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19 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - Ouest (2006)

François VALLEJO (1960)

Ouest (2006)

Quand le jeune baron de l’Aubépine, quarante ans, vient prendre possession de son château des Perrières, après la mort de son père, seuls, sont restés les trois fermiers qui exploitent les terres du domaine et la famille Lambert. Les gens de maison qui ont connu M. de l’Aubépine le Jeune du temps qu’il vivait encore au château, quinze ans plus tôt, ont préféré s’en aller. Lambert, le garde-chasse et sa femme Eugénie font connaissance avec leur nouveau maître.

Est-ce à cause des brimades subies de la part de feu M. de l’Aubépine, « un écraseur de fils », durant toute la jeunesse de M. de l’Aubépine le Jeune, en raison de sa faible constitution et son manque d’attirance pour les exercices physiques ou parce que le père avait découvert chez son fils un tempérament qu’il entendait réprimer, que le jeune baron était devenu « un écraseur de père », qu’il prônait la Révolution et le pouvoir du peuple dans la République ? Lambert, homme simple, au bon sens populaire, passionné par ses chiens et soucieux du bien-être de sa famille est déconcerté par ce maître, indifférent au chenil, qui craint les chiens, qui disparaît plusieurs mois pour faire la Révolution à Paris, qui s’enferme des semaines durant et reparaît excité par quelque nouvelle excentricité. Certains jours, le maître lance sa vieille jument grise dans des courses infernales à travers bois et marécages, à la faire crever d’épuisement. Le baron « jusqu’au-boutiste » de la République voudrait y trouver une place de meneur de premier plan. Il accuse de faiblesse Lamartine, qui lui a refusé ses services. Il s’imprègne des théories phalanstériennes, admire Victor Hugo, se prétend ami de Victor Schœlcher pour l’approcher. Il lui fait parvenir à Guernesey de longues lettres, et projette de le ramener en France afin de chasser Louis-Napoléon, « Napoléon-le Petit ». Et ces jeunes femmes qu’il amène au château ! Des créatures ! Lambert est même chargé d’en reconduire deux ou trois jours plus tard. Il faut voir dans quel état ! Que se cache-t-il derrière les activités nocturnes du baron ?

Dans la pratique quotidienne, le baron n’est qu’un républicain de salon. Comment s’entendre avec un dément, un maniaque sexuel, un fou retors, intuitif et perspicace, quand on est un homme simple et sensé ? Le temps passant - dix années ! - les lubies s’accumulent, des choses étranges se produisent au château. Et il y aura les doutes, des recoupements, qui deviendront certitudes au fil des jours. Se rebeller ? Les Lambert craignent d’être chassés. Dénoncer ? C’est quitter la propriété, se retrouver sans travail. Avoir servi si longtemps un tel maître les aura stigmatisés. Ils préfèrent se taire.

Le drame rôde dès le début du livre. Les oppositions entre exigence et dépendance de deux classes sociales, des caprices contre la sagesse, de la folie contre bon sens sont servies admirablement par la qualité de l’écriture et le style particulier de François Vallejo. Ses phrases courtes, ses expressions originales, les dialogues dématérialisés, le rythme soutenu mêlant échanges et pensées, aspirent le lecteur dans cette guerre des nerfs impitoyable.

 

Le Prix Giono 2006 et le Prix du Livre Inter 2007 ont récompensé François VALLEJO pour  Ouest.

 

Vous trouverez dans ce blog :

- une documentation sur les guerres de Vendée

- une documentation sur le contexte historique portant sur la période allant de 1848 à 1860

 



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12 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - L’Incendie du Chiado (2008)

François VALLEJO (1960) - L’Incendie du Chiado (2008) 

Mais qu’est-ce qui a poussé ces trois hommes et cette femme à se jeter dans ce brouillard de fumées, de suie grasse et de poussières, malgré le hurlement des curieux et des rescapés ? Qu’est-ce qui les attire dans cette fournaise battue par ce violent vent du Nord qui attise les flammes et déverse une pluie de cendres ? Pourquoi ont-ils quitté la pagaille, l’agitation, la foule des résidents survivants évacués, pour se jeter dans le ronflement des flammes, le fracas des écroulements de façades ? Pourquoi ont-ils quitté le groupe des badauds malgré les ordres, les injonctions, les appels, les cris horrifiés ? Pourquoi ont-ils enfreint les consignes, franchit le cordon de sécurité et forcé le barrage qui les séparait du brasier et des poutres incandescentes ? Pourquoi ont-ils pénétré dans le Chiado en feu depuis l’aube de ce jeudi 25 août 1988 ?

