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19 décembre 2010

MARTINEZ Carole (1966) - Le cœur cousu (2007)

Message complété le 3/08/2012

MARTINEZ Carole (1966) - Le cœur cousu (2007)

 

Soledad, née aux porte du désert, à l’issue d’une odyssée, de la durée d’une gestation voire un peu plus, de Santavela à travers l’Andalousie jusqu’aux portes du désert oranien, raconte l’histoire de sa mère Frasquita Carasco.

Frasquita est-elle magicienne ou sorcière ? Comme toutes les femmes de sa lignée elle a reçu à la puberté, une boîte mystérieuse, qui se transmet depuis la nuit des temps, accompagnée de paroles rituelles magiques. Avec les fils aux magnifiques couleurs et les aiguilles contenus dans ce coffret, elle pourra exprimer son don de couturière et de brodeuse, sublimer de vulgaires chiffons, broder des fleurs dans la trame des tissus, créer un éventail-papillon qui s’envolera par la fenêtre, suspendre par des fils invisibles un cœur de soie qui semble battre dans la carcasse d’osier de la madone et repriser les chairs déchiquetées des hommes. Mais José, son mari habité par une obsession « poulaillère » et le démon du jeu a misé Frasquita et l’a perdue lors d’un combat de coq. L’adultère accompli, vêtue de sa robe de noce brodée, la jeune femme fuit la réprobation villageoise. La voilà poussant dans une charrette à bras son maigre bagage et traînant ses cinq enfants. Ils traverseront au cours d’une longue errance l’Andalousie en proie aux révoltes paysannes et aux espoirs des anarchiques. Chaque enfant de Frasquita se distingue par un don surnaturel.

Quelle est la part du réel ou de la légende dans le récit de sa sœur aînée Anita?  L’épopée relatée à Soledad est enrichie, adaptée, modifiée, au fil du temps par la conteuse qui est aussi sa mère de substitution. Soledad l’ignore. Traditions et superstitions ancestrales, rituels magiques, croyances miraculeuses, pratiques de sorcellerie, passages lyriques, anecdotes drôles ou cruelles, horreur et misère se conjuguent tout au long de sa narration.

Ce conte-roman de Carole MARTINEZ ouvre de multiples pistes de réflexion : Comment l’étranger est-il perçu dans un milieu qui vit en autarcie ? - Que peut apporter celui ou celle qui vient d’ailleurs ? - l’interprétation empirique, fantastique ou démoniaque des phénomènes naturels inexpliqués et les superstitions - la condition de la femme dans les campagnes espagnoles à la fin du XIXe siècle - l’acceptation de la différence par un groupe humain ; le démon du jeu et ses conséquences - les obsessions morbides, pédophilie, perversions sexuelles - l’avarice - la religion en Espagne - les regroupements communautaires dans un pays d’immigration - la transmission orale - prédestination et vocation - la perception des œuvres artistiques - Le génie est-il un don divin ou une manifestation diabolique ? - misère et violence - la recherche de la perfection absolue et ses conséquences – renoncer pour rompre un enchaînement de faits – l’écrit et l’oralité – le symbolisme des couleurs le blanc, le noir, le rouge.

En lisant ce livre, on retrouve des situations déjà rencontrées dans la Littérature comme L’Odyssée, Cent ans de solitude de Gabriel GARCIA MARQUEZ, les contes de PERRAULT, l’esprit des Fables de LA FONTAINE.

Les tribulations de la pauvre Frasquita constituent un voyage initiatique dont Anita puis Soledad sont les chroniqueuses.

Voir le contexte historique.

 

L’AUTEURE[1] : Carole  MARTINEZ est née en 1966. Après multiples petits boulots, serveuse, ouvreuse, vendeuse de chichis, photographe sur les plages, comédienne, metteur en scène, assistante réalisatrice, pigiste, sémiologue, elle entre dans l’enseignement et devient professeur de français dans un collège d’Issy-les-Moulineaux.

Elle profite d’un congé parental en 2005 pour écrire « quelque chose qui soit entre le conte et le roman ». Puisant dans les légendes de sa tradition familiale espagnole, elle brode, à partir des histoires que sa grand-mère lui racontait. Le cœur cousu, paru en 2007, est un succès.

Carole MARTINEZ reçoit pour  ce premier roman le prix Renaudot des lycéens en 2007, le prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2007, la Bourse de la découverte Prince Pierre de Monaco, la Bourse Thyde Monnier, Coup de cœur des lycéens de Monaco, le prix Emmanuel Roblès, le prix du Premier Roman de Draveil, le prix Ulysse du premier roman, le prix des Lucioles des lycéens.

Autre roman de cet auteur:

Carole MARTINEZ (1966) – Du Domaine des Murmures (2011)

 


 

[1] Source : http://www.evene.fr/celebre/biographie/carole-martinez-29494.php 

 

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