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29 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) – Biographie - Bibliographie

Dominique FERNANDEZ (1929) – Biographie - Bibliographie

Dominique FERNANDEZ est né à Neuilly-sur-Seine le 25 août 1929. Il est diplômé de l’École Normale Supérieure et agrégé d’Italien en 1955. En 1957, il devient professeur à l’Institut français de Naples.

Dès 1958, il partage son temps entre l’enseignement, l’écriture de livres et rédige des critiques pour la presse littéraire la quinzaine littéraire, l’Express, le Nouvel Observateur et rejoint le comité de lecture des éditions Grasset.

 Il soutient sa thèse sur L’Échec de Pavese en 1968 et devient docteur ès lettres. Il est nommé professeur d’Italien à l’université de Haute-Bretagne.

Ses ouvrages, une cinquantaine de romans ou essais sont célébrés par la critique et sont appréciés du public.

Son roman, Porporino ou les Mystères de Naples, paru en 1974 raconte l’histoire d’un jeune paysan pauvre du sud de l’Italie que son père destine à devenir castrat napolitain. Le livre est récompensé par le prix Médicis. Un opéra tiré de ce roman fut joué au festival d’Aix-en-Provence.

Dominique Fernandez a inventé la « psychobiographie » utilisée déjà en 1967 dans L’échec de Pavese et qu’il définit ainsi en 1975 dans Eisenstein, L'arbre jusqu'aux racines : « Mettre en parallèle la vie et l'œuvre, découvrir un traumatisme inconscient qui éclaire, et l'une et l'autre : voilà, posément affirmés, les principes mêmes de la psychobiographie. »

En 1976 paraît L’Étoile rose sur ce même thème de l’homosexualité dont il est un défenseur de la cause tout comme celle du PACS.

En 1982, il obtient le Prix Goncourt avec le roman Dans la main de l’ange, un récit écrit sous la forme d’une autobiographie fictive de l’écrivain et cinéaste italien Pasolini retrouvé assassiné sur une plage d’Ostie en 1975.

 Il réhabilite l’art baroque, en 1984 avec Le Banquet des anges sur l’Europe baroque de Rome à Prague et en 1995, dans La Perle et le Croissant sur l’art baroque de Naples à Saint-Pétersbourg.

Grand voyageur, il a rédigé de nombreux ouvrages inspirés de ses voyages.

En 2007, il est élu à l’académie Française au fauteuil 25 du professeur Jean Bernard.

Dans Ramon, en 2009, Dominique FERNANDEZ revient sur le  destin ambigu de Ramon Fernandez (1894~1944), son père, qui, avant d’être membre du bureau politique du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, fut socialiste et l’un des plus brillants critiques littéraires de l’entre-deux-guerres et dont certaines des œuvres sont toujours considérées comme majeures.

Sources :

et : fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Fernandez

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29 juin 2010

CONTEXTE HISTORIQUE dans lequel se situe le roman Dans la main de l’ange de Dominique FERNANDEZ

CONTEXTE HISTORIQUE dans lequel se situe le roman Dans la main de l’ange de Dominique FERNANDEZ

 Après la première Guerre Mondiale, l’Italie se voit refuser la Dalmatie et Fiume par les traités de Saint-Germain-en –Laye (1919) et de Rapallo (1920). C’est une grande déception pour le courant nationaliste italien. Les socialistes profitent du mécontentement nationaliste, de la crise économique et du chômage pour organiser des grèves et des occupations d’usines. Mussolini (1883~1945) fonde les Faisceaux italiens du combat en 1919. Giolitti (1842~1928) à nouveau Président du Conseil en 1920 réussit à calmer l’extrême agitation et à rétablir l’ordre. Mais ce succès profite à Mussolini et Giolitti démissionne en 1921. Les gouvernements suivants sont trop faibles pour empêcher la montée du fascisme.

La « marche sur Rome » des Chemises noires (27 octobre 1922 )conduit Mussolini au pouvoir, avec l’accord du roi Victor-Emmanuel III (30 octobre 1922). La façade parlementaire est respectée avec seulement quatre fascistes sur les quatorze ministres jusqu’à l’assassinat du député socialiste Matteotti en 1924 qui a dénoncé les méthodes fascistes. Dès cette date, Giolitti passe à l’opposition. Il a soutenu jusque là le régime de Mussolini, croyant pouvoir « absorber » les forces fascistes.

En 1925, les « lois fascistes » organisent la dictature. La politique intérieure de Mussolini de mise en place d’une législation sociale , la réalisation de grands travaux, la disparition du chômage, les accords de Latran avec le Pape (11 février 1929) ainsi que sa politique de collaboration internationale marquée par des accords avec la Yougoslavie en 1924,l’adhésion à la SDN, au pacte Briand-Kellog[1], le front de Stresa[2] avec la Grande-Bretagne et la France en avril 1935, lui assurent une large adhésion des masses populaires.

 À l’étranger, Churchill (1874~1965), inquiet des progrès du communisme, soutient Mussolini  de même qu’Hitler sur lequel le Duce exerce une influence modératrice (envoi de troupes au col du Brenner après l’assassinat du chancelier Dollfuss en 1934, action à la Conférence de Munich en 1938).