Certes, Carneiro, ce vieux gardien de cinéma septuagénaire, veut sauver ou périr avec son misérable bien ! Certes, Eduardo, le photographe de presse, souhaite alimenter Le Reportage de sa Carrière avec ses clichés sur le théâtre du sinistre ! N’a-t-il pas couvert le Liban ? Certes le Français devait rencontrer quelqu’un au café Al Brazilieira pour obtenir des renseignements d’une grande importance à ses yeux ! Certes, Augustina, cette femme éperdue cherche sa fille qu’elle devait retrouver aux Grandes Armazéns do Chiado ! Mais maintenant que l’escalier accédant aux étages de son immeuble s’est éboulé, que l’objectif du Canon est détruit, que l’interlocuteur inconnu et la fille sont introuvables, qu’ont-ils à rester dans ces quartiers dévastés, à fuir les patrouilles de surveillance, à s’abriter des survols des hélicoptères ? Que veulent-ils au fond ? Est-ce pour piller les décombres, les boutiques de luxe, les appartements abandonnés à la hâte, ce qu’il y reste d’objets de valeur ? L’incendiaire se cache-il ou se cache-t-elle parmi eux ?

Comment tenir sans eau, sans nourriture, sans gaz ni électricité, sales, en loques dans les ruines fumantes de l’incendie de Lisbonne ? Il n’y a pas de mal à prendre les denrées périssables épargnées dans les ruines des commerces. Seulement, quelqu’un rôde, passe derrière eux ou avant eux. La vue perçante d’Augustina repère une silhouette bleue qui les suit ou les précède où qu’ils aillent. Partagés entre individualisme, solidarité, confiance et méfiance, agressivité et passivité, les quatre naufragés volontaires s’organisent.

Un cinquième personnage, la silhouette entraperçue, un certain Juvenal Ferreira se joint à eux apportant opportunément la flamme de son briquet d’argent et se présentant comme l’homme indispensable. Quel individu inquiétant ! Qu’est cet homme chauve au costume bleu si net, si propre dans un tel environnement ! Le Français l’avait déjà repéré en ville. Est-ce un officier de police avec sa manie de questionner ses compagnons et d’élucider les réponses à leurs demandes ?

Soudés du fait des circonstances, tous les cinq se cachent, organisent leur survie, se transforment en pillards, en saccageurs. Alternant confessions et agressivité, moment d’exaltation et d’abattement. Dans un huit-clos étouffant, le mystérieux Juvenal, chevalier de l’Apocalypse garde un implacable ascendant sur les autres, les soumet tour à tour à un interrogatoire sans concession. Manipulateur perspicace, il démolit un à un leurs petits alibis. Inquisiteur pervers, il leur fait avouer les mobiles cachés de leur décision de rester dans ce quartier calciné.

Mis à nu à la faveur de la nuit, dès les lueurs de l’aube du lundi, chacun des quatre fuit son image lacérée tandis que le messager de l’ordre poursuit sa mission purificatrice.

 Vingt ans plus tard, François VALLEJO, qui a assisté à l’incendie du Chiado, ce 25 août 1988, nous fait revivre la disparition de ce quartier historique. Il en a fait le cadre et le prétexte d’un drame dans lequel la tension psychologique progresse tout au long du récit, au rythme de la clarté des jours et de l’obscurité des nuits.  

François Vallejo s’est surtout intéressé dans cet ouvrage aux conflits internes de chaque protagoniste par rapport à son histoire personnelle, son tempérament ou son statut social.

  Voir Biographie et bibliographie de François VALLEJO

 Quelques photos et un bilan de l’incendie du Chiado sur ce site :

5 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - Biographie – Bibliographie

François VALLEJO (1960) - Biographie – Bibliographie

 

BIOGRAPHIE : François VALLEJO est né au Mans en 1960. Il est professeur de lettres classiques et enseigne et habite au Havre. Il est l’auteur de romans et de récits.

BIBLIOGRAPHIE : Vacarme dans la salle de bal (1998) est son premier roman. Il a pour cadre la ville du Havre et aborde les problèmes de communication de deux hommes que tout oppose.

Pirouettes dans les ténèbres (2000)

Madame Angeloso (2001) a été récompensé par le Prix France Télévision 2001. Dans ce livre trois personnes évoque une personne disparue dans un accident.

Nous irons tous en enfer (2003)

Groom (2003) a obtenu le Prix des Libraires 2004, Le Prix Culture et Bibliothèques pour tous 2004.

Le Voyage des grands hommes (2005) a reçu le Prix Pierre Mac Orlan 2005, Le prix du Roman du Var 2005 et le Prix de l’Académie du Maine 2005). L’auteur nous invite à le suivre, avec la chronique d’un valet, dans l’Italie du XVIIIe siècle, en compagnie de Diderot, Rousseau, Grimm. 

Ouest (2006) a obtenu le Prix Giono 2006 et le Prix du Livre Inter 2007. Ce récit nous entraîne au XIXe siècle dans une confrontation entre deux systèmes de valeurs entre un garde-chasse et le fils d’une vieille famille normande.

Dérive (2007)

L’Incendie du Chiado (2008).

Les Sœurs Brelan (2010).

5 juillet 2010

François VALLEJO (1960) - Madame Angeloso (2001)

François VALLEJO (1960) - Madame Angeloso (2001)

      Pas très affecté, Angelino ! Pas très affecté, par l’annonce de la mort accidentelle de sa mère ! Il trouve même la situation cocasse. Il est là, sur le pas de la porte, un dimanche soir, à l’heure de l’apéritif, un verre de Whisky à la main à écouter ce minuscule gendarme qui met les formes pour accomplir sa mission. Il se marre ! Plus embarrassé par l’attitude à adopter avec son verre de malt que par la nouvelle, Angelino !

