONTAMINE, Olivier BOUZY, Françoise MICHAUD-FRÉJAVILLE, tous spécialistes de Jeanne d’Arc avait été interviewés par Martin Meissonnier. Finalement, leur contribution sera utilisée pour le montage d’un docu-fiction diffusé le 26 mars 2008. Le groupe d’historiens constate avec déception que le réalisateur a fait la part belle aux allégations des auteurs d’un livre de Roger SENZIG et Marcel GAY paru en 2007, L’Affaire Jeanne d’Arc. Les lieux de tournage, les cadrages, les plans, le montage les favorisent estime Colette BEAUNE. Les médiévistes considèrent leur concours « ringardisé » par la teneur des questions très traditionnelles qui leur furent posées, tout comme leur représentation en rats de bibliothèque confinés dans les locaux austères de  la Bibliothèque nationale de la rue Richelieu parmi les manuscrits dela Bibliothèque du roi. Les coupures de leurs réponses, les démentis d’une voix off trahissent leurs propos. N’ayant pas été associés à l’exploitation de leur participation, ils n’ont pas pu contredire les affirmations de Marcel GAY qui participe à l’émission.

     Le développement d’arguments apportant cette contradiction, pour laquelle ils n’ont pas été sollicités, constituent l’intérêt majeur du livre.

Numériser0004

Miniature d'un manuscrit de 1505

(image scannée sur le Figaro Magazine du 23 décembre 2011 p 45)

     Quelles sont les vérités ? Où sont les légendes ?

     Après avoir fait un état de la situation géopolitique à l’époque des faits, Colette BEAUNE rappelle les évènements qui se sont déroulés, les sources fiables à la disposition des chercheurs et reprend toutes les hypothèses erronées qui circulent sur Jeanne d’Arc, dès son apparition dans l’Histoire. S’appuyant sur les faits établis, elle recadre toutes ces élucubrations dans le contexte social, politique, philosophique et religieux de l’époque où elles ont pris naissance puis se sont répandues. Elle analyse la fiabilité des sources et les motivations en jeu.

     La controverse a commencé dès le vivant de Jeanne. Cet ouvrage tente de remettre l’héroïne, malmenée dans la mémoire de la postérité, à la place qui lui revient. Les mythes séduisent davantage que la réalité crue et ont la peau dure.

     De nombreuses questions se posent encore à nous au sujet de ce personnage hors du commun que fut Jeanne d’Arc. Nous aurions tors de tenter d’y répondre, en ce début du XXIe siècle, avec notre conception métaphysique, notre opinion sur les phénomènes religieux, notre vision du monde et de la société.

 

Colette BEAUNE (1943) est professeur émérite à l'Université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense. C'est une médiéviste internationale reconnue. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages dont deux sont consacrés à la Pucelle : Jeanne d'Arc (Perrin, 2004) et Jeanne d'Arc. Vérités et légendes (Perrin, 2008) 

Olivier BOUZY est directeur scientifique du Centre Jeanne d'Arc à Orléans

Philippe CONTAMINE (1932) est historien spécialiste de la guerre et de la noblesse à la fin du Moyen-Âge, agrégé d'histoire, docteur es-lettres a a enseigné l'histoire du Moyen Âge jusqu'en 2000 successivement dans les université de Nancy II, Paris X (Nanterre) et Paris IV (Paris-Sorbonne). Il est ancien directeur du Centre Jeanne-d'Arc d'Orléans.

  A SIGNALER :

  1. La parution par Le Figaro d'un hors-série très illustré et sérieusement documenté : Jeanne d'Arc  : le mythe, la légende, l'histoire. Olivier BOUZY, directeur scientifique du centre Jeanne d'Arc à Orléans, ainsi que Colette BEaune ont  collaboré, avec de nombreux autres spècialistes de l'histoire johanique, à l'écriture de ce hors-série (7, 90 euro dans les kiosques). 
  2. Les propos recueillis par Jean SEVILLA auprès de Philippe CONTAMINE dans Le Figaro Magazine du 23 décembre 2011, p44,46,48 : "Oui, Jeanne d'Arc a vraiment sauvé la France"
  3. En janvier 2012, doit être publiée une somme sur la Pucelle : Jeanne d'Arc, Histoire et dictionnaire dont les auteurs sont: Philippe CONTAMINE, Oivier BOUZY et Xavier HELARY (Robert Lafond dans la collection "Bouquins").
5 décembre 2010

Irène FRAIN (1950) - Les Naufragés de l’île de Tromelin (2009)

Irène FRAIN (1950) - Les Naufragés de l’île de Tromelin (2009)

Commandé par le capitaine Jean Lafargue, l’Utile est un navire flambant neuf, armé par la Compagnie des Indes. Il est parti de Bayonne neuf mois plus tôt et fait voile pour ravitailler l’île de France. Dans la cale, tout au fond, sont entassés à même le lest, des hommes, des femmes et des enfants achetés clandestinement à Foulpointe. Cargaison frauduleuse que Lafargue projette de vendre comme esclaves, pour son compte, avec un sérieux bénéfice. Sa destination ? L’île de France et l’île Bourbon. Le navire cingle toutes voiles dehors vers le rivage où la fortune l’attend...

