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30 août 2010

Laurent GAUDÉ (1972) - LE SOLEIL DES SCORTA (2004)

 Laurent GAUDÉ (1972)

LE SOLEIL DES SCORTA (2004)

 

L’AUTEUR : Laurent GAUDÉ est né en 1972. Romancier et dramaturge, il a publié chez Actes Sud plusieurs pièces de théâtre et deux romans : Cris (2001 et Babel n°613) et La Mort du roi Tsongor (2002, prix Goncourt des lycéens 2002, prix des libraires 2003, aujourd’hui traduit en une quinzaine de langues).

Laurent GAUDÉ vient de publier en 2010, Ouragan, roman inspiré par l'ouragan Katrina qui a ravagé le delta du Mississippi en le 29 août 2005.

 

LE LIVRE Le Soleil des Scorta a obtenu le Prix Goncourt 2004 : Un viol est à l’origine de la lignée des Scorta nés dans l’opprobre. A Montepuccio, petit village d’Italie du sud où ils vivent pauvrement et ne mourront pas riches, ils ont fait vœu de se transmettre, de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage.

Imaginez un décor de théâtre avec en toiles de fond soit le paysage figé des Pouilles, soit le village de Montepuccio, soit un bateau d’émigrants ou des ports, escales de leur périple. Devant les premières toiles, le temps écoulé en un siècle de 1875 à 1980 ne semble pas avoir eu prise. Les figurants, des villageois, s’ils ne sont pas à l’affut derrière leurs volets clos, se tiennent sur le cours principal, plus tard les touristes occuperont l’été la place des autochtones immigrés vers l’Amérique.

 Le récit est essentiellement centré sur la saga des héritiers issus de la méprise de Luciano Mascalzone à l’origine de la naissance de Rocco et de la lignée des Scorta.

Hors la pauvreté de la région arriérée, son soleil de plomb, son agriculture ingrate, l’importance des curés de village, l’expédition New-Yorkaise et surtout le retour, sujets  largement développés, se profilent une foison de thèmes intéressants par eux-mêmes, mais

seulement suggérés.

La mafia, les bandits de grands chemins, les assassinats etc.…

L’émigration italienne vers New York (à l’origine de la mafia de cette ville), le sort des immigrants, les petits trafics des miséreux pour améliorer leur sort, Les critères de sélection etc…

Le mépris des habitants du Nord de l’Italie envers les habitants pauvres du Sud à travers don Bozzoni. Et même celui de l’évêché envers le sort de ses prêtres dans les campagnes retirées.

Les superstitions, le satanisme, leur cohabitation avec la religion voire les accommodements cf. la tarentelle.

Les rites religieux

Comment sortir de la misère pour qui n’est pas propriétaire d’un lopin de terre ?

La corruption des fonctionnaires détenteurs de quelque pouvoir d’obtention d’une licence de vente de cigarettes

Les trafics de contrebande sur les produits soumis à la régie de l’État, puis la dérive l’extension au trafic des êtres humains.

La politique : Victor-Emmanuel, les deux guerres mondiales, la Libération, la République italienne sont ignorés. Seul, le fascisme est évoqué avec le départ du météore Antonio Manuzio vers la mort au côté des franquistes espagnols en 1936.

Le tremblement de terre et ses conséquences.

La transmission de l’expérience aux générations futures.

Les personnages : Carmella, pivot des Mascalzone-Scorta, autour de laquelle gravitent les hommes de la famille : ses frères, Rafaelo, le frère adoptif, ses fils.

Son mari, pièce rapportée le temps d’engendrer deux fils.

Sa mère, «la muette», pas de nom, un ventre

Les belles-sœurs cantonnées à la cuisine

Les nièces, figurantes en robe blanche au banquet

Un espoir, Marie, « la plus chère », mais celle-ci retombe dans l’anonymat

 

Les quatre prêtres, le père Zampalli, le père Bonzzoni, don Salvadore et l’évocation du prêtre moderne jouant de la guitare sur la plage avec les jeunes

Les trois ânes témoins, le premier, du retour de Luciano, le second l’asino fumatore » qui meurt d’un cancer des poumons, l’âne qui amène don Salvatore au village 

 

Quelques faits marquants :

Le retour de Luciano

Le legs et la mort de Rocco

Le voyage à New York

Le banquet

 Quel est le soleil des Scorta ?

La famille, l’attachement au pays où l’on revient toujours, l’argent gagné avec effort, la débrouille

Quelle morale ?  Quel bonheur ?

A mon avis les questions restent posées malgré le point de vue de l’éditeur en quatrième de couverture.

Heureusement, il existe une petite ouverture, un espoir, ANNA.

 Le style et l’écriture :

Le texte est bien écrit, agréable à lire, le vocabulaire varié. L’auteur nous transporte dans cet univers et nous transmet son amour pour ce pays qu’il connaît bien, son épouse en est originaire.

Le récit-confession de Carmella est très agréable à lire.

Le paragraphe sur la vie consacrée à la cigarette est remarquable.

 

Biographie et bibliographie de Laurent GAUDÉ

 

 

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