C’est par les journaux que Coquemar l’apprend, cette nouvelle. Son identité complète y est donnée. « Madame Constance Angeloso, soixante-cinq ans, sans domicile connu. » Madame Angeloso seule victime de l’accident du Paris-Varsovie, télescopée par la locomotive sur un passage à niveau, dans sa vieille Renault 5. Si l’évènement fait tant de bruit, c’est parce que ce train transportait le dalaï-lama et qu’il a retardé son voyage.

Quant à Danuta, l’ancienne femme de chambre de l’hôtel que Madame tenait à Dunkerque, c’est par un coup de téléphone d’Angelino qu’elle l’a su.

Madame avait disparu de leur existence depuis une quinzaine d’années, sans donner d’explication. Les destins de ces trois personnes se sont croisés avec l’épisode Dunkerque de la vie de la victime.

Le regard d’Angelino sur sa mère est cruel. Son embonpoint, sa tenue de l’hôtel, son souci des apparences, ses propos, ses attentions envers les clients le dégoûtent. Il estime avoir été lésé par tous ces gens, sacrifié à leur confort et leur plaisir. Il déteste cette clientèle de fidèles qui faisaient d’elle leur point de mire. Angelino, le mal-nommé, n’a rien d’un ange. Il retrouve les réflexes d’adolescent attardé en mal d’autorité paternelle qui n’avait de cesse de contrer sa mère. Tout était bon alors pour la mener à bout, décréditer l’hôtel avec des insinuations douteuses adressées aux voyageurs de passage, son comportement insupportable envers les habitués et les pensionnaires, ses petits trafics et sa fréquentation de l’établissement « Aux Dames du Minck ». Son harcèlement préféré consistait à réveiller chez elle de très mauvais souvenirs en évoquant la figure paternelle.

Les deux autres estimaient qu’Angelino n’était qu’une canaille, un nuisible, se dira même Danuta.

Une profonde amitié liait M. Coquemar à Madame, à son sourire angelosien. N’avait-elle pas contribué à lui redonner le goût de vivre après un deuil difficile à surmonter ? Amené à voyager par son métier, il était un des habitués privilégiés de l’hôtel.

Danuta, officiait comme femme de chambre, assurait le service dans la salle à manger. Vague parente de Madame née Kawczymek, la jeune fille ignorait le français et n’avait pas le sous quand Madame l’avait accueillie à la descente du train l’amenant de Pologne. C’est de la reconnaissance qu’elle éprouve quand elle pense à Constance. C’est elle qui l’avait familiarisée avec la langue française alors que, chaque jour, elle lui ajustait ou lui retirait ce corset de fer prescrit par madame Woyzek. Plus tard, elle a favorisé ses études pour devenir traductrice.

Madame Angeloso évoquait souvent avec nostalgique une expérience professionnelle prospère qu’elle avait eue à Ostende. Trop confiante, grisée par la réussite de son établissement, elle a réalisé trop tard que son joueur de mari la grugeait. Ça, elle le gardait pour elle.  Forte femme, elle était aussi une femme forte, courageuse. Obsédée par les images des évènements qui ont provoqué son départ d’Ostende, elle tentait de reconstruire sa vie. Manipulateur, Angelino mettait tout en œuvre pour raviver ce passé jusqu’à la pousser à un changement de vie radical. Personnage complexe, cultivée, positive et rationnelle dans ses raisonnements, elle se fiait aveuglement au don de voyance de la vieille Madame Woyzek pour interpréter les évènements. Consciente de l’atavisme pervers de son fils, elle étouffait néanmoins ses frasques, encourageant ainsi son chantage. Finalement, depuis Ostende, cette femme luttait contre sa terreur en fuyant, en faisant comme si... Angelino tout rustre qu’il était, l’avait très bien perçu. Parieur sordide sur sa capacité à lui résister, il l’a poursuivie de ses allusions jusqu’à l’amener à choisir de disparaître sans laisser de trace. Nous ne sauront pas si cette rencontre malheureuse avec un train était une ultime fuite déguisée en mort accidentelle.

Les évènements de la grande Histoire jalonnent les petits faits qui ont marqué les époques de la vie de chacun. Les évoquer aide les témoins à remonter le passé. Le lecteur suit attentivement la progression de leur réflexion, d’abord diffuse, au coup par coup, puis de plus en plus précise et libre au fur et à mesure que la cérémonie des funérailles approche puis se déroule. François Vallejo adapte la construction de son roman à ce cheminement en alternant les points de vue en chapitres distincts. Leur taille est calquée sur l’implication progressive des protagonistes. S’il dématérialise la présentation des dialogues, il rend leurs auteurs identifiables par leur façon de s’exprimer. Il enchaîne les échanges verbaux à leurs observations et aux opinions qu’ils livrent.