Invoquant des incidents ayant opposé les Éthiopiens aux Italiens de Somalie, le gouvernement fasciste attaque l’Éthiopie en 1935. L’armée de Badoglio envahit le pays et le négus plaint vainement sa cause auprès de la SDN et doit s’exiler. L’Éthiopie est alors réunie à l’Érythrée et à la Somalie pour former l’Afrique-Orientale italienne et Victor-Emmanuel III prit le titre d’empereur d’Éthiopie en 1936.

Mussolini rompt alors avec les démocraties occidentales par la signature du pacte Antikomintern entre l’Allemagne, le Japon et l’Italie le 6 novembre 1937.

Le 7 avril 1939, les Italiens envahissent l’Albanie.

L’Italie entre dans la Deuxième guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne le 10 juin 1940.

Lors du conflit mondial, un corps d’armée britannique chasse les Italiens d’Éthiopie et restaure le Négus.

Le début du XXe siècle connut une grande effervescence culturelle avec le futurisme qui fut partiellement récupérée par le fascisme.

 

L’Italie fasciste prend fin avec l’exécution de Mussolini le 28 avril 1945. La monarchie, compromise par vingt ans de collaboration ne peut y survivre : Victor-Emmanuel III abdique le 9 mai 1946 en faveur de son fils Humbert II. Ce dernier s’exile à la suite d’un référendum favorable à la République le 2 juin 1946.

Le traité de paix signé en 1947 impose à l’Italie l’abandon de Fiume, de la Dalmatie et des colonies africaines. Le pays sortie ruinée de la guerre effectue un redressement spectaculaire grâce aux efforts de toute la population et l’aide du plan Marshall (1948). Essor qui bénéficie par la suite de son entrée dans le Marché commun ( De Gasperi) notamment dans le secteur industriel, tandis que l’agriculture marque un certain retard.

Dans les années 1970, l’économie est touchée par une crise de croissance rendue plus aigüe par les difficultés sociales et la chute de la lire.

Pour rester au gouvernement, la démocratie chrétienne doit s’appuyer tantôt sur la droite (Segni), tantôt sur la gauche socialiste (Nenni, Saragat, Fanfani, Moro), voire communiste (Berlinger). L’instabilité ministérielle caractérise la vie politique italienne. Le pays et le théâtre de nombreux attentats et enlèvements revendiqués par l’organisation terroriste des Brigades rouges dont l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro en 1978. 


 [1] Pacte Briand-Kellog : Pacte signé le 27 août 1928 par lequel cinquante-sept pays condamnèrent la guerre « comme instrument de la politique nationale ». Aucune sanction n’étant prévue en cas d’infraction à ce pacte, il fut illusoire.

 

[2] Conférence de Stresa : Elle réunit du 11 au 14 avril 1935 les représentants de l’Italie (Mussolini), de la Grande-Bretagne (MacDonald et J. Simon) et de la France (Laval, Flandrin) qui à la suite du rétablissement par l’Allemagne du service militaire obligatoire s’entendirent pour s’opposer à toute violation du traité de Versailles.

29 juin 2010

LE FUTURISME EN ITALIE AU DEBUT DU XXe SIECLE

À PROPOS DU FUTURISME[1] EN ITALIE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

 On désigne sous le terme de futurisme l’ensemble des mouvements artistiques et littéraires qui se développèrent en Italie et en Russie à partir de 1909 et qui préconisèrent une esthétique fondée sur le rejet du traditionalisme et l’exaltation du modernisme.

En Italie, l’inspirateur du mouvement fut le peintre, sculpteur et théoricien Umberto BOCCIONI (1882~1916) signataire du « Manifeste de la peinture et de la sculpture futuriste » en 1910, puis publia en 1912 le « Manifeste technique de la sculpture futuriste ».

Après sa mort, de 1918 à 1944, Filippo Tommaso MARINETTI (1876~1944), son théoricien, tenta d’en faire l’art officiel italien. Le « Manifeste futuriste » de Marinetti  publié en février 1910 dans le Figaro fut traduit en russe peu après. 

Le peintre MODIGLIANI (1884~1920) et le peintre et écrivain Giorgio DE CHIRICO (1888~1978) entre autres critiquèrent sévèrement les futuristes pour leurs positions nationalistes puis fasciste et leur apologie de la guerre.

La mort de BOCCIONI et celle de l’architecte SANT’ELIA (1888~1916) atténuèrent l’impulsion du mouvement dont la fin coïncida avec la Deuxième Guerre mondiale et la mort de MARINETTI. 


 

[1] Sources : Petit Robert des Noms Propres.

29 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) - Dans la main de l’ange

Dominique FERNANDEZ (1929)

Dans la main de l’ange

On n’a jamais vraiment su comment et par qui exactement le poète, romancier et cinéaste italien Pier Paolo PASOLINI (Bologne 1922 ~ Près de Rome 1975) fut assassiné sauvagement, sur une plage d’Ostie dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, probablement par une de ses conquêtes masculines de la soirée. On a parlé aussi de trois hommes mystérieux. Le destin de cet homme complexe, tourmenté, passionné, anticonformiste, créateur maudit, avait tout pour séduire Dominique FERNANDEZ ,qui a construit avec ce récit, une autobiographie fictive de cet être marginal.