La traite vient d’être interdite dans l’Océan Indien, aussi navigue-t-il cap à l’est, dans une zone mal connue des cartographes, à l’écart de la route maritime.

Soudain, vers vingt-deux heures, le 31 juillet 1761, la flûte de cinq cent tonneaux touche la roche, se disloque et sombre dans une mer déchaînée. Les rescapés d’une nuit de lutte contre les éléments en furie échouent sur un îlot corallien. Quelques capitaines de passage, intrigués par des nuées d’oiseaux survolant la crête des vagues, l’avaient aperçu à la lunette. Cette île toute plate, au centre d’une barrière de déferlantes, est à peine visible. Les courants sont changeants et les vagues redoutables, à son approche. Son nom ? L’Île des Sables. Existe-t-elle seulement ? C’est, un mirage, dit-on.

          Lafargue a perdu la raison au cours du désastre. Sur 143 hommes d’équipage embarqués, 122 sont rescapés. Cent soixante esclaves étaient enfermés dans la cale. 88 seulement se retrouvent sur l’îlot. Le premier lieutenant du bord, Castillan, prend rapidement en main le sort et la discipline des naufragés  et entreprend l’organisation de leur survie.

Aucun point d’eau douce, sur cette île perdue dans l’océan ! Pour toute nourriture, des oiseaux ! Aussi  les survivants ont-ils arraché aux déferlantes les trésors vomis par les morceaux disloqués de l’Utile. Des plongeurs ont  retiré de l’épave tout ce qui était récupérable.

Aidé d’une quarantaine de blancs et d’une vingtaine de noirs, Castillan consacrera  toute son énergie à la construction d’une embarcation afin de fuir l’île inhospitalière, avant qu’elle ne devienne leur tombeau. Il s’avèrera rapidement que la prame issue de l’effort conjugué de tous ces êtres en détresse ne pourra jamais contenir tout le monde. À la fin du mois de septembre, les noirs, assemblés sur la plage, voient partir l’embarcation chargée de tous les blancs survivants. Castillan leur promet de revenir les rechercher le plus tôt possible. Promesse non tenue par les autorités!

Le 14 décembre 1776, La Dauphine, commandée par le capitaine Tromelin, touche l’île de France, avec à bord sept femmes et un bébé. Des naufragés abandonnés sur l’Île des Sables, quinze ans plus tôt, ils sont les seuls survivants.

Cet ouvrage, Irène FRAIN le qualifie de roman. Pourtant, elle ne s’est pas contentée de romancer avec tact et retenue, le récit du naufrage de l’Utile en 1761 et de ce qu’il est advenu des survivants. À ses talents de romancière reconnue, elle ajoute la rigueur d’une journaliste d’investigation et d’une historienne. Elle a su habilement mêler au drame vécu par les rescapés sur l’île de Tromelin, les résultats de la sécheresse de l’exploitation des archives, de l’examen des vestiges et des reliques, de l’analyse des sources, du recoupement des témoignages, et  préciser contexte politique et social de l’époque.

          Si cette fortune de mer est mal connue, de nombreux témoignages écrits ont pu être étudiés. Ils ont rapport aux circonstances et au déroulement du naufrage, à la vie des Blancs sur l’île et à leur sauvetage. La postface de Max GUÉROUT[1] apporte un complément émouvant et précieux, quand au sort des Noirs les quinze années qui ont succédé à leur abandon. De multiples questions ne trouveront jamais de réponse, mais son témoignage atténue partiellement le déséquilibre entre les deux parties du récit.

Sites à consulter pour compléter la lecture du roman, qui présentent une iconographie éloquente de l'île et des vestiges retrouvés  :

Irène FRAIN : Les naufragés de l’île Tromelin

http://www.lesnaufragesdeliletromelin.fr/interface.htm

 http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Tromelin

[1] Max GÉROUT, né le 12 septembre 1936 à Colombes (92)

 

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