29 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) – Biographie - Bibliographie

Dominique FERNANDEZ (1929) – Biographie - Bibliographie

Dominique FERNANDEZ est né à Neuilly-sur-Seine le 25 août 1929. Il est diplômé de l’École Normale Supérieure et agrégé d’Italien en 1955. En 1957, il devient professeur à l’Institut français de Naples.

Dès 1958, il partage son temps entre l’enseignement, l’écriture de livres et rédige des critiques pour la presse littéraire la quinzaine littéraire, l’Express, le Nouvel Observateur et rejoint le comité de lecture des éditions Grasset.

 Il soutient sa thèse sur L’Échec de Pavese en 1968 et devient docteur ès lettres. Il est nommé professeur d’Italien à l’université de Haute-Bretagne.

Ses ouvrages, une cinquantaine de romans ou essais sont célébrés par la critique et sont appréciés du public.

Son roman, Porporino ou les Mystères de Naples, paru en 1974 raconte l’histoire d’un jeune paysan pauvre du sud de l’Italie que son père destine à devenir castrat napolitain. Le livre est récompensé par le prix Médicis. Un opéra tiré de ce roman fut joué au festival d’Aix-en-Provence.

Dominique Fernandez a inventé la « psychobiographie » utilisée déjà en 1967 dans L’échec de Pavese et qu’il définit ainsi en 1975 dans Eisenstein, L'arbre jusqu'aux racines : « Mettre en parallèle la vie et l'œuvre, découvrir un traumatisme inconscient qui éclaire, et l'une et l'autre : voilà, posément affirmés, les principes mêmes de la psychobiographie. »

En 1976 paraît L’Étoile rose sur ce même thème de l’homosexualité dont il est un défenseur de la cause tout comme celle du PACS.

En 1982, il obtient le Prix Goncourt avec le roman Dans la main de l’ange, un récit écrit sous la forme d’une autobiographie fictive de l’écrivain et cinéaste italien Pasolini retrouvé assassiné sur une plage d’Ostie en 1975.

 Il réhabilite l’art baroque, en 1984 avec Le Banquet des anges sur l’Europe baroque de Rome à Prague et en 1995, dans La Perle et le Croissant sur l’art baroque de Naples à Saint-Pétersbourg.

Grand voyageur, il a rédigé de nombreux ouvrages inspirés de ses voyages.

En 2007, il est élu à l’académie Française au fauteuil 25 du professeur Jean Bernard.

Dans Ramon, en 2009, Dominique FERNANDEZ revient sur le  destin ambigu de Ramon Fernandez (1894~1944), son père, qui, avant d’être membre du bureau politique du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, fut socialiste et l’un des plus brillants critiques littéraires de l’entre-deux-guerres et dont certaines des œuvres sont toujours considérées comme majeures.

Sources :

et : fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Fernandez

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29 juin 2010

CONTEXTE HISTORIQUE dans lequel se situe le roman Dans la main de l’ange de Dominique FERNANDEZ

CONTEXTE HISTORIQUE dans lequel se situe le roman Dans la main de l’ange de Dominique FERNANDEZ

 Après la première Guerre Mondiale, l’Italie se voit refuser la Dalmatie et Fiume par les traités de Saint-Germain-en –Laye (1919) et de Rapallo (1920). C’est une grande déception pour le courant nationaliste italien. Les socialistes profitent du mécontentement nationaliste, de la crise économique et du chômage pour organiser des grèves et des occupations d’usines. Mussolini (1883~1945) fonde les Faisceaux italiens du combat en 1919. Giolitti (1842~1928) à nouveau Président du Conseil en 1920 réussit à calmer l’extrême agitation et à rétablir l’ordre. Mais ce succès profite à Mussolini et Giolitti démissionne en 1921. Les gouvernements suivants sont trop faibles pour empêcher la montée du fascisme.

La « marche sur Rome » des Chemises noires (27 octobre 1922 )conduit Mussolini au pouvoir, avec l’accord du roi Victor-Emmanuel III (30 octobre 1922). La façade parlementaire est respectée avec seulement quatre fascistes sur les quatorze ministres jusqu’à l’assassinat du député socialiste Matteotti en 1924 qui a dénoncé les méthodes fascistes. Dès cette date, Giolitti passe à l’opposition. Il a soutenu jusque là le régime de Mussolini, croyant pouvoir « absorber » les forces fascistes.

En 1925, les « lois fascistes » organisent la dictature. La politique intérieure de Mussolini de mise en place d’une législation sociale , la réalisation de grands travaux, la disparition du chômage, les accords de Latran avec le Pape (11 février 1929) ainsi que sa politique de collaboration internationale marquée par des accords avec la Yougoslavie en 1924,l’adhésion à la SDN, au pacte Briand-Kellog[1], le front de Stresa[2] avec la Grande-Bretagne et la France en avril 1935, lui assurent une large adhésion des masses populaires.

 À l’étranger, Churchill (1874~1965), inquiet des progrès du communisme, soutient Mussolini  de même qu’Hitler sur lequel le Duce exerce une influence modératrice (envoi de troupes au col du Brenner après l’assassinat du chancelier Dollfuss en 1934, action à la Conférence de Munich en 1938).