Pier Paolo avait été influencé par son professeur d’histoire de l’art à l’Université et avait découvert avec lui les peintres Masaccio (1401~1428), Masolino (1383~1447), Piero della Francesca (1416~1492) et Le Caravage (1573~1610). Rompant avec les conventions expressives idéalistes du sentiment religieux, ce dernier, qui choisissait ses modèles dans le peuple et soulignait avec réalisme leur aspect humble et prosaïque, subit l’hostilité de ses contemporains et fut accusé de vulgarité et d’indécence. Sa vie aventureuse lui valut des démêlées avec la police, une accusation de meurtre qui le contraignit à fuir et une mort restée mystérieuse[1].

Dominique FERNANDEZ dresse un parallèle entre les destins du réalisateur et du peintre. Artistes en rupture avec leur temps, provocateurs, marginaux, homosexuels, tous deux découverts assassinés sur une plage. Il comble les lacunes historiques par son imagination soutenue par son érudition et sa culture. Dominique FERNANDEZ conduit cette psychobiographie de façon à démontrer par quel déterminisme implacable les évènements familiaux, historiques, politiques, le cadre naturel ou urbain, les conceptions architecturales et artistiques, l’évolution sociale, la révolution des mœurs du demi-siècle de 1922 à 1975, vont modeler les fantasmes et les pulsions de Pier Paolo P.,  en faire le créateur d’une œuvre variée originale et provocatrice, le porter à l’obsession, exacerber ses pratiques homosexuelles vers un sadomasochisme exercé dans les lieux les plus repoussants, avec son ami du moment ou des prostitués ramassés dans les quartiers malfamés de Rome. Le paroxysme étant atteint avec la mort infâme réalisatrice de son vœu le plus profond. Ne conclut-il pas sa longue lettre posthume adressée à son ami napolitain Gennariello que constitue ce roman : « Dans aucun de mes livres, dans aucun de mes films je ne m’étais montré à la hauteur de mes ambitions. Mais maintenant je m’en allais tranquille, ayant organisé dans chaque détail ma cérémonie funèbre et signé ma seule œuvre assurée de survivre à l’oubli. » ?

Si les situations intimes décrites sont imaginaires, les évènements, les dates, les lieux sont réels ainsi que les célébrités citées.

On peut facilement comprendre qu’à sa parution, l’ouvrage fut décrié par les proches de PASOLINI et fut sujet à controverse. Cette relation rompt avec la notion habituellement véhiculée de biographie. Écrit très dense et très fort, il ne laisse pas indifférent. Dominique FERNANDEZ qui a fait lui-même l’expérience de l’exclusion, a su, avec talent, nous amener à mieux comprendre son héros.

L’écrivain a été récompensé par le jury du Prix Goncourt, pour ce livre en 1982.

 

CONTEXTE HISTORIQUE dans lequel se situe le roman

À PROPOS DU FUTURISME EN ITALIE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

 


 

[1] Résumé du portrait du peintre Le Caravage par Le Petit Robert des Noms propres.

 

 

22 juin 2010

LES CASTRATS

LES CASTRATS

CASTRAT[1] [kastRa] nom masculin – 1749 ; it. castrato « châtré » ; mot gascon « animal châtré » (1556)

1, en médecine : Individu mâle qui a subi la castration. (eunuque).

2, Chanteur que l’on émasculait dès l’enfance afin de lui conserver une voix de soprano ou d’alto.Les castrats de la chapelle Sixtrine.

 

CASTRATION nom féminin – 1380 ; lat. castratio

1, Opération par laquelle on prive un individu, mâle ou femelle, de la faculté de se reproduire. (stérilisation  ; châtrer). Castration radiologique, par irradiation des gonades. Castration par ablation des testicules. (émasculation), des ovaires (ovariectomie).

2, En psychanalyse, Complexe, angoisse de castration, liés à la menace imaginaire, chez l’enfant mâle, de la suppression du pénis par le père.

****************

CASTRAT[2] : (Musique) La castration était pratiquée chez les garçons vers l’âge de 8 ans. Elle a pour effet, d’une part, l’arrêt du développement du larynx qui ne descend pas, d’autre part, les cordes vocales qui sont musclées par le travail de la voix restent plus proches des cavités de résonnance, ce qui produit la puissance et la « brillance » du son. La vélocité et la tenue de souffle sont remarquables et l’étendue du son atteignait parfois 3 octaves, voire 3 ½  pour Farinelli (1707~1782).

De plus, la castration n’arrête pas le développement physique. La cage thoracique augmente de capacité. Le castrat adulte bénéficie d’une meilleure économie du souffle et d’une amplification de la voix.

La castration qui était connue dès l’Antiquité. Elle fut pratiquée en Chine, dans les chœurs byzantins et en Europe,  sauf en France.

La plupart de castrats étaient uniquement des chanteurs d’église. En Italie, avant le XIXe siècle, il était interdit aux femmes de chanter dans les chœurs d’église. Les chœurs de la chapelle Sixtine utilisèrent des castrats de 1588 à 1903.

Cependant, l’Église désapprouvait la castration euphonique et ne tolérait que les castrats accidentels. La castration pour hernie était courante à l’époque. Chaque année en Italie, 3 000 à 5 000 garçonnets de six à dix ans étaient opérés. C’étaient surtout des enfants de paysans pauvres.

