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5 mai 2013

Milena AGUS – Mal de pierre (2007) - Mal di pietre (2006)

Milena AGUS – Mal de pierre (2007) - Mal di pietre (2006)

Traduction Dominique Vittoz   

    

Milena AGUS au salon du livre de Paris 2012

L’héroïne du roman est la grand-mère de la narratrice. Celle-ci est atteinte du « mal de pierre ». C’est elle qui a élevé la narratrice à qui elle racontera ses émotions, ses cheminements, tout en laissant des zones d’ombre.

     Son histoire est celle d’une enfant taciturne, imaginative, intelligente, manifestant des dons artistiques et douée à l’école, élevée dans un village paysan sarde où il ne fait pas bon sortir de la norme et se faire remarquer. Elle écrit ses pensées et des récits dans un cahier noir à tranche rouge qu’elle protège comme un trésor. La jeune fille a soif d’absolu, rêve d’un amour idéal. Ses excentricités et ses crises de désespoir suicidaire font fuir les prétendants. À trente ans, les siens la considèrent comme une vieille-fille folle.

     La Sardaigne connaît les tourments de la Seconde Guerre mondiale. La famille recueille un réfugié des bombardements de Cagliari. Ce dernier travaille à la ferme et demande la jeune femme en mariage. Cette union n’est qu’un mariage de raison. Les protagonistes n’éprouvent aucun amour l’un pour l’autre. L’amour, la jeune femme le rencontrera dans la personne du Rescapé sur le Continent, lors d’une cure thermale destinée à guérir ses calculs rénaux qui lui gâchent la santé et l’empêchent de mener ses grossesses à terme. Momentanément soulagée de son mal de pierre et de son mal d’amour, un fils unique naîtra. Elle fera tout pour faciliter l’accession de son fils à une carrière de pianiste concertiste international. Cette femme sans nom (ma grand-mère) introvertie, étrange « aux longs cheveux noirs et aux yeux immense » vit à contretemps toujours en décalage, en marge des autres et de sa propre vie. Ayant soif d’absolu, elle est incapable de saisir les petits instants de bonheur qui se présentent au fil des jours, ni de percevoir les attentions de son mari et de son entourage. Un mari, sans nom aussi. Son mari tolère et s’accommode des lubies de son épouse. C'est un homme sensuel, prévenant, bon père et beau-père qui est apprécié de tous. Plus tard, l’épouse ingrate se reprochera de ne pas avoir su lui manifester son affection.

     À la fin du livre, la narratrice trouve un élément qui lui permettra d’approcher la vérité de cette grand-mère, mais il faudrait encore bien d’autres clés pour découvrir tous les secrets que recèle cette  personne énigmatique.

     La peinture des autres personnages du roman est faite dans les moindres détails à petites touches précises et délicates. Le Rescapé, les parents de la narratrice, les voisines de la  rue Sulis, les grands-tantes et grands-oncles maternels, la grand-mère Lia, les demoiselles Doloretta et Fanni  mettent tous la grand-mère en valeur.

     Ce court roman de 124 pages ouvre de multiples réflexions sur la Sardaigne. Il aborde la conjoncture politique italienne pendant la Seconde Guerre mondiale, la déportation des marins italiens en Allemagne, les conséquences des bombardements, les maisons closes et leurs « prestations », les vagues migratoires vers le Continent, la vie des migrants dans les grandes villes, l’évolution des conditions de vie en un demi-siècle.

     La narratrice réalise surtout qu’elle ne connaissait pas vraiment cette grand-mère auprès de laquelle elle a vécu tant d'années.

Origine de la photo : http://fr.wikipedia.org/wiki/Milena_Agus

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