Invoquant des incidents ayant opposé les Éthiopiens aux Italiens de Somalie, le gouvernement fasciste attaque l’Éthiopie en 1935. L’armée de Badoglio envahit le pays et le négus plaint vainement sa cause auprès de la SDN et doit s’exiler. L’Éthiopie est alors réunie à l’Érythrée et à la Somalie pour former l’Afrique-Orientale italienne et Victor-Emmanuel III prit le titre d’empereur d’Éthiopie en 1936.

Mussolini rompt alors avec les démocraties occidentales par la signature du pacte Antikomintern entre l’Allemagne, le Japon et l’Italie le 6 novembre 1937.

Le 7 avril 1939, les Italiens envahissent l’Albanie.

L’Italie entre dans la Deuxième guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne le 10 juin 1940.

Lors du conflit mondial, un corps d’armée britannique chasse les Italiens d’Éthiopie et restaure le Négus.

Le début du XXe siècle connut une grande effervescence culturelle avec le futurisme qui fut partiellement récupérée par le fascisme.

 

L’Italie fasciste prend fin avec l’exécution de Mussolini le 28 avril 1945. La monarchie, compromise par vingt ans de collaboration ne peut y survivre : Victor-Emmanuel III abdique le 9 mai 1946 en faveur de son fils Humbert II. Ce dernier s’exile à la suite d’un référendum favorable à la République le 2 juin 1946.

Le traité de paix signé en 1947 impose à l’Italie l’abandon de Fiume, de la Dalmatie et des colonies africaines. Le pays sortie ruinée de la guerre effectue un redressement spectaculaire grâce aux efforts de toute la population et l’aide du plan Marshall (1948). Essor qui bénéficie par la suite de son entrée dans le Marché commun ( De Gasperi) notamment dans le secteur industriel, tandis que l’agriculture marque un certain retard.

Dans les années 1970, l’économie est touchée par une crise de croissance rendue plus aigüe par les difficultés sociales et la chute de la lire.

Pour rester au gouvernement, la démocratie chrétienne doit s’appuyer tantôt sur la droite (Segni), tantôt sur la gauche socialiste (Nenni, Saragat, Fanfani, Moro), voire communiste (Berlinger). L’instabilité ministérielle caractérise la vie politique italienne. Le pays et le théâtre de nombreux attentats et enlèvements revendiqués par l’organisation terroriste des Brigades rouges dont l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro en 1978. 


 [1] Pacte Briand-Kellog : Pacte signé le 27 août 1928 par lequel cinquante-sept pays condamnèrent la guerre « comme instrument de la politique nationale ». Aucune sanction n’étant prévue en cas d’infraction à ce pacte, il fut illusoire.

 

[2] Conférence de Stresa : Elle réunit du 11 au 14 avril 1935 les représentants de l’Italie (Mussolini), de la Grande-Bretagne (MacDonald et J. Simon) et de la France (Laval, Flandrin) qui à la suite du rétablissement par l’Allemagne du service militaire obligatoire s’entendirent pour s’opposer à toute violation du traité de Versailles.

29 juin 2010

LE FUTURISME EN ITALIE AU DEBUT DU XXe SIECLE

À PROPOS DU FUTURISME[1] EN ITALIE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

 On désigne sous le terme de futurisme l’ensemble des mouvements artistiques et littéraires qui se développèrent en Italie et en Russie à partir de 1909 et qui préconisèrent une esthétique fondée sur le rejet du traditionalisme et l’exaltation du modernisme.

En Italie, l’inspirateur du mouvement fut le peintre, sculpteur et théoricien Umberto BOCCIONI (1882~1916) signataire du « Manifeste de la peinture et de la sculpture futuriste » en 1910, puis publia en 1912 le « Manifeste technique de la sculpture futuriste ».

Après sa mort, de 1918 à 1944, Filippo Tommaso MARINETTI (1876~1944), son théoricien, tenta d’en faire l’art officiel italien. Le « Manifeste futuriste » de Marinetti  publié en février 1910 dans le Figaro fut traduit en russe peu après. 

Le peintre MODIGLIANI (1884~1920) et le peintre et écrivain Giorgio DE CHIRICO (1888~1978) entre autres critiquèrent sévèrement les futuristes pour leurs positions nationalistes puis fasciste et leur apologie de la guerre.

La mort de BOCCIONI et celle de l’architecte SANT’ELIA (1888~1916) atténuèrent l’impulsion du mouvement dont la fin coïncida avec la Deuxième Guerre mondiale et la mort de MARINETTI. 


 

[1] Sources : Petit Robert des Noms Propres.

29 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) - Dans la main de l’ange

Dominique FERNANDEZ (1929)

Dans la main de l’ange

On n’a jamais vraiment su comment et par qui exactement le poète, romancier et cinéaste italien Pier Paolo PASOLINI (Bologne 1922 ~ Près de Rome 1975) fut assassiné sauvagement, sur une plage d’Ostie dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, probablement par une de ses conquêtes masculines de la soirée. On a parlé aussi de trois hommes mystérieux. Le destin de cet homme complexe, tourmenté, passionné, anticonformiste, créateur maudit, avait tout pour séduire Dominique FERNANDEZ ,qui a construit avec ce récit, une autobiographie fictive de cet être marginal.