 

QUELQUES CASTRATS CÉLÈBRES :

Baltasare Ferri (1610~1680)

Carlo Broschi (1705~1782), dit Farinelli du nom de ses bienfaiteurs, les frères Farina. Il était surnommé « chanteur des rois » car après s’être produit dans toute l’europe  (1732~1737), il s’établit 22 ans à Madrid, à la cour de Philippe V et de Ferdinand VI qu’il tira de leur neurasthénie.

Guadagni Caffarelli

Girolamo Crescentini qui enseigna le chant à Bellini

Giambattista Velluti (1780~1861) dernier castrat à paraître sur scène

Alessandro Morschi (1858~1922), soprano romain qui fut enregistré en 1902 et 1903

 

MONTEVERDI (1567~1643), HAENDEL (1685~1759), GLUCK (1714~1787), MOZART (1756~1791) ont écrit pour des castrats.

****************

LES EUNUQUES DE L’EMPIRE DU MILIEU, SOUS LE RÈGNE DE L’EMPEREUR QUIANLONG, AU XVIIIe SIÈCLE

Dans sa Relation du voyage à la Chine et à la Tartarie à la suite de l’ambassade du lord Macartney, sir George Staunton, de la mission de Lord Macartney(26 septembre 1792 au 1er février 1794) envoyée dans l’Empire chinois pour l’amener à « s’ouvrir » à eux, précise le cursus des eunuques qui occupent tous les emplois inférieurs dans les palais de Pékins et du Yuanming yuan, en se basant sur les confidences des mandarins et des missionnaire attachés à la cour de l’Empire Céleste : « Il leur suffit pour être propres à remplir ces emplois, d’avoir subi l’opération qu’on pratique quelquefois dans certaines parties de l’Europe et qui perfectionne la voix, ôte la faculté de devenir père. Pour garder les femmes à la Cour et pour pouvoir même approcher leurs appartements, il faut avoir perdu toutes les marques de son sexe. L’opération appropriée est, quoique fort délicate, exécutée même sur des adultes sans compromettre leur vie. Tel fait est d’autant plus surprenant, que l’anatomie en Chine, est non seulement ignorée, mais en horreur, et que la chirurgie y est si peu connue qu’on n’y fait même pas usage de la saignée... En fait, on ne se sert point de fer, mais de ligatures ointes de liqueurs caustiques. Peu de jours après l’opération, le patient sort comme s’il ne lui était rien arrivé. »

Écrits cités par Alain PEYREFITTE dans L’Empire immobile ou Le Choc des Mondes (1989) chez Fayard

Alain PEYREFITTE complète : « Les missionnaires ont surnommé couramment ces eunuques « rasibus ». Ces « rasibus » prennent soin de conserver dans l’alcool leurs parties perdues, afin qu’au jour de leur mort, on les replace sur leur cadavre. » p222  



[1]Définitions du Petit Robert des noms communs

[2] Rédigé à partir du Quid de Dominique et Michèle Frémy chez Robert Laffont – www.quid.fr

 
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22 juin 2010

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE[1]

 

L’État napolitain royauté espagnole :

L’État napolitain rattaché à la couronne d’Aragon depuis la capitulation de la France à Gaète le 1er janvier 1504 n’est plus, pendant deux siècles, qu’une vice-royauté espagnole, livrée à une fiscalité écrasant, à une corruption honteuse, un marasme économique croissant. Naples se révolta à plusieurs reprises, notamment sous Masaniello (1647), mais en vain.

À la fin du règne de Charles II (de1665 à 1700), monarque infirme et débile, le royaume d’Espagne est dans une situation telle qu’il apparaît que les Habsbourg espagnols, figés dans l’étiquette de la cour, touchent à leur fin. Charles II n’a pas d’héritier direct bien que marié deux fois. Sa succession ouvre la compétition entre les Bourbon et les Habsbourg d’Autriche. Les uns et les autres peuvent faire valoir des droits au trône. À trois reprises (1698, 1699, 1700), les puissances européennes règlent sans lui le partage de ses états[2]. Charles II, dans son dernier testament, institue le prince français Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Espagne (octobre 1700) comme légataire universel.

 

Conséquences de la guerre de succession d’Espagne :

Charles II étant mort le 1er novembre 1700, Louis XIV accepte sans hésitation la couronne d’Espagne pour son petit-fils. Mais l’Autriche oppose la candidature de Charles de Habsbourg qui est l’arrière-petit-fils de Philippe III, invoquant le traité de partage signé quelques mois plus tôt à Londres par les grandes puissances dont la France. C’est le début de la guerre de succession d’Espagne qui se termine par le traité d’Utrecht (1713) et de Rastatt (1714).

- L’Espagne reste aux Bourbons, Philippe d’Anjou prend le nom de Philippe V. Les possessions espagnoles sont réduites à la péninsule Ibérique et aux colonies d’Amérique.

- Milan, Naples, la Sardaigne et les Pays-Bas sont donnés aux Habsbourg autrichiens.

- La Sicile revient à la Savoie (qui l’échangera ensuite contre la Sardaigne).

- L’Angleterre a Gibraltar ainsi que le monopole de la traite dans les colonies espagnoles.

 

Les Autrichiens s’établissent à Naples (1713). Ils y joignent la Sicile, échangée en 1720 avec la Savoie contre la Sardaigne.

