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27 novembre 2012

David LODGE (1935) A Man of Part (2011) – Un homme de tempérament (2012)

David LODGE (1935)

A Man of Part (2011)Un homme de tempérament (2012)

Traduit de l’anglais par Martine AUBERT

     Surtout connu comme étant un maître  de la littérature d’anticipation : La Visite merveilleuse (1895) ; La Machine à explorer le temps (1895) ; L’Île du docteur Moreau (1896) ; L’homme invisible (1897) ; La Guerre de Mondes (1898) ; Les premiers hommes dans la Lune (1901), le journaliste et romancier britannique Herbert George WELLS (1866~1946) eut une existence hors du commun que David LODGE met en scène dans ce roman.

     Quelques escadrilles de chasseurs bombardiers se faufilent encore de jour, à basse altitude, sous l’écran radar qui protège la capitale anglaise, mais en ce printemps de 1944, ces raids éclairs atteignent rarement le centre de Londres. Sous le regard méprisant de Mr H. G. Wells qui avait refusé d’aller s’abriter à la campagne, les voisins de la maison n°13 Hanover Terrace, reviennent un à un. Bravant le Blitz de 1940-1941. Fidèle à ses habitudes, il était resté toute la guerre dans sa maison. Le vieil homme, malade, constate avec amertume que la plupart de ses œuvres tombent dans l’oubli, qu’on se moque de ses dernières anticipations. Lorsqu’il n’est pas dans un fauteuil dans le petit salon ou dans le solarium, une couverture sur les genoux tantôt lisant, tantôt somnolant, il lui arrive encore d’ajouter une note ça et là, d’apporter une correction au stylo-plume sur une page d’un des deux manuscrits en cours de composition. Alors qu’il sent sa vie s’éteindre lentement, ses proches distinguent parfois quelques mots marmonnés, bribes d’un dialogue ou d’un monologue intérieur du vieillard qui se remémore les détails de son itinéraire.

     Issu d’un milieu modeste marqué par de permanents soucis d’argent, H. G. dont les parents finirent par se séparer, a eu une enfance difficile. Autodidacte, après diverses expériences d’apprentissages, il obtint une bourse qui lui permit de faire des études scientifiques à l’université de Londres où il se lia avec son professeur Thomas Huxley, le célèbre physiologiste ami de Darwin. Il fut un membre actif influent des débats de l’école de pensées de la Fabian Society qui fut à l’origine du parti travailliste britannique. Mais, son impatience et son intransigeance concernant les réformes sociales et économiques de la société qu’il souhaite universelles, ses théories sur la nécessité d’instaurer un état mondial, ses plaidoiries prônant la libération de la femme par l’amour libre et une contraception efficace gratuite, heurtèrent ses meilleurs soutiens et les aristocrates socialistes anglais qui finirent par le rejeter.

     Wells enseigna quelques années et collabora à des revues, puis il se mit à publier des romans d’anticipation qui posaient les problèmes de la survie de l’humanité dans le contexte de la fin du XIXe siècle, commençant une œuvre prolifique (plus de cent livres publiés : romans, nouvelles, essais). H. G. qui avait un grand sens du comique, écrivait des articles et de courts essais divertissants sur des sujets de tous les jours pour des journaux humoristiques. Kipps (1905), dont le héros est un jeune commis de magasin, puis L’Histoire de Mr. Polly (1910), sont des œuvres imprégnées d’indignation dans lesquelles il transposa ses expériences de jeunesse.

     En 1916, il publia Mr. Britling commence à y voir clair, un roman dans lequel la Grande Guerre est vue comme « la guerre qui doit tuer la guerre ».

     Après l’optimisme originel, vint le temps des désillusions avec Le Monde de William Clissold (1926) dans lequel il propose l’instauration d’une république du monde.

    Il écrivit aussi des ouvrages de vulgarisation historiques ou scientifiques comme la trilogie  de La Science de la vie (1929) qui décrit tous les aspects majeurs de la biologie telle qu’on la connaît dans les années 1920.

    Dans Tentative d’autobiographie (1936), il apparaît comme un témoin de son époque. Bien que sans écho à l’époque, son idée de création d’un cerveau mondial qui aurait consisté en une mise à jour continuelle des connaissances humaines  vérifiables, universellement accessibles, fait de Wells un précurseur des encyclopédies libres du Web.

    Après le décès d’Isabel, une cousine qu’il avait épousée en premières noces, il se marie avec Amy Catherine Robbins dite Jane Austen qui fut une compagne particulièrement compréhensive, veillant sur son confort matériel, corrigeant et mettant en forme ses manuscrits. Jane fut une hôtesse parfaite qui lui donna un fils Gip et toléra quelques tentatives de ménage à trois.

 

Herbert_George_Wells_in_1943

    Insatisfait sexuellement dans le cadre du mariage, il met en pratique ses conceptions sur la liberté de la femme, multipliant les expériences sexuelles. Plutôt petit, porté à l’embonpoint, Wells n’a rien d’un séducteur, pourtant ses manières, ses théories, sa renommée plaisent aux femmes. Il eut une collection impressionnante d’aventures sans lendemain, de passades et de maîtresses - de belles jeunes femmes intelligentes, souvent très jeunes et vierges - étudiantes, journalistes, femmes de lettres, étrangères parfois.

    Certaines de ces relations intimes durèrent, d’autres firent scandale. Une fille naquit de sa liaison avec Amber Reeves, un fils, Anthony, de celle avec Rébecca West. Sa dernière passion fut pour Moura Budberg, son interprète lors d’un voyage en Russie en 1920. Une femme mystérieuse qui refusa de l’épouser. Fut-elle la maîtresse de Gorki ? Était-elle une espionne ? un agent double ?

    En bref, H. G. eut une vie privée, une vie sexuelle et des ambitions d’homme public, compliquées par « l’instinct vagabond » dont il se caractérisait lui-même.

    Tantôt David LODGE raconte à la troisième personne les évènements qui ont marqué la vie de son héros, tantôt le vieil homme dialogue avec lui-même : en réponse à un interlocuteur assez incisif qui l’interroge ou le critique, H. G. explique, précise, se justifie, convient, regrette parfois, tantôt ce sont des monologues intérieurs, tantôt l’auteur rapporte des extraits de correspondance. La construction habile du roman donne de la vie au texte et permet de relancer l’intérêt du lecteur sans le lasser.

David LODGE (1935) – Thérapie (1995 ;1996) Traduit de l’anglais par Suzanne V. Mayoux

David LODGE (1935) – Death sentence (2008) - La Vie en sourdine (2008) Traduit de l’anglais par Suzanne V. Mayoux

David LODGE (1935) – Thinks ...(2001) - Pensées secrètes (2002) Traduit de l’anglais par Suzanne V. Mayoux

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