Pier Paolo avait été influencé par son professeur d’histoire de l’art à l’Université et avait découvert avec lui les peintres Masaccio (1401~1428), Masolino (1383~1447), Piero della Francesca (1416~1492) et Le Caravage (1573~1610). Rompant avec les conventions expressives idéalistes du sentiment religieux, ce dernier, qui choisissait ses modèles dans le peuple et soulignait avec réalisme leur aspect humble et prosaïque, subit l’hostilité de ses contemporains et fut accusé de vulgarité et d’indécence. Sa vie aventureuse lui valut des démêlées avec la police, une accusation de meurtre qui le contraignit à fuir et une mort restée mystérieuse[1].

Dominique FERNANDEZ dresse un parallèle entre les destins du réalisateur et du peintre. Artistes en rupture avec leur temps, provocateurs, marginaux, homosexuels, tous deux découverts assassinés sur une plage. Il comble les lacunes historiques par son imagination soutenue par son érudition et sa culture. Dominique FERNANDEZ conduit cette psychobiographie de façon à démontrer par quel déterminisme implacable les évènements familiaux, historiques, politiques, le cadre naturel ou urbain, les conceptions architecturales et artistiques, l’évolution sociale, la révolution des mœurs du demi-siècle de 1922 à 1975, vont modeler les fantasmes et les pulsions de Pier Paolo P.,  en faire le créateur d’une œuvre variée originale et provocatrice, le porter à l’obsession, exacerber ses pratiques homosexuelles vers un sadomasochisme exercé dans les lieux les plus repoussants, avec son ami du moment ou des prostitués ramassés dans les quartiers malfamés de Rome. Le paroxysme étant atteint avec la mort infâme réalisatrice de son vœu le plus profond. Ne conclut-il pas sa longue lettre posthume adressée à son ami napolitain Gennariello que constitue ce roman : « Dans aucun de mes livres, dans aucun de mes films je ne m’étais montré à la hauteur de mes ambitions. Mais maintenant je m’en allais tranquille, ayant organisé dans chaque détail ma cérémonie funèbre et signé ma seule œuvre assurée de survivre à l’oubli. » ?

Si les situations intimes décrites sont imaginaires, les évènements, les dates, les lieux sont réels ainsi que les célébrités citées.

On peut facilement comprendre qu’à sa parution, l’ouvrage fut décrié par les proches de PASOLINI et fut sujet à controverse. Cette relation rompt avec la notion habituellement véhiculée de biographie. Écrit très dense et très fort, il ne laisse pas indifférent. Dominique FERNANDEZ qui a fait lui-même l’expérience de l’exclusion, a su, avec talent, nous amener à mieux comprendre son héros.

L’écrivain a été récompensé par le jury du Prix Goncourt, pour ce livre en 1982.

 

CONTEXTE HISTORIQUE dans lequel se situe le roman

À PROPOS DU FUTURISME EN ITALIE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

 


 

[1] Résumé du portrait du peintre Le Caravage par Le Petit Robert des Noms propres.

 

 

22 juin 2010

LES CASTRATS

LES CASTRATS

CASTRAT[1] [kastRa] nom masculin – 1749 ; it. castrato « châtré » ; mot gascon « animal châtré » (1556)

1, en médecine : Individu mâle qui a subi la castration. (eunuque).

2, Chanteur que l’on émasculait dès l’enfance afin de lui conserver une voix de soprano ou d’alto.Les castrats de la chapelle Sixtrine.

 

CASTRATION nom féminin – 1380 ; lat. castratio

1, Opération par laquelle on prive un individu, mâle ou femelle, de la faculté de se reproduire. (stérilisation  ; châtrer). Castration radiologique, par irradiation des gonades. Castration par ablation des testicules. (émasculation), des ovaires (ovariectomie).

2, En psychanalyse, Complexe, angoisse de castration, liés à la menace imaginaire, chez l’enfant mâle, de la suppression du pénis par le père.

****************

CASTRAT[2] : (Musique) La castration était pratiquée chez les garçons vers l’âge de 8 ans. Elle a pour effet, d’une part, l’arrêt du développement du larynx qui ne descend pas, d’autre part, les cordes vocales qui sont musclées par le travail de la voix restent plus proches des cavités de résonnance, ce qui produit la puissance et la « brillance » du son. La vélocité et la tenue de souffle sont remarquables et l’étendue du son atteignait parfois 3 octaves, voire 3 ½  pour Farinelli (1707~1782).

De plus, la castration n’arrête pas le développement physique. La cage thoracique augmente de capacité. Le castrat adulte bénéficie d’une meilleure économie du souffle et d’une amplification de la voix.

La castration qui était connue dès l’Antiquité. Elle fut pratiquée en Chine, dans les chœurs byzantins et en Europe,  sauf en France.

La plupart de castrats étaient uniquement des chanteurs d’église. En Italie, avant le XIXe siècle, il était interdit aux femmes de chanter dans les chœurs d’église. Les chœurs de la chapelle Sixtine utilisèrent des castrats de 1588 à 1903.