 

Conséquences de la participation autrichienne à la guerre de la Succession de la Pologne, monarchie élective :

Auguste II roi de Pologne avait essayé d’assurer, en vain, l’hérédité de la couronne polonaise au profit de la maison de Saxe. À sa mort (1733), Stanislas Leszczynski (élu roi en 1704 puis chassé en 1709), devenu le beau-père de Louis XV entre-temps, se fait élire à nouveau roi par la diète. Aussitôt, la tsarine Anne envoie une armée contre lui et convoque une pseudo-diète, qui proclame roi le nouvel Électeur de Saxe, Auguste III (1733–1763). L’Autriche appuie la Russie, et Louis XV son beau-père Stanislas. Cette affaire dégénère en guerre de la Succession de la Pologne (1733-1738) qui se règle avec les traités de Vienne (3 octobre 1735 et 18 novembre 1738) entre la France et l’Autriche.

- L’empereur céde le royaume de Naples et la Sicile à une lignée cadette des Bourbons d’Espagne représentée par Charles VII, mais reçoit Parme et Plaisance.

- L’empereur cède aussi Tortora et Novare au roi de Sardaigne.

- Le gendre de l’empereur, François de Lorraine abandonne la Lorraine pour devenir grand-duc de Toscane.

- Stanislas  Leszczynski  renonce à la Pologne, reçoit en viager la Lorraine et le Barrois qui iront à la France après sa mort.

- La France reconnaît Auguste III comme roi de Pologne.

 

Les Bourbons à Naples :

Le nouveau souverain Charles VII règne sur Naples de 1735 à 1759. Aidé de son ministre Tanucci, il entreprend la réorganisation de ses États  selon les principes du despotisme éclairé. Une réforme foncière est esquissée malgré la résistance de la noblesse. L’enseignement est encouragé. La puissance de l’Église est diminuée par la suppression de la dîme, par l’obligation pour les clercs de payer l’impôt et la suppression d’un grand nombre de couvents.

Mais en 1759, Charles VII part pour Madrid afin de remplacer sur le trône d’Espagne son demi-frère Ferdinand VI. Le royaume de Naples passe à son fils encore mineur, Ferdinand IV (1759-1825).

Dans un premier temps, Ferdinand IV conserve d’abord Tanucci jusqu’en 1777. Il se marie en 1778 avec Marie-Caroline d’Autriche, la sœur de Marie-Antoinette. Le roi se laisse gouverner par sa femme et par l’anglais sir John Acton. Sous leur influence, il laisse ses États retomber dans un morne despotisme. Acton devenu premier ministre en 1785, aligne le royaume de Naples sur la politique britannique. Marie-Caroline, qui est une farouche adversaire de la Révolution française, jette Naples dans la guerre contre la France en 1798, malgré l’agitation des révolutionnaires napolitains.

 

La république Parthénogénèse :

 Philippe IV, chassé par l’avancée française, doit se réfugier à Palerme en décembre 1798. Les Français entrent dans Naples en janvier 1799. La république Parthénogénèse est proclamée. Le cardinal Ruffo réussit à expulser les Français. Ferdinand revient à Naples en juin 1799. Le cardinal Ruffo laisse massacrer les libéraux.

Ferdinand se rallie à la troisième coalition et reprend les armes contre Napoléon 1er en 1805. Napoléon proclame la déchéance des Bourbons par le décret de Schönbrunn (27 décembre 1805). Il confie le royaume de Naples à son frère Joseph (1806 à 1808) puis à Murat (1808 à 1815).

Ferdinand s’est à nouveau réfugié en Sicile où il se maintient sous la protection des Anglais jusqu’en 1815, qui lui imposent une relative libéralisation de son régime sur la Sicile.

 

Retour des Bourbons :

La convention de Casalanza, le 20 mai 1815 restitue les Deux-Siciles aux Bourbons. Rentré à Naples, Ferdinand fait fusiller Murat (en octobre 1815), qui avait tenté de reprendre le pouvoir, abolit les réformes et prend le nom de « roi des Deux-Siciles ». Il rétablit aussitôt une administration tyrannique, appuyée par une administration désordonnée et corrompue.

Et l’histoire se poursuit..., mais c'est hors sujet !

 


 

[1] Texte rédigé avec l’aide du dictionnaire d’histoire universelle en 1 volume de Michel Mourre (Jean-Pierre Delarge – Bordas)

 

[2] À ce propos on peut consulter : pour les tractations    

 pour les dates 

22 juin 2010

Dominique FERNANDEZ (1929) - Porporino ou Les Mystères de Naples (1974)

Dominique FERNANDEZ (1929)

Porporino ou Les Mystères de Naples (1974)

 

Le comte de S..., propriétaire du château en amont du Neckar, confie un manuscrit de la fin du XVIIe siècle à un éditeur français de passage à Heidelberg. Son ancêtre avait entretenu une « chapelle » selon la coutume de cette époque en Allemagne. Ce sont des Mémoires d’un des derniers castrats napolitains mort très âgé à la cour de cet ancêtre. Le texte est consigné dans trois gros cahiers constituant autant de parties du récit.

La première partie, San Donato, est consacrée à l’enfance de Vincenzo Del Prato dans ce petit village de Calabre. Les habitants y vivent misérablement du fruit de la culture d’une terre ingrate, sous l’autorité des intendants du propriétaire de la région, le prince de Sansevero.

