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24 octobre 2010

Dino BUZZATI (1906~1972) - Le K (1966)

Dino BUZZATI (1906~1972) - Le K (1966)

Traduction de l’Italien par Jacqueline REMILLET[1]

Dans cet ouvrage, le K, nom du premier conte, Dino BUZZATI a réuni 51 récits parus initialement dans « Il Corriere della sera ». Ces textes courts peuvent être qualifiés tantôt de contes, tantôt de récits, tantôt de nouvelles réalistes ou fantastiques, parfois de fables. Le point de départ est souvent un fait divers rencontré dans l’exercice de son métier de journaliste. Il fait basculer l’évènement dans le fantastique, l’absurde ou le paradoxe. Il en est soit narrateur extérieur, soit narrateur-témoin ou narrateur-acteur du récit.

Dès la première histoire, nous plongeons dans l’univers de BUZZATI pour lequel l’être humain, après avoir passé son existence à poursuivre un but indéfini, découvre, la vieillesse venue, qu’il n’était qu’un mort en sursis. BUZZATI est pessimiste sur la nature et la destinée humaine. Des enfants martyrs, cruels, ou malheureux, des voyous de banlieue, des escrocs de tous poils, des enquiquineurs, des supérieurs cyniques, des vaniteux, des exploiteurs, des promoteurs avides, des progénitures ingrates, des personnes esseulées, des vieillards abandonnés, peuplent son monde. Et les femmes ? Ah, les femmes ! Elles n’ont pas souvent le beau rôle, jalouses perfides, dominatrices. Seule, sa mère est épargnée. L’amour et la passion se nourrit aux dépens de l’un des deux partenaires. Ne désespérons pas ! L’abjection dérive vers l’absurde ou le fantastique. Les ambitions humaines se perdent dans les nuages ou dans les profondeurs de l’enfer.

Et Dino narrateur-acteur, comment se présente-t-il ? Il est modeste, chétif, manipulé, insatisfait du présent. Il convoite à la fois l’opportunité de se promouvoir vers un travail plus prestigieux, tout en craignant l’incertitude du futur.

Après quoi, les hommes foncent-ils si vite ? Insensiblement, le jeune d’aujourd’hui sera le vieux de demain. Le temps fuit si vite !

Dino BUZZATI est marqué par sa formation chrétienne. La vie sur terre n’est qu’un passage dont l’issue sera le ciel ou l’enfer. Le ciel des bienheureux est-il si attractif ? Le bonheur perpétuel n’est-il pas monotone à la longue, au point qu’un saint préfère retourner sur terre ? Pour ce qui est de l’Enfer ? Il constate dans Le Jardin : « Et puis moi qui y suis allé, je ne suis pas bien certain de savoir si l’Enfer se trouve de l’autre côté.»

Buzzati est un moraliste sur le fond. Dans ses récits, il n’y a pas de formules percutantes, ni de courtes morales dans ses contes, ni de moralité dans ses fables. Sa morale perce dans le contenu même de ses textes. Il sublime sa constatation réaliste et pessimiste en la conduisant vers le surréalisme et le surnaturel.

Il est moderne sur la forme. On se surprend à lire à haute voix ses contes. À l’heure du numérique, des films d’animation en  deux dimensions ou en 3D, la représentation de ses histoires fantastiques ou absurdes est tout à fait réalisable tant ses descriptions sont évocatrices. PRÉVERT avait déjà ouvert cette voie avec « Le Roi et l’Oiseau ».

Le recueil est suivi, chez POCKET, d’une postface très intéressante de François LIVI[1], de repères biographiques et de repères bibliographiques.

Dino BUZZATI (1906~1972) - L’écroulement de la Baliverna (1956)

Dino BUZZATI (1906~1972) - Le désert des Tartares (1940)

 

[1] François LIVI : Professeur des universités Directeur d’UFR Italien et Roumain http://www.paris-sorbonne.fr/fr/spip.php?article8719

 


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