Cependant, l’Église désapprouvait la castration euphonique et ne tolérait que les castrats accidentels. La castration pour hernie était courante à l’époque. Chaque année en Italie, 3 000 à 5 000 garçonnets de six à dix ans étaient opérés. C’étaient surtout des enfants de paysans pauvres.

 

QUELQUES CASTRATS CÉLÈBRES :

Baltasare Ferri (1610~1680)

Carlo Broschi (1705~1782), dit Farinelli du nom de ses bienfaiteurs, les frères Farina. Il était surnommé « chanteur des rois » car après s’être produit dans toute l’europe  (1732~1737), il s’établit 22 ans à Madrid, à la cour de Philippe V et de Ferdinand VI qu’il tira de leur neurasthénie.

Guadagni Caffarelli

Girolamo Crescentini qui enseigna le chant à Bellini

Giambattista Velluti (1780~1861) dernier castrat à paraître sur scène

Alessandro Morschi (1858~1922), soprano romain qui fut enregistré en 1902 et 1903

 

MONTEVERDI (1567~1643), HAENDEL (1685~1759), GLUCK (1714~1787), MOZART (1756~1791) ont écrit pour des castrats.

****************

LES EUNUQUES DE L’EMPIRE DU MILIEU, SOUS LE RÈGNE DE L’EMPEREUR QUIANLONG, AU XVIIIe SIÈCLE

Dans sa Relation du voyage à la Chine et à la Tartarie à la suite de l’ambassade du lord Macartney, sir George Staunton, de la mission de Lord Macartney(26 septembre 1792 au 1er février 1794) envoyée dans l’Empire chinois pour l’amener à « s’ouvrir » à eux, précise le cursus des eunuques qui occupent tous les emplois inférieurs dans les palais de Pékins et du Yuanming yuan, en se basant sur les confidences des mandarins et des missionnaire attachés à la cour de l’Empire Céleste : « Il leur suffit pour être propres à remplir ces emplois, d’avoir subi l’opération qu’on pratique quelquefois dans certaines parties de l’Europe et qui perfectionne la voix, ôte la faculté de devenir père. Pour garder les femmes à la Cour et pour pouvoir même approcher leurs appartements, il faut avoir perdu toutes les marques de son sexe. L’opération appropriée est, quoique fort délicate, exécutée même sur des adultes sans compromettre leur vie. Tel fait est d’autant plus surprenant, que l’anatomie en Chine, est non seulement ignorée, mais en horreur, et que la chirurgie y est si peu connue qu’on n’y fait même pas usage de la saignée... En fait, on ne se sert point de fer, mais de ligatures ointes de liqueurs caustiques. Peu de jours après l’opération, le patient sort comme s’il ne lui était rien arrivé. »

Écrits cités par Alain PEYREFITTE dans L’Empire immobile ou Le Choc des Mondes (1989) chez Fayard

Alain PEYREFITTE complète : « Les missionnaires ont surnommé couramment ces eunuques « rasibus ». Ces « rasibus » prennent soin de conserver dans l’alcool leurs parties perdues, afin qu’au jour de leur mort, on les replace sur leur cadavre. » p222  



[1]Définitions du Petit Robert des noms communs

[2] Rédigé à partir du Quid de Dominique et Michèle Frémy chez Robert Laffont – www.quid.fr

 
22 juin 2010

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE[1]

 

L’État napolitain royauté espagnole :

L’État napolitain rattaché à la couronne d’Aragon depuis la capitulation de la France à Gaète le 1er janvier 1504 n’est plus, pendant deux siècles, qu’une vice-royauté espagnole, livrée à une fiscalité écrasant, à une corruption honteuse, un marasme économique croissant. Naples se révolta à plusieurs reprises, notamment sous Masaniello (1647), mais en vain.

À la fin du règne de Charles II (de1665 à 1700), monarque infirme et débile, le royaume d’Espagne est dans une situation telle qu’il apparaît que les Habsbourg espagnols, figés dans l’étiquette de la cour, touchent à leur fin. Charles II n’a pas d’héritier direct bien que marié deux fois. Sa succession ouvre la compétition entre les Bourbon et les Habsbourg d’Autriche. Les uns et les autres peuvent faire valoir des droits au trône. À trois reprises (1698, 1699, 1700), les puissances européennes règlent sans lui le partage de ses états[2]. Charles II, dans son dernier testament, institue le prince français Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Espagne (octobre 1700) comme légataire universel.

 

Conséquences de la guerre de succession d’Espagne :

Charles II étant mort le 1er novembre 1700, Louis XIV accepte sans hésitation la couronne d’Espagne pour son petit-fils. Mais l’Autriche oppose la candidature de Charles de Habsbourg qui est l’arrière-petit-fils de Philippe III, invoquant le traité de partage signé quelques mois plus tôt à Londres par les grandes puissances dont la France. C’est le début de la guerre de succession d’Espagne qui se termine par le traité d’Utrecht (1713) et de Rastatt (1714).