Une menace imprécise pèse sur Vincenzo, perçue par diverses observations, des propos saisis dont il être l’objet, l’embarras de son père, son agressivité envers lui. [Finalement, il se déchargeait sur moi du poids qui l’oppressait. Il ne se contentait plus de me dire : « Bon à rien ! » en me rudoyant au hasard avec les premiers mots qui lui venaient à l’esprit. « Tu ne seras jamais bon à rien ! » s’écriait-il maintenant, et le froncement prolongé de ses sourcils, la lenteur avec laquelle il détachait ses paroles, comme s’il prenait le temps de les choisir et de les peser mûrement, le soin qu’il mettait pour les articuler, la brièveté cinglante du dernier mot qui tombait comme le verdict après une délibération, toutes ces circonstances transformaient une injure machinale à laquelle j’étais depuis longtemps habitué, en une sinistre prophétie qui me remplissait d’épouvante.] Les plaidoiries de don Sallusto et la promesse de beaucoup d’argent feront céder le père de l’enfant qui a la plus belle voix du village et sera placé sous la protection du prince. 

Don Sallusto se plait à visiter ses paroissiens en compagnie du jeune garçon qui s’imprègne ainsi de la pauvreté des paysans du Mezzogiorno de leurs coutumes archaïques souvent surprenantes. L’auteur du manuscrit se remémore ses premiers émois amoureux avec Luisilla son amie d’enfance.

 

La deuxième partie a pour titre Les Pauvres de Jésus-Christ. Porporino - C’est le nom que s’est choisi Vincenzo après sa castration - évoque l’adolescence « différente » des jeunes castrats de l’école napolitaine instruits chez Les Pauvres de Jésus-Christ, leur quotidien, leurs études générales et musicales, leurs servitudes, les sorties gourmandes à la pâtisserie Startuffo, l’amitié admirative et amoureuse avec Feliciano, jeune prodige au physique angélique promis à un brillant avenir. Il raconte sa vie dans le palais du prince de Sansevero (1710~1771), personnage exceptionnel alchimiste, inventeur génial autant qu’original, érudit, franc-maçon. Fasciné par la voix des castrats, celui-ci conçoit l’émasculation comme un maintien de l’indifférenciation des sexes originelle et un défit au vieillissement imposé par la nature.

 Porporino raconte la ville, ses ruelles, ses palais. Il fait revivre la cité napolitaine rivale des autres capitales européennes autour des princes mécènes de cet âge baroque et leurs intrigues de cour. Il fréquente les amateurs d’art et les esprits éclairés dans les salons de la haute société où se tiennent des échanges sur les artistes, les compositeurs, les querelles musicales. Il y croise Casanova (1725~1798) entre deux aventures, la superbe lady Hamilton (1765~1815), le baron de Breteuil (1730~1807) ambassadeur de Louis XV, le franc-maçon nationaliste Antonio Perocades, le jeune Mozart (1758~1791) et la belle intrigante Sarah Goudar. Tous ces personnages ayant réellement existé donnent de la vraisemblance à cette autobiographie fictive.

 

La troisième partie, Naples, vit sous le règne des Bourbons d’Espagne depuis 1735. Le jeune roi Ferdinand IV (1751~1816), époux de Marie-Caroline gouverne en despote. La cité est partagée entre les influences italiennes et espagnoles. L’esprit rationaliste des Lumières se heurte aux traditions héritées du passé antique et baroque. L’art lyrique est en mutation : les goûts du public évoluent sous l’impulsion de Scarlatti (1660~1725), de Métastase (1698~1782) et Pergolèse (1710~1736). « L’opera seria », spécialité napolitaine  qui traite de sujets mythiques en utilisant des voix de sopranos et l’aigu des castrats affublés de costumes extravagants, des effets de mises en scènes avec des machineries compliquées, cohabite maintenant avec « l’opera buffa » traitant de sujets comiques avec des personnages évoluant dans des situations quotidiennes, s’exprimant dans les dialectes locaux et excluant les castrats au profit de voix de basse.

Porporino est témoin impuissant de l’amour sans espoir du comte Manuele Carafo pour son ami Feliciano qui fait ses débuts dans le rôle d’Achille au San Carlo dans la reprise du drame de Métastase Achille à Scyro. C’est le prétexte pour Dominique Fernandez d’une reconstitution grotesque et imagée de l’ambiance d’une représentation lyrique napolitaine. Don Raimondo de Sansevero conçoit la décoration et l’aménagement de la chapelle de son palais et entreprend des expériences de plus en plus audacieuses. Horrifié, Porporino constate que son protecteur s’enfonce dans la folie jusqu’à ce que...

 

Dominique FERNANDEZ analyse en profondeur le problème psychologique des castrats. Porporino, par la blessure sexuelle qui lui a été infligée est entré dans la marginalité. La société n’aime pas les marginaux qui, par leur existence même, représentent la contestation de l’ordre établi, de la norme. Porporino en souffre, mais il en jouit aussi. N’appartenant à aucun sexe, tout en ayant une attitude soumise, les castrats se sentent libres et portent un regard critique sur la société qui les a éloignés de la vie normale. Porporino et Feliciano sont vus comme marginaux à la fois rejetés comme « différents », mais intriguent les gens « normaux ». D’aucuns leur prêtent certains pouvoirs occultes. Leur androgynéité éveille chez d’autres une attirance sexuelle (Don Manuele, Sarah Goudar). Leur voix et leur talent font pâmer les foules de l’époque.

