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4 mars 2012

Émile CHALOPIN (1931) – Les sabots perdus (2010)

Émile CHALOPIN (1931) – Les sabots perdus (2010)

425px-Haleurs     ‘’..., dès l’aube, le Trimard reprend sa route. Félix est à la bricole. À l’arrière de l’embarcation, Eugénie et les quatre filles agitent les mains en signe d’adieu. Aujourd’hui, Basile reste à terre, avec pour seul compagnon son nom de baptême du canal, le Biais, et les paroles de son père Auguste au moment du départ.

       « Engage-toi sur l’quai, i’s ont besoin de bras, fais attention à tes sous. N’oublie pas qu’t’as une famille qu’est dans l’besoin. »’’.

Photo : Couple de haleurs le long du canal du Berry en 1900 Carte postale, Document conservé aux archives départementales du Loiret 

Pour accéder au  le fichier joint à ce message sur les haleurs et un critique de cette carte postale , cliquez sur le lien : LES_HALEURS 

     ‘’La volonté du père dans ce monde de rudesse ne se discute pas.‘’ Le rafiot  chargé de minerais de son enfance misérable de « mille guenilles », s’éloigne. Aux cinq années de travaux pénibles aléatoires et mal payés des quais du port et des carreaux d’usines succèdent dix années de complicité à battre ‘’le silex des chemins de halage ‘’, Blaise Pantois  à la barre, Basile à la bricole, jusqu’à ce qu’un soir d’été son patron s’endorme à jamais.

cartes_VNF_centrebab_t

     Au détour d’un méandre du canal du Berry, Léonce la veuve de Mathias Baugrin et sa fille Justine, voient fondre leurs maigres économies à bord de leur péniche qui s’enlise. Le marinier, un fêtard, volage, ivrogne et violent, a trouvé la mort accidentellement dix années plus tôt, au cours de l’hiver 1881. Il leur faut trouver d’urgence des bras robustes pour larguer les amarres.

     Léonce, les gens du canal l’appelle la Revêche. Effectivement, cette femme frustrée, malmenée, est rébarbative, connue pour sa misandrie et son autorité redoutable. De caractère docile et soumis, sa fille Justine, va sur les vingt-cinq ans, malgré son joli minois. Source carte : 

 

Le port de la Guerche-sur-l'Aubois sur le canal du Berry avant 1914

Source photo : Batard nivernais. Embarcation évoluant sur le canal d'Orléans au début du XXe siècle. Photo de carte postale ancienne (source : Robert Rabartin : "le Canal d'Orléans au fil du temps")

     Bien décidée à ne pas avoir à embaucher un employé, la Revêche jette son dévolu sur le brave garçon, sérieux, sobre qu’est Basile Fagard. Précisément, le Biais a posé sa bricole dans l’attente d’une nouvelle embauche. Seulement, voilà, la destinée contrarie parfois les stratagèmes les mieux combinés ...

Canal_orleans_ecluses 

 Source carte : Canal d’Orléans. Schéma localisant les écluses et  les  communes  traversées 12 octobre 2010 Travail personnel d'après plan du Conseil général du Loiret Auteur Roulex_45 

Pont_Canal_de_Briare_45250

 

Source photo : Le pont-canal de Briare : Pont canal de BRIARE (45250) sur le canal latéral à la Loire. 30/12/2006 ; « œuvre personnelle » (own work en anglais) Michel CLAIR 

     Émile CHALOPIN  met son talent de conteur au service d’un récit dont le propos est avant tout la vie oubliée des bateliers et de tous ceux qui, le long des berges, à la charnière des XIXe et XXe siècles, vivaient de l’activité de la navigation sur le canal du Berry, et le canal d’Orléans, désaffectés aujourd’hui. Le suspens de l’intrigue de cette histoire simple et émouvante retient l’attention du lecteur jusqu’au dénouement. Le traitement manichéen du caractère des personnages propre à ce genre de littérature laisse aussi place à la part de sensibilité de chacun d’entre eux.

       Merci à l’éditeur pour son choix de typographies distinctes entre les parties récit et les parties dialoguées en patois régionaux très proches du Gâtinais, du Nivernais et du Berrichon, dont certaines  expressions sont particulièrement savoureuses.

      Le récit est une fiction qui se déroule dans des lieux réels. Les personnages sont imaginaires. Si les écluses fonctionnent toujours, de rares péniches franchissent leur bief surtout fréquentés  aux beaux jours par des bateaux de plaisance. La plupart des maisons éclusières ne sont plus habitées. Les chemins de halages servent surtout aux promeneurs. Sur les quais, si des commerces existent toujours, ils ont souvent changé d’enseigne. Les ports n’ont pratiquement plus d’activité. Le Conseil de Région et les Conseils départementaux et des associations se consacrent à la réhabilitation de tronçons des canaux obsolètes désaffectés, afin de proposer des attractions touristiques aux amoureux de paysages paisibles. 

Le livre d'Emile CHALOPIN est paru aux Editions de l'Ecluse

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Source photo : Pont-canal de Briare juillet 2008 ; Travail personnel ; Mossot

En savoir plus sur le canal d’Orléans, visitez le site de Bruno Chanal cliquez ici

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Les bords du canal du Loing par Alfred Sisley (Oeuvre exposée au Musée d'Orsay - Paris)

 

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