- L’Espagne reste aux Bourbons, Philippe d’Anjou prend le nom de Philippe V. Les possessions espagnoles sont réduites à la péninsule Ibérique et aux colonies d’Amérique.

- Milan, Naples, la Sardaigne et les Pays-Bas sont donnés aux Habsbourg autrichiens.

- La Sicile revient à la Savoie (qui l’échangera ensuite contre la Sardaigne).

- L’Angleterre a Gibraltar ainsi que le monopole de la traite dans les colonies espagnoles.

 

Les Autrichiens s’établissent à Naples (1713). Ils y joignent la Sicile, échangée en 1720 avec la Savoie contre la Sardaigne.

 

Conséquences de la participation autrichienne à la guerre de la Succession de la Pologne, monarchie élective :

Auguste II roi de Pologne avait essayé d’assurer, en vain, l’hérédité de la couronne polonaise au profit de la maison de Saxe. À sa mort (1733), Stanislas Leszczynski (élu roi en 1704 puis chassé en 1709), devenu le beau-père de Louis XV entre-temps, se fait élire à nouveau roi par la diète. Aussitôt, la tsarine Anne envoie une armée contre lui et convoque une pseudo-diète, qui proclame roi le nouvel Électeur de Saxe, Auguste III (1733–1763). L’Autriche appuie la Russie, et Louis XV son beau-père Stanislas. Cette affaire dégénère en guerre de la Succession de la Pologne (1733-1738) qui se règle avec les traités de Vienne (3 octobre 1735 et 18 novembre 1738) entre la France et l’Autriche.

- L’empereur céde le royaume de Naples et la Sicile à une lignée cadette des Bourbons d’Espagne représentée par Charles VII, mais reçoit Parme et Plaisance.

- L’empereur cède aussi Tortora et Novare au roi de Sardaigne.

- Le gendre de l’empereur, François de Lorraine abandonne la Lorraine pour devenir grand-duc de Toscane.

- Stanislas  Leszczynski  renonce à la Pologne, reçoit en viager la Lorraine et le Barrois qui iront à la France après sa mort.

- La France reconnaît Auguste III comme roi de Pologne.

 

Les Bourbons à Naples :

Le nouveau souverain Charles VII règne sur Naples de 1735 à 1759. Aidé de son ministre Tanucci, il entreprend la réorganisation de ses États  selon les principes du despotisme éclairé. Une réforme foncière est esquissée malgré la résistance de la noblesse. L’enseignement est encouragé. La puissance de l’Église est diminuée par la suppression de la dîme, par l’obligation pour les clercs de payer l’impôt et la suppression d’un grand nombre de couvents.

Mais en 1759, Charles VII part pour Madrid afin de remplacer sur le trône d’Espagne son demi-frère Ferdinand VI. Le royaume de Naples passe à son fils encore mineur, Ferdinand IV (1759-1825).

Dans un premier temps, Ferdinand IV conserve d’abord Tanucci jusqu’en 1777. Il se marie en 1778 avec Marie-Caroline d’Autriche, la sœur de Marie-Antoinette. Le roi se laisse gouverner par sa femme et par l’anglais sir John Acton. Sous leur influence, il laisse ses États retomber dans un morne despotisme. Acton devenu premier ministre en 1785, aligne le royaume de Naples sur la politique britannique. Marie-Caroline, qui est une farouche adversaire de la Révolution française, jette Naples dans la guerre contre la France en 1798, malgré l’agitation des révolutionnaires napolitains.

 

La république Parthénogénèse :

 Philippe IV, chassé par l’avancée française, doit se réfugier à Palerme en décembre 1798. Les Français entrent dans Naples en janvier 1799. La république Parthénogénèse est proclamée. Le cardinal Ruffo réussit à expulser les Français. Ferdinand revient à Naples en juin 1799. Le cardinal Ruffo laisse massacrer les libéraux.

Ferdinand se rallie à la troisième coalition et reprend les armes contre Napoléon 1er en 1805. Napoléon proclame la déchéance des Bourbons par le décret de Schönbrunn (27 décembre 1805). Il confie le royaume de Naples à son frère Joseph (1806 à 1808) puis à Murat (1808 à 1815).

Ferdinand s’est à nouveau réfugié en Sicile où il se maintient sous la protection des Anglais jusqu’en 1815, qui lui imposent une relative libéralisation de son régime sur la Sicile.

 

Retour des Bourbons :

La convention de Casalanza, le 20 mai 1815 restitue les Deux-Siciles aux Bourbons. Rentré à Naples, Ferdinand fait fusiller Murat (en octobre 1815), qui avait tenté de reprendre le pouvoir, abolit les réformes et prend le nom de « roi des Deux-Siciles ». Il rétablit aussitôt une administration tyrannique, appuyée par une administration désordonnée et corrompue.

Et l’histoire se poursuit..., mais c'est hors sujet !

 


 

[1] Texte rédigé avec l’aide du dictionnaire d’histoire universelle en 1 volume de Michel Mourre (Jean-Pierre Delarge – Bordas)

 

[2] À ce propos on peut consulter : pour les tractations    

 pour les dates 

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