Le thème de l’homosexualité est effleuré discrètement. Ce n’est pas vraiment l’objet du livre.

Amoureux du sud de l’Italie, et particulièrement de Naples, Dominique FERNANDEZ nous plonge dans cette époque fastueuse que fut le XVIIIe siècle pour Naples qu’il fait revivre magistralement.

 

Le roman de Dominique FERNANDEZ a obtenu le Prix  Médicis en 1974.

Pour en savoir plus vous trouverez dans ce blog le résultat de mes recherches sur :

LE ROYAUME DE NAPLES AU XVIIIe SIÈCLE :

LES CASTRATS:

et un message que j'ai trouvé sur ce site à propos du prince de Sansevero :

15 juin 2010

BUSSY-RABUTIN Roger (1618~1693) - Histoire amoureuse des Gaules (1660)

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La Fronde (1649~1653) est terminée depuis 7 ans, le traité des Pyrénées (1659) vient d’être signé clôturant la guerre menée contre les Habsbourg quand BUSSY rédige l’Histoire amoureuse des Gaules. S’inspirant du Satiricon de l’écrivain latin PETRONE (mort en 65), Roger RABUTIN dépeint, dans ce « un roman satirique», les vices de la Cour et les intrigues galantes de personnages qui occupaient un rang élevé à la cour les mettant en scène sous un jour fâcheux. Le cynisme et les scandales étaient de mode. Pendant la période hivernale, les combats des armées cessaient pour des raisons de logistiques. Les aristocrates se retrouvaient alors oisifs et occupaient leur temps à entremêler intrigues politiques et amoureuses. Les gentilshommes prétendaient à nombre de maîtresses et ces dames avaient quantité d’amants. Toutes ces histoires amusaient la société de l’époque.

BUSSY fait une peinture d’une société avec une acuité redoutable. Les scandales qu’il évoque sont connus de tous. La vanité, la malice, la volonté de puissance animent ses héros. Chez les femmes, l’esprit d’intrigue, la cupidité l’emportent sur le sentiment, la passion ou les exigences des sens. Ce sont ces ressorts cachés qui l’intéressent.

De culture latine, BUSSY admirait le souci d’élégance et de raffinement de l’épicurien PETRONE ainsi que son observation des ridicules, son esprit libre et son détachement des préjugés.

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BUSSY écrivit son ouvrage pour divertir sa maîtresse, Madame de Montglas. Le « roman satirique » était un genre de roman à clé à la mode qui peignait sous des pseudonymes les portraits de personnages de certaines parties de la société. Les épisodes évoqués, qui étaient de notoriété publique, fournissaient matière à mettre en scène des situations libertines et scabreuses. Bussy- Rabutin 7-1

On trouve, parmi les portraits contenus dans l’Histoire amoureuse des Gaules, celui de BUSSY par lui-même et un de sa cousine Mme de SÉVIGNÉ dont elle aurait souffert. Lors de la visite du château de Bussy, le visiteur se rend rapidement compte que le propriétaire des lieux utilise des vengeances sournoises et perfides pour soulager ses rancunes tenaces. BUSSY qui trouvait sa cousine à son goût a vu ses avances repoussées d’où la description de sa froideur. Pour subvenir en 1658 aux frais de la campagne des Flandres, la marquise lui avait refusé l’argent qu’il lui demandait d’où l’allusion à son avarice.

La pureté de la langue, la netteté rapide des phrases, la justesse des mots, leur richesse, l’ironie légère de certaines formules font l’agrément de la lecture de ce récit.

 

BIOGRAPHIE et BIBLIOGRAPHIE
LE CHÂTEAU DE BUSSY-RABUTIN (Côte d'Or)

Voir la vidéo de ColineCélia sur le château de Bussy Rabutin (Côte d'Or)

15 juin 2010

BUSSY-RABUTIN Roger (1618~1693) - BIOGRAPHIE et BIBLIOGRAPHIE

Roger BUSSY-RABUTIN est né à Épiry en Bourgogne le 13 avril 1618. Après des études au collège de Jésuites d’Autun puis au collège de Clermont à Paris, il commence une carrière militaire et participe à différentes campagnes françaises contre les Habsbourg.

En 1643, il épouse Gabrielle de Toulongeon, mais celle-ci décède en 1646. Il se remarie plus tard avec Mlle de Rouville.

Pendant la Fronde, il suit d’abord Condé dans son conflit avec la cour. Ayant subit des affronts de ce dernier qui lui ordonne de céder sa charge de capitaine des la compagnie de chevau-légers, il prend parti pour la cour et sert sous les ordres de Turenne.

En avril 1659, il entre en disgrâce pour avoir passé la fin de la semaine sainte avec des amis « libertins » et avoir tenu des propos sur les amours du Roi. Il est exilé en Bourgogne où sa maîtresse Mme de Montglas le suit. Il peut rentrer à Paris en Novembre, à condition de ne pas paraître à la cour.

En 1660, il compose l’Histoire amoureuse des Gaules à Bussy. C’est le début du règne de Louis XIV. Il obtient l’autorisation de se présenter à la cour qui se tient à Paris ou à Fontainebleau, mais Bussy se rend compte que le jeune roi ne l’aime pas.

À la fin de l’année 1662, Bussy lit son manuscrit à quelques amis dont Madame de la Baume. Cette dame se fait prêter le texte pour quarante-huit heures et profite de ce délai pour le recopier avant de le rendre.

De retour à Paris quelques mois plus tard, Bussy apprend que son texte est « assez public ». Mme de la Baume nie l’avoir dévoilé. Mais en 1664, il en aura la preuve par Mme de Sourdis. Il fait une scène violente à Mme de la Baume qui désormais sera sa pire ennemie.

Le Roi ratifie son élection à l’Académie française au début de l’année 1665. La parution anonyme à Liège de l’Histoire des Gaules accentue l’hostilité du Roi. Pour se dédouaner, Bussy charge le duc de Saint-Aignan de montrer le manuscrit au Roi qui le garde quatre jours. La consultation est suivie d’un entretien avec Bussy, semble-t-il favorable. Mais ce dernier apprend qu’une dame aurait obtenu une audience et aurait convaincu le Roi que le manuscrit était tronqué. Il découvre alors que Madame de la Baume avait introduit dans sa copie des traits injurieux pour certains personnages de la cour, particulièrement Condé. Malgré les démarches de Bussy pour se disculper, il est arrêté le 16 avril 1665, mis au secret à la Bastille et doit céder sa charge de mestre de camp général de la cavalerie légère.

Le 10 août 1666, Bussy a l’autorisation de se retirer sur ses terres. Il part le 6 septembre à Bussy.

Là, Bussy reçoit des visites, écrit ses Mémoires (posth. 1856) et entretient une importante Correspondance (posth. 1697 et 1858) avec les beaux esprits de son époque, notamment sa cousine Madame de SÉVIGNÉ. Il fait aménager les appartements de son château dont il conçoit lui-même la décoration dans laquelle il manifeste sa nostalgie de l’armée, de la cour, son ressentiment contre Louis XIV et sa rancune contre Mme de Montglas qui l’a abandonné.

Il ne pourra revenir à Paris que pour de courts séjours en 1672 et 1676 et définitivement seulement en 1681. Sa disgrâce n’est pourtant pas terminée. Aussi, il ne fera que de courtes apparitions à Paris en 1682, 1687 et 1690, puis restera définitivement à Bussy.

Il meurt le 9 avril 1693 à Autun.


Vidéo sur le château de Bussy Rabutin (Cote d'Or)

 

LE CHÂTEAU DE BUSSY-RABUTIN (Côte d'Or)

 

 

 

 

 

 

10 juin 2010

LE CHÂTEAU DE BUSSY-RABUTIN (Côte d'Or - FRANCE)

LE CHÂTEAU DE BUSSY-RABUTIN[1] (Côte d'Or - FRANCE)

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A la Renaissance, les comtes de Rochefort firent abattre le mur qui fermait la cour de l’ancien château fort du XVe siècle, transformèrent les quatre tours de défense en tours d’habitation et firent décorer les ailes.

Le grand-père de Roger Rabutin commença la façade. Le rez-de-chaussée date de LouisXIII tandis que les parties supérieures, qui furent terminées en 1649, évoquent le premier style Louis XIV.

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Bussy-Rabutin a conçu la décoration de l’intérieur.

Le portrait du maître de maison peint par Lefèvre, un élève de Lebrun se trouve sur la cheminée de la salle à manger appelée aussi « Cabinet des devise ». La pièce est décorée de panneaux figuratifs ou allégoriques et de devises imaginées par Bussy ainsi que des châteaux et des monuments de l’époque dont certains n’existent plus

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Les portraits de 65 hommes de guerre de du Guesclin à Bussy sont représentés dans « l’antichambre des hommes de guerre ». Des fleurs de lys, des trophées, des étendards et les chiffres entrelacés de Bussy et de la Marquise de Montglas décorent les boiseries et les plafonds. Des devises perfides qualifient sa maîtresse infidèle.

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Les portraits de 25 dames de la Cour et de favorites ornent la chambre de Bussy. Un triptyque réunit sa seconde épouse Louise de Rouville, ses cousines Madame de Sévigné et sa fille Madame de Grignan.

L’exilé avait installé son bureau dans « la tour dorée » où il s’est fait représenter en empereur romain. Des peintures aux sujets galants ou empruntés à la mythologie couvrent entièrement la pièce. Elles sont accompagnées de quatrains et de distiques[2] ravageurs. Sous le plafond à caisson richement décoré, se trouvent des copies de personnage des règnes de Louis XIII et Louis XIV.

La « galerie des rois de France » mène à l’oratoire situé dans la tour sud.

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Pour en savoir plus sur :

Regarder la vidéo  de ColineCelia sur le Château de Bussy Rabutin sur

http://www.youtube.com/watch?v=ANxW9FpfbLA

 et celle des Amis du château de Bussy Rabutin

http://www.dailymotion.com/video/xiks2y_chateau-de-bussy-rabutin_tv

BUSSY-RABUTIN Roger (1618~1693)
et

L’Histoire amoureuse des Gaules

 


 

[1] document rédigé à l’aide du guide vert Michelin de la Bourgogne 2006 (p176 177) ; photosNMS (juillet 2008)

 

[2] Groupe de deux vers renfermant un énoncé complet

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